EXPRESSION
Auteur(s) : Propos recueillis par Chantal Béraud
Dans un contexte inflationniste, certains ménages sont confrontés à une baisse de leurs revenus disponibles. Pour qu’ils ne renoncent pas à soigner leurs animaux, comment le praticien peut-il agir, et jusqu’où ?
Laëtitia Mauvisseau (N 94)
Praticienne en canine aux Essarts (Vendée)
Je suis devenue moins magnanime
J’accepte parfois des paiements par carte bleue en plusieurs fois, avec une commission à ma charge à laquelle je souscris auprès de ma banque. Je perçois la totalité de la somme due trois ou quatre jours plus tard sur mon compte ; c’est la banque qui traite ensuite avec mon client si les paiements suivants sont refusés. Je mets tout en œuvre pour limiter les impayés, en faisant signer des devis, des consentements aux soins ou des reconnaissances de dette. Malgré cela, il est toujours difficile de recouvrer une créance. Alors j’adapte ma pratique en fonction de ma clientèle : je sais, par exemple, que certains propriétaires sont de bonne foi et qu’ils me paieront dès qu’ils le pourront. Mais j’ai déjà dit non pour des vaccins ou de la “bobologie”. En ce qui concerne les soins urgents, notamment dans le cadre de la permanence et continuité des soins, le praticien est légalement obligé d’intervenir un minimum, mais je ne vais pas au-delà. Quant à la solution des assurances santé pour animaux, elle n’est malheureusement pas envisageable pour les propriétaires qui sont déjà à court d’argent le quinze du mois.
Émeric Lemarignier (Liège 07)
Président du groupe Argos Vétérinaire (une centaine de structures en France)
Combiner assurance santé et paiement différé
Le groupe Argos vétérinaire a conclu depuis 18 mois un partenariat avec l’établissement bancaire Floa, grâce auquel nos clients peuvent bénéficier d’un paiement fractionné en trois ou quatre fois pour un coût très raisonnable. C’est une solution intéressante pour remplacer la pratique des chèques différés, source de travail administratif, d’erreurs et d’impayés. Ce mode de règlement est proposé pour des factures importantes. Il est indiqué au moment où le devis est établi et permet aux propriétaires de gérer leur budget mensuel. C’est très utile pour le vétérinaire, qui peut fournir une offre de soins pertinente et adaptée aux possibilités financières de son client. L’encaissement par la clinique est immédiat : la banque Floa est consultée en direct, et le client valide l’opération dans l’application bancaire sur son smartphone. Par ailleurs, les propriétaires qui ont souscrit une assurance santé pour leurs animaux de compagnie peuvent choisir en complément le paiement fractionné pour régler le reste à charge non remboursé.
Jean-Christophe Vullierme (L 89)
Directeur de la stratégie vétérinaire chez SantéVet
Un quart des cliniques utilisent PayVet
Depuis un an, toutes nos formules d’assurance santé animale comprennent le service PayVet. Grâce à celui-ci, la totalité de la facture vétérinaire est avancée à nos clients, le jour même de la consultation. Seuls les frais restant ensuite à leur charge leur seront prélevés en trois fois sans frais (à partir de 50 € de reste à charge). Le client fait sa demande de paiement PayVet depuis l’application mobile SantéVet, et le praticien, depuis l’espace SantéVet Connect, la vérifie, la complète et la valide. De notre côté, nous nous engageons à payer les factures de nos assurés sous 48 heures ouvrées. PayVet est donc un service totalement gratuit pour le vétérinaire, sans installation de logiciel ni engagement. C’est pourquoi un quart des cliniques françaises nous font déjà confiance. Dès le premier semestre 2023, nous prévoyons une importante campagne de communication sur PayVet auprès du grand public car, en ces temps économiquement plus difficiles, toutes les solutions qui faciliteront l’accès aux soins seront adoptées massivement par les ménages.