EDITO
Auteur(s) : Michaella Igoho-Moradel
Bonne nouvelle ! Malgré un ralentissement, les ventes d'antibiotiques en médecine vétérinaire continuent de baisser. Si les indicateurs sont au beau fixe pour les principaux animaux d’élevage, l’exposition des carnivores domestiques et des chevaux à ces médicaments a augmenté entre 2020 et 2021. Pour les chiens et les chats, cela serait dû à une augmentation de leur médicalisation entre 2019 et 2021. Rien de très surprenant si l’on tient compte de la forte hausse de fréquentation qu’ont dû absorber les établissements de soins vétérinaires depuis le début de la crise Covid-19. L'agence appelle à surveiller particulièrement ces tendances. Se pose, désormais, la grande question de savoir comment cette surveillance se traduira-t-elle? Le plan Ecoantibio 3 en cours d’élaboration devra trouver un juste équilibre pour maintenir la bonne dynamique lancée par les deux premiers volets et surtout la motivation des professionnels. Un objectif primordial comme l’a rappelé le CGAAER* dans un récent rapport** qui a d'ailleurs estimé que des mesures contraignantes supplémentaires ne paraissent pas opportunes. Il s’agit surtout de laisser aux vétérinaires praticiens une marge de manœuvre pour exercer, cela passe par le maintien d’un arsenal thérapeutique suffisant. Au contraire, la réglementation existante doit être simplifiée afin d’être applicable et contrôlable aisément. Car la trop grande complexité des règles alourdit les procédures. Conséquences : les magistrats peinent à les appliquer et les affaires traînent en longueur. En un mot, le CGAAER appelle à un choc de simplification après des années de complexifications. Les architectes du plan Ecoantibio 3 et le législateur en particulier sauront-ils relever ce défi ?
* Conseil général de l'alimentation, de l'agriculture et des espaces ruraux
** https://agriculture.gouv.fr/evaluation-des-plans-ecoantibio-et-appui-la-preparation-du-troisieme