Marché
PHARMACIE
Auteur(s) : Michaella Igoho-Moradel
Innovation, prévention, RSE, santé connectée, le laboratoire peaufine son portefeuille et propose un large éventail de produits et de services pour accompagner les vétérinaires praticiens dans leur activité.
« Notre ambition est d’être la meilleure entreprise de santé animale au monde », a lancé Daniel Beauchamp, directeur général de MSD Santé animale France, en introduction de la conférence de presse institutionnelle organisée le 27 octobre dernier au siège français du groupe, à Beaucouzé (Maine-et-Loire). Pour atteindre cet objectif, le laboratoire se donne les moyens de ses ambitions en diversifiant ses activités. « Nous nous adaptons en permanence à l’évolution du marché. Malgré notre structure paquebot international, nous sommes tout de même agiles », surenchérit David Lussot, directeur engagement client et développement. Aujourd’hui, l’entreprise ne commercialise plus seulement des médicaments, mais aussi des solutions d’identification et de monitoring destinées aux animaux de compagnie et d’élevage. « Nous avons une offre unique sur le marché de la santé animale, qui combine la biopharmacie et la technologie pour le traitement et la prévention des maladies. Les outils élaborés nous permettent de proposer une médecine préventive, avec une approche plus personnalisée », explique Daniel Beauchamp. Cette stratégie s’appuie sur la recherche et développement (R&D) déployée au sein des business units du laboratoire.
Antiparasitaires et vaccins
L’activité santé animale du groupe repose essentiellement sur les médicaments, qui représentent plus de 70 % de son chiffre d’affaires. La prévention tient une place centrale dans le portefeuille du laboratoire, les antiparasitaires (38 %) et les vaccins (33 %) restent des segments importants. Le numéro 2 de la santé animale en France est d’ailleurs fier de rappeler le succès de son produit Bravecto, un ectoparasiticide appartenant au groupe des isoxazolines, disponible en comprimés et en spot-on. À ce jour, cet antiparasitaire externe pour chiens et chats reste le plus vendu dans l’Hexagone. Depuis son lancement en 2014, sa notice a été enrichie d’indications supplémentaires, dont deux récentes : le risque d’infection par Dipilydium caninum et par Babesia canis (responsable de la babésiose). « Nous innovons également en vaccinologie, comme avec les vaccins Nobivac, qui peuvent être utilisés dès le plus jeune âge, indique Elise Myers, directrice de la business unit animaux de compagnie. Puisque le chat n’a pas un taux de médicalisation très élevé, nous avons créé l’offre Cap félin et le Club ASV pour aider les cliniques à prendre en charge cette espèce. » Les investissements dans la R&D profitent aussi aux filières. L’entreprise a lancé en 2017 Exzolt (fluralaner), un antiparasitaire externe contre les poux rouges à destination des volailles. « Cinq ans plus tard, nous estimons qu’en France, plus de 15 % des poules pondeuses sont traitées à pleine dose. Il s’agit du seul médicament vétérinaire avec une autorisation de mise sur le marché qui contient une mention bien-être », a souligné Michel Boutet, directeur de la business unit animaux de rente. Le laboratoire possède en outre la gamme la plus large de vaccins intradermiques pour les animaux d’élevage.
Solutions de monitoring et d’identification
Autre domaine d’investissement, la santé connectée. Le laboratoire a résolument pris ce virage en 2019, avec le rachat de la société Antelliq, spécialisée en intelligence animale, et fournit des dispositifs de premier ordre pour l’identification, la surveillance et la traçabilité des animaux. L’activité monitoring connaît une croissance annuelle à deux chiffres. Une nouvelle business unit livestock intelligence a d’ailleurs été créée cette année, avec SenseHub, le « leader en monitorage d’élevage ». La gamme Sure Petcare propose un éventail d’outils connectés pour les animaux de compagnie. Le dispositif Thermochip assure leur identification et Animo leur monitoring. IdentiGEN offre des solutions de traçabilité fondées sur l’ADN pour le bétail ; l’application LeeO permet d’assurer la traçabilité des porcelets ; la filiale Allflex conçoit des dispositifs d’identification dédiés aux animaux de rente ; Venotis est une plateforme de suivi optimisé des bovins… « Nous nous adressons aux vétérinaires, mais aussi aux éleveurs, aux différents acteurs de la filière pour améliorer la traçabilité et gagner en transparence. C’est le but de Venotis, un outil unique qui répond plus efficacement aux exigences réglementaires qui pèsent sur les praticiens », explique Michel Boutet. Mis en place avec l’accord de l’éleveur, ce logiciel est un outil de pilotage de la prévention. Le vétérinaire peut y renseigner tous les vaccins qu’il est amené à prescrire, élaboré une ordonnance dématérialisée, analyser sa clientèle, entre autres fonctions.
Les nouveautés à venir
Pour le segment animaux de compagnie, MSD Santé animale poursuit ses investissements de recherche et développement notamment en oncologie, en gestion de la douleur, sur les maladies chroniques de l’animal vieillissant, les antiparasitaires, les nouveaux outils de monitoring. Pour les ruminants, trois nouveaux vaccins sont attendus en 2024. Pour les porcs, l’entreprise prévoit le déploiement de sa gamme de vaccins intradermiques. L’occasion pour le laboratoire de rappeler les bénéfices de l’injecteur Idal 3G, dont l’absence d’aiguille évite les piqures accidentelles pour l’éleveur. En ce qui concerne les chevaux, le lancement d’un nouveau vaccin est prévu pour 2024.
Un engagement RSE fort
Mieux-être animal, mieux-être au travail, One Health, accompagnement de l’activité vétérinaire, préservation de l’environnement, soutien aux élevages, transparence et traçabilité… la responsabilité sociale des entreprises (RSE) est au cœur de la stratégie de MSD Santé animale, comme l’a rappelé Julie Membot, qui coordonne les actions du groupe dans ce domaine. « Au niveau de la filiale comme à l’échelle locale, nous appliquons cette démarche auprès de nos différents partenaires. Nous transmettons ces valeurs à nos collaborateurs. » Acteur du concept One Health, le laboratoire a cosigné une tribune pour sa mise en œuvre, en particulier dans le domaine de la recherche, après avoir publié l’année dernière un livre sur ce thème. Par ailleurs, un nouveau site internet mettra à disposition des ressources consacrées à cette approche.