LIVRE
COMMUNAUTE VETO
Auteur(s) : Michel Bertrou
En dépit du titre, ce petit essai de John Gray1 voit dans les chats d’exemplaires antiphilosophes. En les érigeant ainsi, il espère nous convaincre de la vanité de la philosophie. Pour l’auteur, celle-ci naît de l’angoisse d’exister (et de mourir). Une quête sans fin qui survalorise la raison et la morale et n’atteste que d’une fragilité spirituelle. La conscience de soi et de sa fin en est l’origine. Les chats, eux, se moquent de la philosophie, vivent au présent et ne perdent pas leur temps à regretter les vies qu’ils n’ont pas vécues ou à s’inquiéter de l’avenir. Gray est un grand ailurophile et sa vision de la « vie bonne » des chats appelle sans doute quelques nuances (voir le livre de Claude Béata). La relecture subversive de l’histoire de la philosophie à laquelle il nous invite avec légèreté, où seuls Montaigne, Spinoza, Lao Tseu, Hobbes, Berdiaev, Wittgenstein sont épargnés, n’en incite pas moins à la réflexion et à la contemplation.