Compléments alimentaires et risque de dopage - La Semaine Vétérinaire n° 1968 du 02/12/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1968 du 02/12/2022

SPORTS ÉQUESTRES

FORMATION MIXTE

Auteur(s) : CHANTAL BÉRAUD

Selon la Fédération équestre internationale, dans la lutte antidopage, compléments alimentaires et plantes sont à utiliser aux risques et périls du cavalier et/ou du propriétaire. Le point sur la réglementation qui s’applique à ces produits. 

Les compléments alimentaires ne font pas l’objet des mêmes réglementations que les médicaments en matière d’autorisation de mise sur le marché. Sonia Wittreck (A 89), responsable du département contrôles et livrets chez France Galop, constate en effet qu’il « existe de très nombreux produits sur le marché français et européen. Il est donc très compliqué pour l’utilisateur final de se faire une réelle opinion quant à leurs allégations marketing, et même à leur véritable composition ».

Attention aux substances prohibées

« Par exemple, poursuit-elle, des fournisseurs prétendent que leurs produits sont non dopants, alors qu’ils ne testent que certains de leurs contaminants alimentaires, de type caféine, théobromine, atropine, scopolamine, etc. De plus, les substances alimentaires prohibées (SNAP) constituent un défi complexe à relever pour ces marques. » C’est pourquoi, en la matière, la plupart d’entre elles font désormais référence à la charte qualité rédigée par le Club de nutrition équine français. Le Laboratoire des courses hippiques, sur demande des fabricants, réalise le contrôle des compléments alimentaires et s’assure de l’absence de SNAP. Les entraîneurs peuvent aussi lui demander d’effectuer des analyses de dépistage en cas de doute.

Acheter bien informé auprès de sources fiables

Pour la Fédération équestre internationale (FEI), en choisissant d’utiliser un complément alimentaire sans précaution ni vérification, la personne responsable encourt un risque de sanction si un prélèvement s’avère positif au contrôle antidopage. De plus,« lesdites personnes responsables doivent prendre toutes les mesures nécessaires pour vérifier la composition de chaque complément alimentaire, une simple lecture des ingrédients n’étant pas considérée comme suffisante. Comme précaution élémentaire, on peut donc déjà recommander d’acheter ces produits auprès de sources fiables, surtout pour les achats en ligne. En outre, la FEI conseille à toute personne qui souhaiterait en utiliser de consigner dans un carnet l’ensemble des substances et des compléments alimentaires administrés, les dates d’administration ainsi que la quantité administrée », précise-t-elle. Pour résumer, les choisir seul – sans l’avis de la Fédération nationale des courses hippiques ou d’un vétérinaire formé en ce domaine – se fait bien aux risques et périls du cavalier et /ou du propriétaire.

Prochain danger : le dopage génétique

Le dopage génétique est un terme général couvrant un large éventail de conduites qui ne sont à aucun moment autorisées dans les courses. Cela inclut, mais sans s’y limiter, l’utilisation de technologies de transfert de gènes et/ou d’inhibition génique. Ces pratiques comprennent également le recours à l’édition de gènes ou de génome ou à une thérapie génique non autorisée susceptibles de modifier les séquences du génome et/ou l’expression des gènes par n’importe quel mécanisme en vue d’améliorer les performances d’un cheval. Dans les courses de chevaux de pur sang, l’article 6B1 de l’International Agreement On Breeding, Racing and Wagering and appendixes interdit désormais le dopage génétique, ainsi que l’administration de tout matériel génétique, même considéré comme une thérapie.

1 Article 6B : « Genetics and cellular manipulations ». bit.ly/3u2qPrY.