Association vétérinaire équine française
ANALYSE MIXTE
Auteur(s) : Par Marine Neveux
Le congrès 2022 de l’Association vétérinaire équine française a tenu ses promesses. L’événement a fédéré les participants autour de sujets pratiques, scientifiques, mais aussi des enjeux de l’exercice équin. Retour sur cette édition anniversaire.
Les journées annuelles de l’Association vétérinaire équine française (Avef), qui se sont tenues à Reims (Marne) du 8 au 10 novembre 2022, ont été un franc succès, que ce soit en matière de fréquentation (plus de 530 badges délivrés, des exposants plus nombreux), d’intérêt scientifique, pratique, d’ambiance, mais aussi d’innovations, par exemple celle de la soirée speed dating emploi, qui a réuni pas moins de 60 vétérinaires et 26 structures vétérinaires avec une organisation sur sept rotations. « Les échanges avec des jeunes vétérinaires constructifs et moteurs témoignent que la nouvelle génération s’empare de son avenir avec dynamisme. La transmission est là ! », s’enthousiasme une consœur ayant participé à la soirée. L’édition a d’ailleurs fédéré un profil de jeunes vétérinaires. Durant la soirée de gala, un émouvant hommage a été rendu à Paulina Deverly, fidèle et indispensable pilier du secrétariat de l’association, qui a annoncé prendre sa retraite cette année.
Une dynamique d’adhésion
Ces journées marquaient le 50e anniversaire du congrès. L’association compte aujourd’hui 600 adhérents et 650 juniors. « Une section Avef junior francophone sera ouverte, elle regroupera des écoles francophones au Portugal, en Roumanie à Cluj-Napoca », se félicite Charles-François Louf (L 93), président de l’Avef.
Le bilan des virages que l’association a su prendre pour faire évoluer la formation est très positif. Celui du numérique, par exemple, en organisant cet événement en format présentiel et distanciel (suivi cette année par 45 participants), et en proposant régulièrement de nouveaux outils adaptés aux souhaits de formation de chacun (webinaires, replay, etc.).
Les ateliers pratiques ont été un moyen très concret de s’entraîner aux prélèvements de dermatologie sur des membres de chevaux, de tester la dentisterie à la clinique ou de démystifier les tests à l’effort avec monitoring et endoscopie embarquée.
Les enjeux de la pratique équine
Plusieurs sujets animent la profession en pratique équine. Pour y répondre, l’Avef s’appuie sur une vingtaine de commissions, dont certaines nouvellement créées, comme la commission convivialité, confraternité et éthique, lancée cette année par Marc Hasdenteufel (L 87), l’ objectif est de rapprocher les vétérinaires, de travailler sur la confraternité et l’échange, de profiter de l’expérience des « anciens ».
Pour Charles-François Louf, les enjeux pour les praticiens équins sont multiples. L’Avef est engagée et motrice, en témoigne la mise en ligne d’un modèle de certificat d’engagement et de connaissance pour les détenteurs d’équidés, en collaboration avec la commission bien-être et comportement, avec Vincent Boureau (N 91), Sarah Pradeaud (N 13) et Hameline Virevialle (A 03). « Ce certificat pour les équidés est disponible sur le site internet de l’association, nous l’avons créé spécifiquement pour la profession vétérinaire. Chaque praticien peut le télécharger avec son identifiant ordinal », détaille-t-il.
Le concept One Health est également un sujet de préoccupation, « avec Laurent Mangold [T 92, vice-président, administrateur et responsable de la commission élevage de l’Avef], nous essayons de le mettre en œuvre de façon concrète ».
Calypso (plateforme de collecte et de stockage des données entre vétérinaires et administrations) est un sujet de préoccupation, notamment en ce qui concerne l’exclusion des équidés de la filière bouchère. C’est un enjeu important en matière de politique sanitaire et de santé publique. Les visites sanitaires devront aussi être gérées par Calypso.
Quant à la consolidation des structures vétérinaires, Charles-François Louf estime « qu’il y a des modèles pour tout le monde. Mais une fois que la clinique est vendue, il n’est pas possible de revenir en arrière ».
Délégation d’actes et télémédecine restent des questions d’actualité sur lesquelles les praticiens expriment des attentes. « La majorité des vétérinaires sont favorables à la délégation d’actes. En pratique équine, il conviendrait que l’on puisse avoir les auxiliaires spécialisés vétérinaires à l’extérieur, en tant que salariés des structures vétérinaires, avec un cadre précis et des garanties ». Et de conclure pour la télémédecine : « Il faudrait que ce soit légalisé. »
Rendez-vous est donné l’an prochain, du 8 au 10 novembre 2023, à Toulouse (Haute-Garonne).
Les lauréats du concours
Le concours du meilleur poster (valorisant un travail scientifque et sa présentation) des journées annuelles 2022 de l’Association vétérinaire équine française (Avef) a récompensé quatre lauréates pour leurs travaux scientifiques. Le conseil scientifique et pédagogique, présidé par Céline Mespoulhès-Rivière (A 98), directrice du centre hospitalier universitaire vétérinaire pour équidés de l’École nationale vétérinaire d’Alfort (Val-de-marne), a sélectionné les gagnantes parmi les 16 candidats. Les 1er et 2e prix pour le meilleur poster scientifique ont respectivement été remportés par Eva Buschmann et par Lara Ibrahim, toutes deux diplômées de l’université de Gand (Belgique). Pour les meilleurs posters cliniques, les 1er et 2e prix reviennent à Jenny Jarry, de l’université de Namur (Belgique) et à Clara Landrevie (A 15), de l’École nationale vétérinaire de Toulouse (Haute-Garonne). Les deux premières lauréates sont invitées au congrès 2023 de l’Avef, et toutes les quatre bénéficient d’un abonnement d’un an à la revue Pratique vétérinaire équine.