Effets de la complémentation en pré- et postbiotiques sur le microbiote intestinal des veaux

Le microbiote est l’ensemble des bactéries, champignons, virus et parasites vivant dans les intestins. Il a des répercussions sur la digestion et sur la santé de l’hôte. Dans son travail de thèse vétérinaire, Mélanie Save, diplômée de VetAgro Sup en 2021, a mené une expérimentation portant sur 101 veaux (complémentés ou non avec les ProbioactiFAP (Fortiflor, Original Process)) issus de 19 élevages, nés par voie naturelle ou par césarienne. Des fèces à J0, J1, J5, J10, J20 ont été prélevés et plusieurs paramètres zootechniques – mode de vêlage, gain moyen quotidien (GMQ), diarrhées – ont été analysés. Des études par séquençage du microbiote ont ensuite été faits sur ces prélèvements.

omplémenter ou non

Dans cette expérimentation, le poids moyen de naissance était de 52 kg, et le GMQ de 1,06 kg/jour. Comme l’a indiqué la conférencière, « le seul paramètre significatif de cette étude était que plus le poids de naissance était élevé, plus le GMQ était faible ». Parmi les 30 veaux qui présentaient des diarrhées, seulement 5 ont reçu un traitement, et 397 échantillons de fèces ont été séquencés (6 700 séquences par échantillon). À la suite de cette expérimentation, Mélanie Save a constaté que la composition du microbiote dans les 5 premiers jours de vie était variable, puis que ce microbiote s’enrichissait après, ce qui, selon elle, pourrait s’expliquer par l’environnement. De plus, les résultats ont révélé que la richesse et la diversité du microbiote ne sont pas significativement liées au mode de naissance du veau (césarienne ou voie naturelle).

Apport sur le microbiote intestinal

Quant à l’ensemencement en entérobactéries, il se fait, d’après la conférencière, au passage du veau à proximité de la voie fécale, et celui des lactobacilles, lors de contact avec le vagin et le lait. Elle a  noté que « le léchage de la mère apporte en outre des Bacteroidetes, même en cas de césarienne, puisque l’engagement dans la filière pelvienne permet d’assurer les ensemencements ». Par ailleurs, cette expérience a montré que la complémentation a un impact plus important dans les premiers jours de vie du veau (de J1 à J5) car elle apporte au microbiote une diversité et une richesse plus importantes. Celles-ci favorisent le développement de Firmicutes (lactobacilles), utiles dans la digestion du lait, mais il ne semble pas y avoir d’effets de la complémentation sur l’apparition ou non de diarrhées, selon Mélanie Save. « Le mode vêlage et la complémentation en pré- et postbiotiques n’agissent pas sur le GMQ, ni sur la présence de diarrhées. De plus, la différence de microbiote intestinal au début de la vie en fonction du mode de naissance s’estompe rapidement. La complémentation, en augmentant la richesse et la diversité du microbiote durant la période cruciale, est bénéfique pour le veau », conclut-elle.