Le numérique, un facteur d’attractivité pour les jeunes vétérinaires - La Semaine Vétérinaire n° 1970 du 16/12/2022
La Semaine Vétérinaire n° 1970 du 16/12/2022

Enquête

ANALYSE GENERALE

Auteur(s) : Tanit Halfon

Le secteur vétérinaire n’échappe pas à l’attrait des jeunes pour le numérique, qui apparaît comme un levier majeur de recrutement, a révélé une récente enquête. Disposer d’un site internet de qualité est le point d’entrée pour travailler sa présence digitale.

Quels liens les jeunes vétérinaires entretiennent-ils avec le numérique ? Sans grande surprise, des liens étroits, a montré Grégory Santaner, lors d’un webinaire le jeudi 24 novembre 2022. Il y a présenté quelques résultats d’une enquête menée dans le cadre de son activité de consultant (VetoNetwork), en partenariat avec l’association étudiante ProVéto Junior Conseil Lyon. Ont pu être interrogées 160 personnes, majoritairement des étudiants de dernière année, et des jeunes diplômés issus des quatre écoles nationales vétérinaires (ENV) françaises. L’échantillon étant représentatif en matière de sex-ratio et de proportion de chaque ENV. Sur l’ensemble des thématiques présentées, une intéressera particulièrement les vétérinaires : celle du recrutement. Lorsqu’ils trouvent une offre d’emploi, plusieurs moyens sont utilisés par les jeunes vétérinaires pour aller à la pêche aux informations : consulter le site internet de la structure visée est de loin le premier, cité par près de 100 % des répondants. Facebook est aussi largement plébiscité : 74 % regardent la page de la clinique, et 70 % se renseignent sur des groupes de discussion. La page LinkedIn est consultée par 34 % d’entre eux ; 38 % lisent les avis Google ; et 15 % font un tour sur Instagram.

Travailler sa présence numérique

La consultation des réseaux sociaux a nettement progressé, par rapport aux résultats d’une précédente enquête menée en 2018 sur le même sujet. « C’est la notion de marque employeur qui est à prendre en compte. » Finalement, « il y a une volonté des jeunes de se renseigner le plus possible avec le numérique, en lien aussi avec la multiplicité actuelle des offres vétérinaires ». Autre enseignement utile : il faut soigner son site internet au risque d’être totalement écarté par les éventuels candidats. Environ 68 % des répondants estiment que l’absence d’un site internet, ou un site de mauvaise qualité, peut influencer leur souhait de postuler un emploi. Seuls 20 % répondent que cela ne compte pas. Une autre question révèle que, pour beaucoup de répondants, la qualité globale de la présence numérique de la structure peut avoir une influence positive leur envie d’y travailler. Pour 75 % des personnes interrogées, une courte vidéo de présentation de la structure pourrait augmenter le souhait d’y postuler.

Une enquête en Occitanie

Sur le terrain, les vétérinaires installés sont-ils « à la page » ? S’il n’existe pas d’études faites sur l’ensemble des établissements français de soins vétérinaires, des premiers éléments de réponse ont été apportés pour l’Occitanie, qui a fait l’objet de la thèse de fin d’exercice1 de Charly Huet. L’objectif était d’évaluer la présence numérique des vétérinaires de la région. Les données, présentées au webinaire, montrent encore de grandes marges de progrès. Parmi les structures enquêtées, 65 % possédaient un site internet, avec des disparités suivant le territoire ou la taille : en milieu rural, seules 52 % des cliniques avaient un site, et seulement 43 % des établissements avec un seul praticien. Pour 19 %, les sites internet étaient « vides », avec des informations très sommaires, comme les coordonnées de la clinique, ce qui n’est pas d’une grande valeur ajoutée. Au global, 50 % des cliniques possédaient des sites qui n’étaient pas performants ou n'avaient pas de site  ; 40 % avaient des sites corrects ; et seuls 10 % des sites de qualité.

Faire vivre ces outils digitaux

Pour Charly Huet, deux critères qualité2 semblent particulièrement importants pour les jeunes vétérinaires : le fait que le site internet présente l’équipe, dans sa totalité, pas uniquement les praticiens vétérinaires, en fournissant des détails sur chacun. Présenter sa structure en image compte également. Pour la page Facebook, 54 % des établissements en ont une, mais elle est active seulement pour 25 % (au moins deux publications par mois pendant plusieurs mois consécutifs). Le jeune thésard a proposé plusieurs pistes d’amélioration pour une bonne visibilité numérique : être qualitatif, se mettre en valeur tant au niveau de l’équipe que de la structure, maintenir ses sites ou pages en activité, innover, par exemple avec des vidéos de présentation et, enfin, déléguer ce travail si besoin.

  • 1. Enquête conduite entre le 1er octobre et le 31 décembre 2021.
  • 2. Les critères de qualité ont été établis pour le grand public, mais cela peut aussi s’appliquer pour les jeunes vétérinaires en recherche d’emploi qui consulteraient le site internet de la structure.