EXPOSITION
COMMUNAUTE VETO
Auteur(s) : MICHEL BERTROU
L’art préhistorique est souvent décrit comme un art animalier mais il ne s’y limite pas. Il existe de nombreuses représentations paléolithiques de figures humaines ou hybrides. L’abondance des motifs abstraits montre qu’il ne fut pas non plus seulement figuratif. Que les animaux y soient omniprésents reflète le fait qu’il fut un art de chasseurs, puis de pasteurs. Leur bestiaire reste toutefois sélectif, limité à une trentaine d’espèces et dominé par les équidés (30 %) et par les bovidés (bisons, aurochs).
Quatre-vingt-dix pièces phares de l’art mobilier préhistorique (animaux sculptés ou gravés dans l’os, l’ivoire ou la roche, Vénus paléolithiques, dont celle de Lespugue) et des centaines d’images de peintures et de gravures (les plus anciennes datent de 45 000 ans) issues de toutes les régions du monde sont réunies jusqu’au printemps au musée de l’Homme (Paris) dans une grande exposition consacrée à ces premières formes d’art. Sa richesse illustre la stupéfiante créativité des hommes et des femmes du paléolithique et du néolithique, mais aussi leur proximité manifeste. « Il n’y a en art ni passé ni futur », affirmait Picasso, dont une exposition conjointe en février montrera comment la préhistoire fut pour lui une source d’inspiration.