Première étude sur la souffrance au travail des vétérinaires français

Pour la première fois, une enquête s’est penchée sur la santé psychologique des vétérinaires en France, à l’initiative de l’Ordre et de l’association Vétos-Entraide. Elle a été confiée à l’équipe de Didier Truchot, professeur de psychologie sociale à l’université de Franche-Comté. Parmi les 3 000 répondants, 80 % exercent en établissement de soins, et un peu plus de deux tiers sont des femmes. Les résultats sont alarmants : les vétérinaires présentent un niveau élevé de burn out, bien au-delà de celui de la population générale. Les femmes et les plus jeunes sont particulièrement concernés. Les praticiens interrogés sont 23,2 % à avoir eu des idéations suicidaires dans les semaines précédant l’enquête ; et 4,7 % d’entre eux ont déjà fait une tentative de suicide.

Une seconde enquête pour consolider les résultats

Plusieurs facteurs de stress sont incriminés dans cette souffrance au travail : les trois principaux sont la charge de travail et le conflit entre vie professionnelle et vie privée ; la peur de l’erreur ; et le travail morcelé. Presque 40 % des répondants ont un rapport toxique au travail (workaholism). Cette addiction est associée à la santé psychologique et physique. Face à ces résultats, une seconde enquête a été lancée afin de mieux évaluer les liens de causalité entre facteurs de stress et mal-être. Pour Jacques Guérin (N 88), le président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, une réflexion collective doit être engagée pour trouver des solutions aux points de tension identifiés par cette étude : permanence et continuité des soins, rémunération, rapport au travail et entre collègues, entre autres.