EDITO
Auteur(s) : Marine Neveux
Grippe, Covid : êtes-vous vacciné pour cette saison hivernale ? A chacun son choix personnel, bien souvent fonction de nombreux de paramètres.
Côté santé animale, les locataires de la rue de Varenne se sont prononcés fin décembre sur l’objectif de la vaccination contre l’influenza aviaire hautement pathogène qu’ils fixent à l’automne prochain. Deux vaccins sont dans la course des essais. Jusque-là non autorisée, la vaccination fait son entrée comme outil complémentaire de lutte. Il aura fallu une crise d’une violente ampleur.
La récente réunion quadri académique en hommage au bicentenaire de la naissance de Pasteur nous remémore le progrès extraordinaire qu’a représenté la vaccination. Mais son acceptabilité reste encore variée dans le temps et complexe. Rien n’est figé.
Quand une épidémie ou une épizootie flambe, la demande de vaccins est forte et immédiate. Pour les éleveurs qui ont l’habitude des luttes collectives, lors d’épizootie, l’attente des éleveurs d’avoir des vaccins est là. Puis lorsque la situation se stabilise sur un mode plus enzootique, là les contraintes de la vaccination reprennent le pas comme le rappelle Barbara Dufour, professeur à l'école d'Alfort lors de la réunion des académies : contraintes pratiques, financières, commerciales (perte de compétitivité dans les exports face aux pays qui ne vaccinent pas, etc.)
Et l’approche de l’opinion publique ? Combien de temps les abattages massifs vont-ils ‘passer’ dans la société civile ? Outre-Manche, on se souvient des dramatiques ‘buchers’ de vaches lors de l’épizootie de fièvre aphteuse au début des années 2000. Les citoyens peuvent dire oui à la vaccination animale face aux abattages massifs, oui si la zoonose engage leur santé, ils veulent bien manger de la viande vaccinée. Hors de ce contexte, l’acceptation de la vaccination des animaux de rente peut s’avérer plus compliquée.
Alors n’oublions pas de rappeler l’importance de cet acte, même pour les maladies qui semblent appartenir au passé (rage…). Et l’éradication d’une maladie est même possible en témoigne en humaine l’éradication de la variole, en vétérinaire celle de la peste bovine.
La rédaction de La Semaine Vétérinaire vous adresse ses meilleurs vœux pour 2023 et vous invite à retrouver dans le dossier central de ce numéro1 les enjeux des mois à venir.