COMMUNAUTE VETO
Auteur(s) : Robert Nicol, vétérinaire retraité (A 74)
Afin de ne pas décourager les bacheliers désireux d’être vétérinaires, le concours postbac (PACENV1) ne sera plus pris en compte dans la limite du nombre de présentations. C’est une excellente nouvelle !
Tout le monde applaudira... sauf 140 étudiants (5/2) de classe préparatoire BCPST2 qui, eux, brillants bacheliers de 2019, se sont vu signifier l’été dernier que jamais ils ne seront vétérinaires (à moins évidemment d’envisager, si les finances de leurs parents leur permettent, l’enseignement privé à l’étranger…).
À contre-courant toujours, avec quelques autres (4 376 signataires néanmoins au bas de la pétition lancée par trois étudiantes3 qu’on espère voir s’épanouir dans la filière agronomique), je persiste à m’interroger sur ce nouveau cursus qui semble si unanimement satisfaisant. On pourra s’étonner que cela ait été la seule méthode retenue pour augmenter le nombre d’étudiants (issus de classe préparatoire et, dans ce cas seulement, auraient-ils généré des promotions trop importantes ?), et partant pallier la pénurie de vétérinaires déjà observée et redoutée à l’avenir. On m’autorisera à trouver pour le moins contre-intuitif, dans un projet louable et ambitieux d’accroître le nombre de vétérinaires formés en France à moyen terme, que la toute première mesure soit d’amputer de 30 % le nombre de places réservées aux concurrents de la voie A (leurs capacités et leur motivation ne faisant aucun doute).
J’avais cru comprendre que naguère les concours d’entrée aux grandes écoles étaient une pratique de sélection (osons le mot !) de celles et ceux qui seraient à même de profiter au mieux de l’enseignement dispensé dans lesdites grandes écoles. Les potentialités d’être, nous concernant, de vaillants et efficaces praticiens ne devraient-elles pas être la résultante de l’enseignement dispensé dans les écoles vétérinaires ? La « philosophie » du nouveau cursus serait, si j’ai bien compris, que, sous l’égide de la profession (et pas de l’Éducation nationale), on sélectionne les étudiants (à 18 ans) non pas les mieux armés pour bénéficier de l’enseignement (bons en maths et aimant les animaux [sic], mais ceux dont on aura déjà perçu (par leur diversité sociale et géographique [sic]) les aptitudes à être (6 ans plus tard) de bons praticiens (amoureux de la ruralité serait un plus).
On me taxera de nostalgie – la classe préparatoire, assimilée à la marine à voile et à la lampe à huile, demeurant une voie de rattrapage : en d’autres termes, il est permis de présenter une fois le concours postbac l’année de la terminale et, en cas d’échec, de le présenter deux fois, quelle que soit la voie ultérieure choisie –, quand je vanterai la méritocratie républicaine, versant une larme furtive sur l’ascenseur social ; on me qualifiera vraisemblablement de réactionnaire. Par avance, j’accepte.