Boehringer Ingelheim, des ventes stables en 2022 - La Semaine Vétérinaire n° 1984 du 07/04/2023
La Semaine Vétérinaire n° 1984 du 07/04/2023

Marché

PHARMACIE

Auteur(s) : Michaella Igoho-Moradel

Le laboratoire maintient le cap malgré une année 2022 marquée par un ralentissement de l’économie en Amérique du Nord et un marché très concurrentiel.

En 2022, Boehringer Ingelheim enregistre des ventes stables pour son activité santé animale, avec un chiffre d’affaires net (4,6 milliards d’euros) comparable à celui de 2021. Lors de sa traditionnelle conférence annuelle, qui s’est tenue le 29 mars dernier, le géant pharmaceutique a indiqué avoir subi les effets du ralentissement de l’économie en Amérique du Nord, de l’intensification de la concurrence et de la baisse du chiffre d’affaires net sur le secteur des vaccins porcins en Chine. Mais l’entreprise peut compter sur son antiparasitaire pour chiens Nexgard, qui fait partie de ses produits best-sellers. Ses ventes ont augmenté de 8 % et dépassent désormais le milliard d’euros, « une première dans l’industrie du médicament vétérinaire ».

De nouveaux traitements

Les ventes de son produit Frontline baissent en revanche de 10 %, ainsi que celles de Heartgard (- 5,2 %) et Ingelvac Circoflex et Flexcombo (- 9,7 %), « Notre vaccin porcin Ingelvac Circoflex n’a pas pu réaliser les ventes de l’année précédente. Il en est de même pour Frontline, notre antiparasitaire pour chiens et chats », a commenté Michael Schmelmer, membre du conseil d’administration et responsable des finances de Boehringer Ingelheim. Malgré des résultats stables en 2022, le laboratoire a maintenu ses investissements en recherche et développement de 464 millions d’euros en santé animale, « soit 10 % des ventes de cette activité, dépassant largement la moyenne du secteur ». Il a d’ailleurs annoncé un calendrier ambitieux avec le lancement mondial de près de vingt nouveaux traitements dès cette année, « dont de nouveaux antiparasitaires contre les puces et les tiques pour chats et chiens et un traitement oral innovant pour traiter le diabète chez les chats ». Erick Lelouche, alors président de Boehringer Ingelheim France, indiquait déjà en octobre 2022 dans nos colonnes* que des travaux sur un médicament de la classe des SGLT2-i (gliflozine), développé en santé humaine pour la prise en charge du diabète, pourraient profiter à la santé animale.

Une croissance modérée en 2023

« Nous sommes en phase d’enregistrement pour plusieurs autres produits et constatons une force continue dans notre pipeline qui nous permet de développer notre portefeuille entre 2023 et 2025 », a déclaré Hubertus von Baumbach, président du directoire. Le laboratoire indique également étudier des solutions adaptées pour les secteurs aviaires et porcins, bien qu’il ait annoncé le report de 2023 à 2025 du lancement de sa nouvelle usine de vaccins contre la fièvre aphteuse. « Par exemple, nous travaillons actuellement sur un vaccin candidat contre la grippe aviaire. » En santé humaine, son autre segment d’activité, le groupe enregistre de bonnes performances commerciales. Dans l’ensemble, tous segments confondus, les ventes nettes de Boehringer Ingelheim ont augmenté de 10,5 % pour atteindre 24,1 milliards d’euros. Le laboratoire anticipe une croissance modérée en 2023, « sur une base comparable, avec une légère augmentation de son résultat d’exploitation, propice à poser les bases nécessaires pour mettre à disposition davantage de médicaments innovants pour les hommes et les animaux ».

  • * Lire « Les vétérinaires vivent le One Health au quotidien », La Semaine Vétérinaire n° 1960 du 7 octobre 2022, pages 16-17. bit.ly/3GakEs7.