EDITO
Auteur(s) : Marine Neveux
Les Quatre Étapes de la cruauté, suite de quatre gravures réalisées à la moitié du XVIIIe siècle par l’artiste anglais William Hogarth, décrivent le parcours de vie de Tom Nero (personnage fictif londonien) : de l’étape de l'enfant qui torture un chien, de l’adulte qui frappe un cheval, ensuite voleur, séducteur, tuant sa conquête, à une dernière scène où son corps est disséqué par des chirurgiens. Si le peintre aborde les actes de cruauté envers les animaux malheureusement communs, gratuits et en toute impunité à l’époque, il aborde également le chemin de l’escalade de la violence.
La corrélation entre la maltraitance animale et la maltraitance humaine trouve aussi un nombre de références croissant dans la littérature grâce aux études menées, comme en témoignent les interventions lors du récent colloque « Une seule violence »1, organisé sous l’impulsion de notre confrère et sénateur Arnaud Bazin et l'équipe associée2. Il aimante une dynamique autour de tous les acteurs et maillons clés de cette problématique. Si les violences sont protéiformes, tous reconnaissent qu’il n’existe qu’une violence, qui n’est pas un fait isolé. L’animal peut alors être le révélateur du climat de violence. La chaîne de violences est donc à casser. « Un comportement violent s’applique de façon global à l’environnement et aux personnes de l’entourage », martèle Arnaud Bazin. Il est ainsi nécessaire de faire reconnaître la notion d’une seule violence dans l’objectif de proposer des méthodes préventives et thérapeutiques dédiées. Informer, former les différents acteurs à la détection, au signalement. Réprimer, sanctionner, apporter également de la pédagogie. Se mobiliser, proposer des pistes pour faire évoluer les lois, alors que le système français présente des failles.