En deux coups de pattes

Considéré avec Basho et Buson comme l’un des trois grands maîtres du haïkaï, Kobayashi Issa (1763-1828) fut un grand inconditionnel des chats. Cent des 330 haïkus qu’il leur a consacrés sont ici mis en dialogue avec d’éloquentes œuvres « félines » d’artistes visuels japonais, du xviii^e siècle à nos jours. Si, à la manière des fables, ces poésies d’Issa visent par la bande les travers humains, la précision ramassée de ses descriptions animalières n’en est pas moins admirable. Émouvantes, concrètes, elles témoignent d’une évidente empathie pour les chats et les animaux (issu du milieu rural, il a également écrit sur les chiens, moineaux, grenouilles, papillons…). Incarnations bien vivantes de l’individualisme, de l’amour de la liberté et de la fidélité à soi-même, les chats d’Issa font de lui le premier écrivain véritablement moderne du Japon. Il inspirera beaucoup de ses compatriotes poètes et écrivains, notamment Natsume Soseki pour son célèbre roman Je suis un chat (1916).

• Un chat au Japon. Haïkus de Kobayashi Issa, de Kobayashi Issa et Seegan Mabesoone, Éditions de La Martinière, 17 x 24 cm, 160 pages, 25 €.