EDITO
Auteur(s) : Michaella Igoho-Moradel
Dengue, Zika, chikungunya… Encore inconnus il y a quelques années, ces mots à consonance exotique se font une place dans le langage courant. Et pour cause : ces maladies longtemps cantonnées dans les zones tropicales, où elles ont été endémiques, traversent les frontières. Des foyers ou des cas humains de maladies à transmission vectorielle ne cessent d’augmenter en France continentale. À ce jour, le moustique-tigre, vecteur de certaines d’entre elles, a colonisé plusieurs départements. Dans les territoires d’outre-mer, déjà régulièrement exposés à ces virus, comme à Mayotte, c’est la fièvre de la vallée du Rift qui mobilise actuellement les chercheurs. Le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires a quant à lui alerté sur les flambées de dengue, de Zika et de chikungunya au cours des prochains étés. Dans le collimateur, le changement climatique, qui crée des conditions favorables au développement des vecteurs. Les transferts de populations notamment lors de voyages sont également pointés du doigt. Même s’il ne faut pas céder à la panique, les autorités sanitaires appellent à la vigilance. Sur le terrain, des solutions existent ou sont en phase de test pour limiter la progression de la menace. Les insecticides, longtemps présentés comme la solution miracle, laissent place à d’autres options plus « propres ». Dans ce contexte, l’approche « Une seule santé » prend tout son sens. Au carrefour des trois santés, la lutte contre les maladies à transmission vectorielle demande une collaboration étroite entre tous les acteurs. L’expertise vétérinaire, en particulier, y a toute sa place.
Lire le dossier « Maladies à transmission vectorielle : une surveillance intégrée » en pages 32 à 37 de ce numéro.