Troisième voie

Dans Antispéciste. Réconcilier l’humain, l’animal, la nature (2016), le journaliste (aujourd’hui député) Aymeric Caron écrivait : « Vous êtes spéciste ou antispéciste. Il n’y a pas de neutralité possible puisque ce sont nos actes qui nous placent dans l’une ou l’autre des catégories. » Le chercheur François Y. Doré lui oppose une alternative dans son livre publié en 2022 aux éditions québécoises MultiMondes. Expliquant pourquoi il ne partage ni l’anthropocentrisme des spécistes, ni le dogmatisme de l’antispécisme (et l’anthropomorphisme réducteur qui en est le corollaire), le spécialiste du comportement animal canadien y défend la pertinence d’un « interspécisme » (le terme est de son invention) réaliste et nuancé, plus attentif aux interdépendances entre les espèces et à nos intérêts communs, souscrivant aux principes du respect et de la responsabilité, et favorable également à l’évolution du droit animalier. L’avenir dira si son néologisme connaît la même fortune que les deux autres (formalisés dans les années 1970).

• Les Animaux et nous. De la domination à la coexistence, de François Y. Doré, Éditions MultiMondes, 14 x 21,5 cm, 168 pages, 18 €.