Histoires naturelles de la violence

L’actualité ne va pas le démentir, l’état de guerre semble la norme des sociétés humaines. Pour autant, cela est-il propre à notre espèce ou bien plus largement répandu ? L’écologue Loïc Bollache dresse ici un panorama des violences collectives dans les communautés animales (exception faite de celles relatives à la prédation). S’appuyant sur de nombreuses études menées auprès d’espèces variées – des mangoustes aux canards, en passant par les dauphins, chimpanzés ou insectes divers –, l’auteur explore les guerres animales au sens large : celles pour le territoire, les guerres des sexes, les conflits entre espèces, ceux pour la succession, de même que certaines formes de guerres civiles et de castes guerrières. Il donne également des exemples d’exclusion sociale et de pacification des conflits. Si ce vocabulaire suggère des similitudes avec ce que l’on peut observer dans les sociétés humaines, les conflits détaillés dans ces pages révèlent plutôt leurs spécificités. Établir des parallèles paraît dès lors délicat. L’essai, très informatif, n’en a pas moins le mérite de rappeler l’importance de la violence dans le vivant et sa corrélation avec la vie sociale.

• Quand les animaux font la guerre, de Loïc Bollache, postface d’Étienne Klein, éd. HumenSciences, 13 x 20 cm, 240 pages, 17 €.