Médicaments vétérinaires
PHARMACIE
Auteur(s) : Michaella Igoho-Moradel
L’Agence nationale du médicament vétérinaire (Anses-ANMV) a publié le relevé de ses décisions de juin 2023. Des solutions injectables de butafosfan-cyanocobalamine, de citrate de maropitant monohydraté ou encore une solution buvable de chlorhydrate de phénylpropanolamine, font partie des différents produits multi-espèces mis sur le marché.
Quoi de neuf en juin 2023 ? L'ANMV a délivré plusieurs autorisations de mise sur le marché (AMM) pour des médicaments destinés aux chiens, chats, chevaux et bovins dont le médicament Vey Tosal (Veyx-Pharma), une solution injectable de butafosfan (100 mg/ml) et cyanocobalamine (0,05 mg/ml) utilisée comme traitement de soutien des troubles métaboliques ou reproductifs, lorsqu’une supplémentation en phosphore et en cyanocobalamine est nécessaire. Un autre nouveau produit, Catophos, du laboratoire CP-Pharma Handelsgesellschaft mbH, présente les mêmes caractéristiques.
Un traitement pour prévenir les nausées
Entre autres nouveautés, Vominil 10 mg/ml (VetViva Richter), une solution injectable de citrate de maropitant monohydraté, peut être utilisé en traitement ou en prévention des vomissements et des nausées chez les chiens et les chats. Chez les chiens, il permet aussi de prévenir et traiter des nausées induites par la chimiothérapie, de même que des nausées et vomissements périopératoires. Ce traitement améliore le réveil d’anesthésie générale suite à l’utilisation de morphine, agoniste des récepteurs opioïdes µ. « Le médicament vétérinaire doit être injecté par voie sous-cutanée ou intraveineuse, une fois par jour, à une dose de 1 mg/kg de poids corporel (1 ml/10 kg de poids corporel) jusqu’à 5 jours consécutifs. L’injection intraveineuse du médicament vétérinaire doit être administrée en bolus unique, sans le mélanger avec d’autres liquides », indique le résumé des caractéristiques du produit. Toujours destiné aux carnivores domestiques, le médicament Uriphex (Alfasan Nederland), une solution buvable de phénylpropanolamine, permet de traiter l'incontinence urinaire associée à une défaillance du sphincter urétral chez la chienne. L'efficacité n'a été démontrée que chez les chiennes ovariohystérectomisées.
Quatre nouveautés pour bovins et chevaux
Côté animaux de rente, l’agence a délivré une AMM pour le médicament Cyclofin (Dechra), composé d’oxytétracycline (300 mg/ml) et de flunixine (20 mg/ml). Chez les bovins, ce traitement permet la prise en charge des maladies respiratoires aiguës causées par Mannheimia haemolytica et Pasteurella multocida lorsqu’un effet anti-inflammatoire et anti-pyrétique est requis. Par ailleurs, l'antiparasitaire Moxodex LA 100 mg/ml (Chanelle Pharmaceuticals Manufacturing Limited), à base de moxidectine, fait son entrée sur le marché. Chez les bovins pesant de 100 à 500 kg de poids vif, il traite et prévient des infestations mixtes par les nématodes gastro-intestinaux et pulmonaires ainsi que par certains parasites arthropodes (liste détaillée dans le Résumé des caractéristiques du produit, RCP). Un autre médicament nouvellement commercialisé, Ridamec LA 100 mg/ml (Chanelle Pharmaceuticals Manufacturing Limited), présente des propriétés identiques. Pour les chevaux et les bovins, l’ANMV a donné son feu vert à la commercialisation du médicament Presedine (Alfasan Nederland). Formulé à base de chlorhydrate de détomidine, ce produit présentant un effet sédatif peut être utilisé pour les examens médicaux à des fins de diagnostic, comme l’endoscopie et les radiographies, le traitement de blessures, le ferrage de chevaux ou le changement de pansements, et les procédures chirurgicales mineures, comme la castration ou l’exérèse des tumeurs.
Des RCP modifiés
Le médicament Calmivet (Vetoquinol) ne doit pas être utilisé chez les chevaux dont la viande, les abats et le lait sont destinés à la consommation humaine. Le traitement doit être enregistré dans le passeport de l’animal. L’ANMV a également modifié la section « Effets indésirables » du résumé des caractéristiques du produit du médicament Sureseal (Norbrook Laboratories). Il indique désormais que des cas de mammites aigües ont été très rarement rapportés après l’utilisation de ce médicament, principalement dus à une mauvaise technique d’administration et à un défaut d’hygiène.