Les vétérinaires sapeurs-pompiers : goût de l’urgence, amour du risque ou rêve d’enfant ? - La Semaine Vétérinaire n° 2004 du 29/09/2023
La Semaine Vétérinaire n° 2004 du 29/09/2023

DOSSIER

Auteur(s) : Par Christophe Deforet

Plus de 300 consœurs et confrères ont choisi d’être vétérinaires sapeurs-pompiers en plus de leur activité de praticiens. Quelques auxiliaires se sont aussi formés pour devenir sapeurs-pompiers volontaires, sans toutefois pouvoir bénéficier des prérogatives spécifiques des vétérinaires. Quels sont les rôles de ce corps de métier particulier, quelles sont les motivations qui animent celles et ceux qui se dirigent dans cette voie ?

Il est difficile de connaître le nombre exact de vétérinaires sapeurs-pompiers, leur répartition est très variable en fonction des départements (de 0 à 15), chacun ayant sa propre organisation. Les missions sont très différentes d’un service départemental d’incendie et de secours (Dis) à l’autre, et il est délicat d’obtenir un retour pour chaque département.

Un pompier pas comme les autres

Le vétérinaire sapeur-pompier n’est pas un pompier comme les autres, ses missions sont spécifiques. Dans un contexte où le concept de One Health est de plus en plus présent, la protection des animaux est désormais inscrite dans les missions des Sdis, au même titre que celle des personnes, des biens et de l’environnement. Elle concerne donc tous les pompiers, et en particulier les vétérinaires. Mais comme le soulignent nos confrères Christelle Junot (L96) et Dominique Grandjean (A79) (voir encadrés 1 et 2), tous deux très impliqués dans leur activité de pompier, leurs missions sont très variées, elles ne se limitent pas à la médicalisation d’animaux blessés sur la voie publique ou aux soins des chiens de recherche sur intervention.

On peut retenir principalement :

- des missions de conseil du commandant des opérations de secours : déterminer l’opportunité de l’intervention sur un animal en fonction des connaissances que le vétérinaire a de l’espèce ;

- la formation des spécialistes animaliers pour les captures animalières (plus ou moins exotiques), la gestion opérationnelle de celles-ci ;

- la formation au secourisme canin des équipes cynotechniques. Quelques vétérinaires (fort peu nombreux) sont aussi conducteurs cynotechniques ;

- la formation à l’hygiène alimentaire ou globale (lors de pandémie), la participation à la gestion des crises ;

- le conseil technique lors des interventions à caractère biologique (incluant les menaces bioterroristes) ;

- la formation et contrôle en matière de restauration collective des personnels ;

- le conseil technique lors des interventions à caractère environnemental (pollutions…).

Les vétérinaires, comme tous les pompiers, suivent une formation de secourisme, le PSC1 (prévention et secours civiques de niveau 1), mais leur rôle n’est pas d’intervenir dans le cadre des secours humains, sauf nécessité urgente.

Une formation spécifique pour les vétérinaires

Outre le PSC1, le vétérinaire doit suivre une formation adaptée, à la fois dans le département dans lequel il va exercer, mais aussi à l’École nationale supérieure des officiers sapeurs-pompiers à Aix-en-Provence. Un module spécifique aux vétérinaires y est dispensé pendant quatre jours (avec téléanesthésie, réglementation…). Il existe par ailleurs un cours national de médecine vétérinaire de catastrophe et d’environnement, et il existe pour les missions d’hygiène alimentaire, un stage HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point, ou analyse des dangers et contrôle des points critiques).

Le temps consacré par les vétérinaires à leur activité de pompier est très variable, hormis 4 confrères salariés à plein temps ou à temps partiel, mais qui n’ont pas le statut de sapeur-pompier professionnel à proprement parler, les centaines d’autres sont des sapeurs-pompiers volontaires qui consacrent un temps choisi à l’activité de pompier, en parallèle de leur activité vétérinaire propre. Ce peut être deux jours par semaine ou quelques heures par mois. Les missions sont établies de façon adaptée en fonction des besoins dans le département. Comme le précise Christelle Junot : « Chez les pompiers, on donne ce que l’on peut donner, comme on est volontaire, nos missions s’adaptent, en fonction de nos souhaits, si on a juste envie d’aider de temps en temps lorsqu’il y a un accident à côté de chez soi, c’est possible. »

Les auxiliaires suivent une formation identique à tous les sapeurs-pompiers volontaires. En revanche, ils ne bénéficient pas d’une formation particulière et sont affectés à toutes les missions classiques au fur et à mesure de leur formation. Leurs connaissances peuvent sans doute les amener plus facilement à suivre quelques modules spécifiques (risque animalier, conduite cynotechnique), mais pas le parcours dédié aux vétérinaires, et donc, contrairement à eux, ils portent régulièrement secours aux humains en intervention.

Les motivations qui animent ces sauveteurs

On dénombre environ 250 000 femmes et hommes sapeurs-pompiers en France, on retrouve dans ce choix général quelques motivations principales :

- se sentir utile et se mettre au service des autres : les pompiers partagent des valeurs fortes de solidarité, civisme, esprit d'équipe, sens du devoir. Venir en aide aux autres est valorisant ; 

- exercer un métier d’action où l’on ne s’ennuie jamais. Le quotidien est rempli d’imprévus ;

- devenir pompier permet et nécessite de maintenir une bonne forme physique ;

- appartenir à une communauté, où la solidarité est importante. C’est en quelque sorte une seconde famille ;

- prendre des responsabilités et développer ses compétences.

Dans les témoignages que nous avons recueillis, on retrouve cette volonté d’aide à la personne, de se sentir utile. L’attrait de l’imprévu, qui pimente souvent un métier, est aussi cité. Et pour certains, c’est également un défi, une volonté de se dépasser et d’acquérir de nouvelles compétences. Les motivations de nos confrères et collaborateurs qui ont choisi cette voie complémentaire de leur métier rejoignent sans doute celles des pompiers en général. Et c’est aussi une belle façon de s’inclure dans le concept One Health alliant les santés humaines et animales. Les vétérinaires sont connus pour leur facilité à s’épanouir dans d’autres activités que celles pour lesquelles ils ont été initialement formés, et ceci vaut sans doute aussi pour les auxiliaires spécialisés vétérinaires (ASV) qui cherchent aussi à étendre leur domaine de compétences.

Entretien avec Dominique Grandjean (A79), Vétérinaire Colonel au Sdis 60

« Nos missions sont très vastes »

Pour quelles raisons êtes-vous devenu pompier ?

Je viens d’un petit village des Ardennes. Enfant, j’étais admiratif des interventions des pompiers dans ma région et je voulais être vétérinaire. J’ai eu très tôt cette double envie. J’ai donc naturellement suivi le cursus vétérinaire, puis je me suis formé comme pompier.

Quelles sont vos principales missions ?

Elles sont très vastes et ne se limitent pas à la prise en charge des animaux en détresse (la législation est d’ailleurs en train de changer, aux missions de protection dévolues à tous les pompiers, liées jusqu’alors dans les textes aux personnes, aux biens et à l’environnement, est ajoutée désormais celle de protection des animaux). Nous réalisons aussi les soins aux chiens de recherches, qui nécessitent des connaissances assez spécifiques. La gestion du risque biologique et l’hygiène alimentaire font aussi partie de nos activités. De nombreuses missions de formation nous incombent dans tous ces domaines.

Avez-vous le souvenir d’une intervention particulièrement spectaculaire ?

Certaines interventions de recherche de personnes, lors d’effondrements, sont marquantes. Sur le plan anecdotique, j’ai le souvenir d’une, très particulière : des personnes ivres qui avaient volé un chameau dans un cirque et qui l’avaient accroché à la porte d’un de leur ami, au troisième étage. Un chameau, ça monte bien les escaliers, mais ça ne les descend pas ! Nous avons dû gérer le retour de l’animal dans son habitat…

Entretien avec Christelle Junot (L96), Vétérinaire commandante Sdis 69

« Nous sommes au cœur du One Health »

À votre avis, quelles sont les motivations qui amènent un vétérinaire à devenir sapeur-pompier ?

Nous en avons tous des différentes, car nos missions sont fort variées. Chaque vétérinaire sapeur-pompier a son propre profil (certains travaillent en laboratoire, d’autres en direction départementale de la protection des populations…) Les missions de téléanesthésie que l’imaginaire collectif véhicule, comme on pouvait les voir dans la série Daktari, sont rares, volontairement contrôlées et maîtrisées au niveau mise en place par les vétérinaires. Nous avons surtout une mission de conseil : le vétérinaire doit déterminer si l’intervention est souhaitable ou non, par exemple un chat coincé dans un arbre n’est pas une situation urgente, il y a d’autres systèmes pour lui apprendre à redescendre. En revanche, un chat bloqué dans un trou va justifier une intervention rapide, car il n’a pas la force anatomique physique pour en ressortir. Nous sommes au cœur du One Health, nous jouons un rôle important dans la gestion des épidémies et des pandémies.

Quel a été votre parcours ?

J’ai fait beaucoup de choses. J’ai habité à côté d’un centre de secours, je me suis dit que c’était dommage que ces pompiers ne sachent pas que j’existe, au cas où ils auraient une intervention avec un animal et j’ai répondu à une petite annonce dans la revue de l’Ordre. Le vétérinaire chef du Rhône recrutait, j’ai suivi la formation. Au départ, j’étais surtout dans le rôle de conseil, et maintenant j’ai des missions variées : formation (à l’école des officiers, à celle de sécurité civile), conductrice cynotechnique…

Qu’est-ce qui vous anime en définitive ?

J’ai travaillé six ans au SIAMU (centre d'urgence, de réanimation et de soins intensifs pour animaux de compagnie). J’adorais ne jamais savoir ce qui allait arriver cinq minutes plus tard. J’ai eu peur que cette gestion de l’imprévu me manque, et avec mon activité de pompier, j’ai pu satisfaire ce besoin. Quand je suis d’astreinte pompier (une semaine par mois H24), je ne sais jamais quand mon téléphone va sonner, ce qui va se passer. Je vais peut-être partir, gérer à distance une intervention avec un cheval au fond d’une piscine, capturer un crocodile, récupérer un singe dans un arbre. C’est pour moi très équilibrant entre la clientèle, l'activité de service et le don aux autres en tant que pompier.

Entretien avec Lucie Audonneau, ASV, sapeur-pompier volontaire

« C’est humainement très intéressant »

Qu’est-ce qui vous a incité à devenir sapeur-pompier volontaire ?

En fait mon planning d’ASV me laissait une journée libre dans la semaine, et je cherchais une activité complémentaire, utile et qui m’élève humainement dans mes connaissances, en lien avec mes compétences. J’exerce depuis un an et demi et je suis très contente de mon choix.

Êtes-vous affectée dans votre activité de pompier à des tâches animalières spécifiques ?

Non, pas du tout, mes tâches sont les mêmes que pour tous les pompiers volontaires. Tous les pompiers ont une brève formation sur le sauvetage animal (comment attraper un serpent ou un chien agressif, gérer les animaux de la ferme et les chevaux…). Mais mes interventions sont beaucoup centrées sur les accidents et l’assistance aux personnes âgées actuellement.

Comment s’organise votre planning ?

J’ai une semaine d’astreinte par mois, la nuit de 20 heures à 5 heures, et j’organise mon emploi du temps en fonction de mon planning d’ASV. Je peux décaler la nuit et travailler le lendemain comme ASV, mais je suis dans une zone où l’activité n’est pas intense, donc cela ne se produit que très rarement.

Comment s’organise la formation des sapeurs-pompiers volontaires ?

Nous avons 4 formations : secours à personne, secours routier, opérations diverses (sauvetages en conditions extrêmes) et incendie que nous suivons au fur et à mesure de notre parcours.

Auriez-vous des conseils à donner à des ASV qui souhaiteraient suivre cette voie ?

Il y a des similitudes entre les 2 métiers, notamment sur la gestion des urgences, il faut faire un travail sur soi-même. J’encouragerais tout le monde à exercer comme sapeur-pompier volontaire, quel que soit son métier, c’est humainement très intéressant et pour moi c’est aussi un petit défi personnel !

Entretien avec Cynthia Sjoerdsma, ASV, sapeur-pompier volontaire en formation pour devenir professionnelle

« Rendre service, sauver »

Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

J’ai déjà commencé à me former pour être pompier volontaire. Avant la formation, j’ai eu un entretien pour analyser mes motivations et mes disponibilités. On réalise des tests (français, maths, sport). Ensuite, j’ai suivi la formation « ambulance » qui dure quinze jours. Il y a ensuite une formation « incendie ». Dans un premier temps on est observateur lors des sorties, puis on devient autonome au bout d’un certain nombre d’interventions.

Et vous avez donc choisi d’aller plus loin que le statut de pompier volontaire ?

Oui, j’ai décidé de passer le concours professionnel, je voudrais faire partie de la brigade cynotechnique. Actuellement, ils ne prennent pas de pompiers volontaires, il faut être professionnel pour intégrer cette brigade. Le nombre de places est limité. Dans les Yvelines, il n’y a que 6 ou 7 chiens. J’aimerais aussi suivre la formation « risque animalier », c’est une spécialisation pour pouvoir secourir les animaux. Les vétérinaires pompiers volontaires sont d’emblée affectés à ce type de mission, mais pas les ASV. J’espère que mon parcours m’aidera à avoir accès à cette spécialité.

Qu’est-ce qui vous motive au fond ?

C’est vraiment faire autre chose, il y a toujours le côté contact humain, soins (aux individus cette fois), et en plus le côté aide à la personne : rendre service, sauver.

Vous pourriez envisager de ne plus exercer que cette activité de pompier par la suite ?

Oui, même si ASV reste mon métier de cœur, cela va être compliqué de combiner les 2 activités. Et dans la mesure où je peux garder une partie sur le sauvetage animalier et la conduite cynotechnique, cela me permettrait d’allier mes passions.

Entretien avec Dominique Grandjean (A79), Vétérinaire Colonel au Sdis 60

« Nos missions sont très vastes »

Pour quelles raisons êtes-vous devenu pompier ?

Je viens d’un petit village des Ardennes. Enfant, j’étais admiratif des interventions des pompiers dans ma région et je voulais être vétérinaire. J’ai eu très tôt cette double envie. J’ai donc naturellement suivi le cursus vétérinaire, puis je me suis formé comme pompier.

Quelles sont vos principales missions ?

Elles sont très vastes et ne se limitent pas à la prise en charge des animaux en détresse (la législation est d’ailleurs en train de changer, aux missions de protection dévolues à tous les pompiers, liées jusqu’alors dans les textes aux personnes, aux biens et à l’environnement, est ajoutée désormais celle de protection des animaux). Nous réalisons aussi les soins aux chiens de recherches, qui nécessitent des connaissances assez spécifiques. La gestion du risque biologique et l’hygiène alimentaire font aussi partie de nos activités. De nombreuses missions de formation nous incombent dans tous ces domaines.

Avez-vous le souvenir d’une intervention particulièrement spectaculaire ?

Certaines interventions de recherche de personnes, lors d’effondrements, sont marquantes. Sur le plan anecdotique, j’ai le souvenir d’une, très particulière : des personnes ivres qui avaient volé un chameau dans un cirque et qui l’avaient accroché à la porte d’un de leur ami, au troisième étage. Un chameau, ça monte bien les escaliers, mais ça ne les descend pas ! Nous avons dû gérer le retour de l’animal dans son habitat…

Entretien avec Christelle Junot (L96), Vétérinaire commandante Sdis 69

« Nous sommes au cœur du One Health »

À votre avis, quelles sont les motivations qui amènent un vétérinaire à devenir sapeur-pompier ?

Nous en avons tous des différentes, car nos missions sont fort variées. Chaque vétérinaire sapeur-pompier a son propre profil (certains travaillent en laboratoire, d’autres en direction départementale de la protection des populations…) Les missions de téléanesthésie que l’imaginaire collectif véhicule, comme on pouvait les voir dans la série Daktari, sont rares, volontairement contrôlées et maîtrisées au niveau mise en place par les vétérinaires. Nous avons surtout une mission de conseil : le vétérinaire doit déterminer si l’intervention est souhaitable ou non, par exemple un chat coincé dans un arbre n’est pas une situation urgente, il y a d’autres systèmes pour lui apprendre à redescendre. En revanche, un chat bloqué dans un trou va justifier une intervention rapide, car il n’a pas la force anatomique physique pour en ressortir. Nous sommes au cœur du One Health, nous jouons un rôle important dans la gestion des épidémies et des pandémies.

Quel a été votre parcours ?

J’ai fait beaucoup de choses. J’ai habité à côté d’un centre de secours, je me suis dit que c’était dommage que ces pompiers ne sachent pas que j’existe, au cas où ils auraient une intervention avec un animal et j’ai répondu à une petite annonce dans la revue de l’Ordre. Le vétérinaire chef du Rhône recrutait, j’ai suivi la formation. Au départ, j’étais surtout dans le rôle de conseil, et maintenant j’ai des missions variées : formation (à l’école des officiers, à celle de sécurité civile), conductrice cynotechnique…

Qu’est-ce qui vous anime en définitive ?

J’ai travaillé six ans au SIAMU (centre d'urgence, de réanimation et de soins intensifs pour animaux de compagnie). J’adorais ne jamais savoir ce qui allait arriver cinq minutes plus tard. J’ai eu peur que cette gestion de l’imprévu me manque, et avec mon activité de pompier, j’ai pu satisfaire ce besoin. Quand je suis d’astreinte pompier (une semaine par mois H24), je ne sais jamais quand mon téléphone va sonner, ce qui va se passer. Je vais peut-être partir, gérer à distance une intervention avec un cheval au fond d’une piscine, capturer un crocodile, récupérer un singe dans un arbre. C’est pour moi très équilibrant entre la clientèle, l'activité de service et le don aux autres en tant que pompier.

Entretien avec Lucie Audonneau, ASV, sapeur-pompier volontaire

« C’est humainement très intéressant »

Qu’est-ce qui vous a incité à devenir sapeur-pompier volontaire ?

En fait mon planning d’ASV me laissait une journée libre dans la semaine, et je cherchais une activité complémentaire, utile et qui m’élève humainement dans mes connaissances, en lien avec mes compétences. J’exerce depuis un an et demi et je suis très contente de mon choix.

Êtes-vous affectée dans votre activité de pompier à des tâches animalières spécifiques ?

Non, pas du tout, mes tâches sont les mêmes que pour tous les pompiers volontaires. Tous les pompiers ont une brève formation sur le sauvetage animal (comment attraper un serpent ou un chien agressif, gérer les animaux de la ferme et les chevaux…). Mais mes interventions sont beaucoup centrées sur les accidents et l’assistance aux personnes âgées actuellement.

Comment s’organise votre planning ?

J’ai une semaine d’astreinte par mois, la nuit de 20 heures à 5 heures, et j’organise mon emploi du temps en fonction de mon planning d’ASV. Je peux décaler la nuit et travailler le lendemain comme ASV, mais je suis dans une zone où l’activité n’est pas intense, donc cela ne se produit que très rarement.

Comment s’organise la formation des sapeurs-pompiers volontaires ?

Nous avons 4 formations : secours à personne, secours routier, opérations diverses (sauvetages en conditions extrêmes) et incendie que nous suivons au fur et à mesure de notre parcours.

Auriez-vous des conseils à donner à des ASV qui souhaiteraient suivre cette voie ?

Il y a des similitudes entre les 2 métiers, notamment sur la gestion des urgences, il faut faire un travail sur soi-même. J’encouragerais tout le monde à exercer comme sapeur-pompier volontaire, quel que soit son métier, c’est humainement très intéressant et pour moi c’est aussi un petit défi personnel !

Entretien avec Cynthia Sjoerdsma, ASV, sapeur-pompier volontaire en formation pour devenir professionnelle

« Rendre service, sauver »

Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

J’ai déjà commencé à me former pour être pompier volontaire. Avant la formation, j’ai eu un entretien pour analyser mes motivations et mes disponibilités. On réalise des tests (français, maths, sport). Ensuite, j’ai suivi la formation « ambulance » qui dure quinze jours. Il y a ensuite une formation « incendie ». Dans un premier temps on est observateur lors des sorties, puis on devient autonome au bout d’un certain nombre d’interventions.

Et vous avez donc choisi d’aller plus loin que le statut de pompier volontaire ?

Oui, j’ai décidé de passer le concours professionnel, je voudrais faire partie de la brigade cynotechnique. Actuellement, ils ne prennent pas de pompiers volontaires, il faut être professionnel pour intégrer cette brigade. Le nombre de places est limité. Dans les Yvelines, il n’y a que 6 ou 7 chiens. J’aimerais aussi suivre la formation « risque animalier », c’est une spécialisation pour pouvoir secourir les animaux. Les vétérinaires pompiers volontaires sont d’emblée affectés à ce type de mission, mais pas les ASV. J’espère que mon parcours m’aidera à avoir accès à cette spécialité.

Qu’est-ce qui vous motive au fond ?

C’est vraiment faire autre chose, il y a toujours le côté contact humain, soins (aux individus cette fois), et en plus le côté aide à la personne : rendre service, sauver.

Vous pourriez envisager de ne plus exercer que cette activité de pompier par la suite ?

Oui, même si ASV reste mon métier de cœur, cela va être compliqué de combiner les 2 activités. Et dans la mesure où je peux garder une partie sur le sauvetage animalier et la conduite cynotechnique, cela me permettrait d’allier mes passions.

Entretien avec Dominique Grandjean (A79), Vétérinaire Colonel au Sdis 60

« Nos missions sont très vastes »

Pour quelles raisons êtes-vous devenu pompier ?

Je viens d’un petit village des Ardennes. Enfant, j’étais admiratif des interventions des pompiers dans ma région et je voulais être vétérinaire. J’ai eu très tôt cette double envie. J’ai donc naturellement suivi le cursus vétérinaire, puis je me suis formé comme pompier.

Quelles sont vos principales missions ?

Elles sont très vastes et ne se limitent pas à la prise en charge des animaux en détresse (la législation est d’ailleurs en train de changer, aux missions de protection dévolues à tous les pompiers, liées jusqu’alors dans les textes aux personnes, aux biens et à l’environnement, est ajoutée désormais celle de protection des animaux). Nous réalisons aussi les soins aux chiens de recherches, qui nécessitent des connaissances assez spécifiques. La gestion du risque biologique et l’hygiène alimentaire font aussi partie de nos activités. De nombreuses missions de formation nous incombent dans tous ces domaines.

Avez-vous le souvenir d’une intervention particulièrement spectaculaire ?

Certaines interventions de recherche de personnes, lors d’effondrements, sont marquantes. Sur le plan anecdotique, j’ai le souvenir d’une, très particulière : des personnes ivres qui avaient volé un chameau dans un cirque et qui l’avaient accroché à la porte d’un de leur ami, au troisième étage. Un chameau, ça monte bien les escaliers, mais ça ne les descend pas ! Nous avons dû gérer le retour de l’animal dans son habitat…

Entretien avec Christelle Junot (L96), Vétérinaire commandante Sdis 69

« Nous sommes au cœur du One Health »

À votre avis, quelles sont les motivations qui amènent un vétérinaire à devenir sapeur-pompier ?

Nous en avons tous des différentes, car nos missions sont fort variées. Chaque vétérinaire sapeur-pompier a son propre profil (certains travaillent en laboratoire, d’autres en direction départementale de la protection des populations…) Les missions de téléanesthésie que l’imaginaire collectif véhicule, comme on pouvait les voir dans la série Daktari, sont rares, volontairement contrôlées et maîtrisées au niveau mise en place par les vétérinaires. Nous avons surtout une mission de conseil : le vétérinaire doit déterminer si l’intervention est souhaitable ou non, par exemple un chat coincé dans un arbre n’est pas une situation urgente, il y a d’autres systèmes pour lui apprendre à redescendre. En revanche, un chat bloqué dans un trou va justifier une intervention rapide, car il n’a pas la force anatomique physique pour en ressortir. Nous sommes au cœur du One Health, nous jouons un rôle important dans la gestion des épidémies et des pandémies.

Quel a été votre parcours ?

J’ai fait beaucoup de choses. J’ai habité à côté d’un centre de secours, je me suis dit que c’était dommage que ces pompiers ne sachent pas que j’existe, au cas où ils auraient une intervention avec un animal et j’ai répondu à une petite annonce dans la revue de l’Ordre. Le vétérinaire chef du Rhône recrutait, j’ai suivi la formation. Au départ, j’étais surtout dans le rôle de conseil, et maintenant j’ai des missions variées : formation (à l’école des officiers, à celle de sécurité civile), conductrice cynotechnique…

Qu’est-ce qui vous anime en définitive ?

J’ai travaillé six ans au SIAMU (centre d'urgence, de réanimation et de soins intensifs pour animaux de compagnie). J’adorais ne jamais savoir ce qui allait arriver cinq minutes plus tard. J’ai eu peur que cette gestion de l’imprévu me manque, et avec mon activité de pompier, j’ai pu satisfaire ce besoin. Quand je suis d’astreinte pompier (une semaine par mois H24), je ne sais jamais quand mon téléphone va sonner, ce qui va se passer. Je vais peut-être partir, gérer à distance une intervention avec un cheval au fond d’une piscine, capturer un crocodile, récupérer un singe dans un arbre. C’est pour moi très équilibrant entre la clientèle, l'activité de service et le don aux autres en tant que pompier.

Entretien avec Lucie Audonneau, ASV, sapeur-pompier volontaire

« C’est humainement très intéressant »

Qu’est-ce qui vous a incité à devenir sapeur-pompier volontaire ?

En fait mon planning d’ASV me laissait une journée libre dans la semaine, et je cherchais une activité complémentaire, utile et qui m’élève humainement dans mes connaissances, en lien avec mes compétences. J’exerce depuis un an et demi et je suis très contente de mon choix.

Êtes-vous affectée dans votre activité de pompier à des tâches animalières spécifiques ?

Non, pas du tout, mes tâches sont les mêmes que pour tous les pompiers volontaires. Tous les pompiers ont une brève formation sur le sauvetage animal (comment attraper un serpent ou un chien agressif, gérer les animaux de la ferme et les chevaux…). Mais mes interventions sont beaucoup centrées sur les accidents et l’assistance aux personnes âgées actuellement.

Comment s’organise votre planning ?

J’ai une semaine d’astreinte par mois, la nuit de 20 heures à 5 heures, et j’organise mon emploi du temps en fonction de mon planning d’ASV. Je peux décaler la nuit et travailler le lendemain comme ASV, mais je suis dans une zone où l’activité n’est pas intense, donc cela ne se produit que très rarement.

Comment s’organise la formation des sapeurs-pompiers volontaires ?

Nous avons 4 formations : secours à personne, secours routier, opérations diverses (sauvetages en conditions extrêmes) et incendie que nous suivons au fur et à mesure de notre parcours.

Auriez-vous des conseils à donner à des ASV qui souhaiteraient suivre cette voie ?

Il y a des similitudes entre les 2 métiers, notamment sur la gestion des urgences, il faut faire un travail sur soi-même. J’encouragerais tout le monde à exercer comme sapeur-pompier volontaire, quel que soit son métier, c’est humainement très intéressant et pour moi c’est aussi un petit défi personnel !

Entretien avec Cynthia Sjoerdsma, ASV, sapeur-pompier volontaire en formation pour devenir professionnelle

« Rendre service, sauver »

Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

J’ai déjà commencé à me former pour être pompier volontaire. Avant la formation, j’ai eu un entretien pour analyser mes motivations et mes disponibilités. On réalise des tests (français, maths, sport). Ensuite, j’ai suivi la formation « ambulance » qui dure quinze jours. Il y a ensuite une formation « incendie ». Dans un premier temps on est observateur lors des sorties, puis on devient autonome au bout d’un certain nombre d’interventions.

Et vous avez donc choisi d’aller plus loin que le statut de pompier volontaire ?

Oui, j’ai décidé de passer le concours professionnel, je voudrais faire partie de la brigade cynotechnique. Actuellement, ils ne prennent pas de pompiers volontaires, il faut être professionnel pour intégrer cette brigade. Le nombre de places est limité. Dans les Yvelines, il n’y a que 6 ou 7 chiens. J’aimerais aussi suivre la formation « risque animalier », c’est une spécialisation pour pouvoir secourir les animaux. Les vétérinaires pompiers volontaires sont d’emblée affectés à ce type de mission, mais pas les ASV. J’espère que mon parcours m’aidera à avoir accès à cette spécialité.

Qu’est-ce qui vous motive au fond ?

C’est vraiment faire autre chose, il y a toujours le côté contact humain, soins (aux individus cette fois), et en plus le côté aide à la personne : rendre service, sauver.

Vous pourriez envisager de ne plus exercer que cette activité de pompier par la suite ?

Oui, même si ASV reste mon métier de cœur, cela va être compliqué de combiner les 2 activités. Et dans la mesure où je peux garder une partie sur le sauvetage animalier et la conduite cynotechnique, cela me permettrait d’allier mes passions.

Entretien avec Dominique Grandjean (A79), Vétérinaire Colonel au Sdis 60

« Nos missions sont très vastes »

Pour quelles raisons êtes-vous devenu pompier ?

Je viens d’un petit village des Ardennes. Enfant, j’étais admiratif des interventions des pompiers dans ma région et je voulais être vétérinaire. J’ai eu très tôt cette double envie. J’ai donc naturellement suivi le cursus vétérinaire, puis je me suis formé comme pompier.

Quelles sont vos principales missions ?

Elles sont très vastes et ne se limitent pas à la prise en charge des animaux en détresse (la législation est d’ailleurs en train de changer, aux missions de protection dévolues à tous les pompiers, liées jusqu’alors dans les textes aux personnes, aux biens et à l’environnement, est ajoutée désormais celle de protection des animaux). Nous réalisons aussi les soins aux chiens de recherches, qui nécessitent des connaissances assez spécifiques. La gestion du risque biologique et l’hygiène alimentaire font aussi partie de nos activités. De nombreuses missions de formation nous incombent dans tous ces domaines.

Avez-vous le souvenir d’une intervention particulièrement spectaculaire ?

Certaines interventions de recherche de personnes, lors d’effondrements, sont marquantes. Sur le plan anecdotique, j’ai le souvenir d’une, très particulière : des personnes ivres qui avaient volé un chameau dans un cirque et qui l’avaient accroché à la porte d’un de leur ami, au troisième étage. Un chameau, ça monte bien les escaliers, mais ça ne les descend pas ! Nous avons dû gérer le retour de l’animal dans son habitat…

Entretien avec Christelle Junot (L96), Vétérinaire commandante Sdis 69

« Nous sommes au cœur du One Health »

À votre avis, quelles sont les motivations qui amènent un vétérinaire à devenir sapeur-pompier ?

Nous en avons tous des différentes, car nos missions sont fort variées. Chaque vétérinaire sapeur-pompier a son propre profil (certains travaillent en laboratoire, d’autres en direction départementale de la protection des populations…) Les missions de téléanesthésie que l’imaginaire collectif véhicule, comme on pouvait les voir dans la série Daktari, sont rares, volontairement contrôlées et maîtrisées au niveau mise en place par les vétérinaires. Nous avons surtout une mission de conseil : le vétérinaire doit déterminer si l’intervention est souhaitable ou non, par exemple un chat coincé dans un arbre n’est pas une situation urgente, il y a d’autres systèmes pour lui apprendre à redescendre. En revanche, un chat bloqué dans un trou va justifier une intervention rapide, car il n’a pas la force anatomique physique pour en ressortir. Nous sommes au cœur du One Health, nous jouons un rôle important dans la gestion des épidémies et des pandémies.

Quel a été votre parcours ?

J’ai fait beaucoup de choses. J’ai habité à côté d’un centre de secours, je me suis dit que c’était dommage que ces pompiers ne sachent pas que j’existe, au cas où ils auraient une intervention avec un animal et j’ai répondu à une petite annonce dans la revue de l’Ordre. Le vétérinaire chef du Rhône recrutait, j’ai suivi la formation. Au départ, j’étais surtout dans le rôle de conseil, et maintenant j’ai des missions variées : formation (à l’école des officiers, à celle de sécurité civile), conductrice cynotechnique…

Qu’est-ce qui vous anime en définitive ?

J’ai travaillé six ans au SIAMU (centre d'urgence, de réanimation et de soins intensifs pour animaux de compagnie). J’adorais ne jamais savoir ce qui allait arriver cinq minutes plus tard. J’ai eu peur que cette gestion de l’imprévu me manque, et avec mon activité de pompier, j’ai pu satisfaire ce besoin. Quand je suis d’astreinte pompier (une semaine par mois H24), je ne sais jamais quand mon téléphone va sonner, ce qui va se passer. Je vais peut-être partir, gérer à distance une intervention avec un cheval au fond d’une piscine, capturer un crocodile, récupérer un singe dans un arbre. C’est pour moi très équilibrant entre la clientèle, l'activité de service et le don aux autres en tant que pompier.

Entretien avec Lucie Audonneau, ASV, sapeur-pompier volontaire

« C’est humainement très intéressant »

Qu’est-ce qui vous a incité à devenir sapeur-pompier volontaire ?

En fait mon planning d’ASV me laissait une journée libre dans la semaine, et je cherchais une activité complémentaire, utile et qui m’élève humainement dans mes connaissances, en lien avec mes compétences. J’exerce depuis un an et demi et je suis très contente de mon choix.

Êtes-vous affectée dans votre activité de pompier à des tâches animalières spécifiques ?

Non, pas du tout, mes tâches sont les mêmes que pour tous les pompiers volontaires. Tous les pompiers ont une brève formation sur le sauvetage animal (comment attraper un serpent ou un chien agressif, gérer les animaux de la ferme et les chevaux…). Mais mes interventions sont beaucoup centrées sur les accidents et l’assistance aux personnes âgées actuellement.

Comment s’organise votre planning ?

J’ai une semaine d’astreinte par mois, la nuit de 20 heures à 5 heures, et j’organise mon emploi du temps en fonction de mon planning d’ASV. Je peux décaler la nuit et travailler le lendemain comme ASV, mais je suis dans une zone où l’activité n’est pas intense, donc cela ne se produit que très rarement.

Comment s’organise la formation des sapeurs-pompiers volontaires ?

Nous avons 4 formations : secours à personne, secours routier, opérations diverses (sauvetages en conditions extrêmes) et incendie que nous suivons au fur et à mesure de notre parcours.

Auriez-vous des conseils à donner à des ASV qui souhaiteraient suivre cette voie ?

Il y a des similitudes entre les 2 métiers, notamment sur la gestion des urgences, il faut faire un travail sur soi-même. J’encouragerais tout le monde à exercer comme sapeur-pompier volontaire, quel que soit son métier, c’est humainement très intéressant et pour moi c’est aussi un petit défi personnel !

Entretien avec Cynthia Sjoerdsma, ASV, sapeur-pompier volontaire en formation pour devenir professionnelle

« Rendre service, sauver »

Pouvez-vous nous expliquer votre parcours ?

J’ai déjà commencé à me former pour être pompier volontaire. Avant la formation, j’ai eu un entretien pour analyser mes motivations et mes disponibilités. On réalise des tests (français, maths, sport). Ensuite, j’ai suivi la formation « ambulance » qui dure quinze jours. Il y a ensuite une formation « incendie ». Dans un premier temps on est observateur lors des sorties, puis on devient autonome au bout d’un certain nombre d’interventions.

Et vous avez donc choisi d’aller plus loin que le statut de pompier volontaire ?

Oui, j’ai décidé de passer le concours professionnel, je voudrais faire partie de la brigade cynotechnique. Actuellement, ils ne prennent pas de pompiers volontaires, il faut être professionnel pour intégrer cette brigade. Le nombre de places est limité. Dans les Yvelines, il n’y a que 6 ou 7 chiens. J’aimerais aussi suivre la formation « risque animalier », c’est une spécialisation pour pouvoir secourir les animaux. Les vétérinaires pompiers volontaires sont d’emblée affectés à ce type de mission, mais pas les ASV. J’espère que mon parcours m’aidera à avoir accès à cette spécialité.

Qu’est-ce qui vous motive au fond ?

C’est vraiment faire autre chose, il y a toujours le côté contact humain, soins (aux individus cette fois), et en plus le côté aide à la personne : rendre service, sauver.

Vous pourriez envisager de ne plus exercer que cette activité de pompier par la suite ?

Oui, même si ASV reste mon métier de cœur, cela va être compliqué de combiner les 2 activités. Et dans la mesure où je peux garder une partie sur le sauvetage animalier et la conduite cynotechnique, cela me permettrait d’allier mes passions.