Étude sur la survie de l'herpèsvirus équin 4 dans l’environnement - La Semaine Vétérinaire n° 2012 du 24/11/2023
La Semaine Vétérinaire n° 2012 du 24/11/2023

Maladies infectieuses

FORMATION MIXTE

Auteur(s) : Anne Couroucé

D’après la conférence de Camille Normand (pôle Labéo / Biotargen), présentée au congrès de l’European College of Equine Internal Medicine (ECEIM), qui s'est tenu à Lyon les 27 et 28 octobre 2023.

L'herpèsvirus équin de type 4 (EHV-4) est responsable, chez le cheval, de signes respiratoires et, dans de rares cas, d'avortements ou de décès néonataux. Cette maladie est très contagieuse et se transmet principalement par les sécrétions nasales, soit donc par contact direct de cheval à cheval, soit de manière indirecte par l’intermédiaire du matériel et des mains. L’environnement, notamment l’eau et les surfaces inanimées, peut également être une source potentielle d'infection pour les chevaux.

Matériel et méthodes

Pour réaliser l'étude présentée, l'eau a été contaminée avec le virus EHV-4 et incubée à trois températures différentes (4°C, 20°C et 34°C) pendant 28 jours. La survie de l’EHV-4 dans l’eau a été analysée par qPCR (PCR quantitative) et via deux méthodes de culture cellulaire innovantes : la culture cellulaire sur cellules équines dermiques, d'une part, et celle par analyse cellulaire en temps réel (Real-Time Cell Analysis), d'autre part.

Une seconde partie de l’étude s’est intéressée à la détection du génome de l’EHV-4 dans l’environnement. Ceci a pu être observé lors d’une épizootie d’EHV-4 survenue dans un haras.  

Résultats

Cette étude a permis de mettre en évidence que l’EHV-4 peut persister et rester infectieux, in vitro, pendant au moins 28 jours, dans une eau à 4°C et 20°C. Néanmoins, EHV-4 perd sa capacité à infecter les cellules au bout de 7 à 14 jours dans une eau à +34°C.

Pour ce qui concerne la détection du génome de l’EHV-4, ce dernier a été trouvé sur différentes surfaces (abreuvoirs, mangeoires, grilles métalliques des portes de box, etc.) pendant 45 jours. La plus importante quantité de virus a été mise en évidence sur les grilles des box en acier galvanisé.  

Conclusions

Ces travaux mettent en évidence le risque de contamination environnementale, pouvant entraîner une contamination individuelle, qui peut conduire à une épizootie. L’environnement peut être une source de contamination par l'EHV-4, qui peut persister dans l’eau et peut également être présent sur des surfaces inanimées. Ces résultats soulignent la nécessité d'améliorer les stratégies préventives, par le biais de mesures de biosécurité (la désinfection, notamment) lors d'épizooties.