EDITO
Auteur(s) : Valentine Chamard
Quand on évoque le terme « carabin », employé comme synonyme d’étudiant en médecine, vient rapidement en tête « l’esprit » qui lui est associé, empreint de paillardise, de sexisme et de blagues lourdes. Cette « culture » s'est de fait banalisée, normalisée, dans les professions médicales, même si une remise en question commence à se profiler, comme en témoignent les polémiques récurrentes autour des fresques des salles de garde.
Le milieu vétérinaire ne déroge pas à cet esprit. Si « l’accueil » a depuis plusieurs années remplacé le « bizutage », la réputation de ces cérémonies faites de grivoiseries et d’humiliations a largement dépassé la profession et est de notoriété publique. Le nom des enseignants avec lesquels le port d'une jupe est recommandé pour booster ses notes lors d’oraux se transmet année après année dans les écoles… mais encore sur le ton de la rigolade. Pourtant, depuis 2021, des initiatives, certes isolées, émergent dans le milieu estudiantin, pour faire un inventaire des violences sexistes et sexuelles subies (VSS) par les étudiant(e)s vétérinaires. Les données ne permettent pas jusqu'ici un véritable état des lieux, mais une prise de conscience est en train de s’opérer. Les quatre ENV se sont dotées, à différents degrés, de dispositifs, qui devraient évoluer en fonction des résultats d’un appel à projets lancé par le ministère de tutelle pour lutter contre les VSS. La profession vétérinaire ne semble pas encore à l’aube d’un mouvement #metoo, juste à une omerta qui est en train de se briser.