Stupéfiants ! - La Semaine Vétérinaire n° 2019 du 02/02/2024
La Semaine Vétérinaire n° 2019 du 02/02/2024

EDITO

Auteur(s) : Michaella Igoho-Moradel

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L’usage des stupéfiants, ces substances pas comme les autres, est synonyme de précaution. La médecine vétérinaire n’échappe pas à cette règle. Une réglementation spécifique encadre leur usage. Ainsi, leur prescription doit être accompagnée d’une ordonnance sécurisée, même lorsque l'administration est réalisée par le vétérinaire lui-même. Un registre spécifique obligatoire répertorie immédiatement toutes les entrées et sorties des médicaments. Aussi, leur stockage doit être effectué dans un endroit « sécurisé, fermé à clé et équipé d'un système d'alerte ou d'une sécurité renforcée, comme un coffre-fort ». Tout cela entre autres obligations pesant sur le vétérinaire prescripteur. Ce dernier maîtrise-t-il pour autant la législation sur le bout des doigts ? Une enquête*, aux résultats bien singuliers, s’intéresse à l’usage des stupéfiants en médecine vétérinaire chez le chien et le chat. Cette étude révèle « une méconnaissance et des difficultés de mise en conformité avec les réglementations relatives aux stupéfiants en médecine vétérinaire ». On constate même parfois une confusion non négligeable des praticiens entre stupéfiants et opioïdes. Par ailleurs, le stockage de ces produits sensibles, comme la kétamine, n’est pas toujours adapté. Une grande majorité des praticiens sondés reconnaît qu’il est  facilement accessible. Toutefois, ceux-ci affirment tenir un registre de stockage à jour et vérifié, « ce qui souligne une amélioration du comportement des vétérinaires sur cet item pour garantir la sécurité et la traçabilité des médicaments stupéfiants. » Une double conclusion s’impose-t-elle ? Si les praticiens sont conscients du risque pour la santé publique — ces produits peuvent être détournés de leur usage —, le cadre réglementaire ne semble toutefois pas toujours adapté aux contraintes de leur activité.

  • *Lire pages 30 à 35 de ce numéro