Résidus de médicaments vétérinaires : les taux restent stables - La Semaine Vétérinaire n° 2026 du 22/03/2024
La Semaine Vétérinaire n° 2026 du 22/03/2024

PHARMACIE

Auteur(s) : Par Michaella Igoho-Moradel

L’Autorité européenne de sécurité des aliments a rendu son rapport pour 2022 sur les résidus de médicaments vétérinaires chez les animaux vivants et dans les aliments d’origine animale. Le pourcentage d’échantillons non conformes s’y élève à 0,18 %, un chiffre stable depuis treize ans.

Le 6 mars dernier, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a publié son rapport annuel1 sur les niveaux de résidus de médicaments vétérinaires et d’autres substances chez les animaux et dans les aliments d’origine animale. En 2022, le pourcentage d’échantillons non conformes (persistance de résidus à un taux supérieur à la limite autorisée) était de 0,18 %, un chiffre stable depuis treize ans (entre 0,17 % et 0,37 %). Sur l’année de référence, le niveau global de non-conformité dans les échantillons ciblés était de 0,27 % (c'est-à-dire ceux prélevés pour détecter une utilisation illégale ou vérifier le non-respect des niveaux maximaux autorisés), un taux comparable aux quatre années précédentes (entre 0,24 % et 0,35 %) et légèrement supérieur à celui de 2021 (0,24 %). Le rapport s’intéresse aux hormones, aux contaminants environnementaux, aux substances interdites2, aux antibiotiques et à d’autres médicaments vétérinaires. Il tient compte des données déclarées par les États membres de l’Union européenne (UE), l’Islande et la Norvège.

600 320 échantillons collectés

En 2021, le taux de non-conformité était de 0,17 % proche donc de celui de 2022. Au total, 600 320 échantillons ont été transmis à la Commission européenne. D’autres ont été collectés dans des produits/animaux importés et 250 806 ont été obtenus dans le cadre de programmes mis en œuvre dans les pays participants. Seuls 919 échantillons ont été reconnus comme non conformes aux exigences européennes. Ceux-ci concernent principalement les bovins, les porcins, les volailles, les moutons, les chèvres et les chevaux. S’agissant des substances recherchées, par exemple les β-agonistes (ou β-adrénergiques), seuls 6 échantillons ciblant des bovins ont été considérés non conformes. 3 concernaient le clenbutérol et le salbutamol et 2 le ractopamine (dont l’utilisation est interdite chez les animaux producteurs de données alimentaires dans l’UE). Ces données ont principalement été relevées au Portugal. Par ailleurs, de la phénylbutazone a été détectée chez des bovins en Irlande du Nord et en Espagne, et chez des chevaux en Allemagne.

Peu de substances interdites

Concernant les substances interdites et les contaminants environnementaux, du glyphosate a été décelé à 2 reprises (1 fois en Autriche et 1 fois en Lituanie). Le cadmium, le cuivre, le plomb, le mercure et le zinc sont les éléments chimiques les plus régulièrement identifiés par l’Efsa dans des échantillons non conformes. Pour les mycotoxines, 30 échantillons non conformes concernaient des produits issus de bovins, chevaux, porcs, volailles et du lait. Il s’agit de la zéaralénone, l’aflatoxine M1, l’ochratoxine A, l’aflatoxine (B1, B2, G1, G2), et l’aflatoxine B1. Pour les colorants, 20 échantillons non conformes ont été signalés pour l’aquaculture par 6 pays.

Les AINS dans le viseur

En matière de résidus de médicaments vétérinaires, ce sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) qui dominent (0,19 %). Des traces ont été détectées chez des chevaux (1,15 %), dans le lait (0,33 %), chez des bovins (0,30 %), des moutons et chèvres (0,17 %) et, enfin, chez des porcs (0,05 %). Des anthelminthiques ont aussi été identifiés chez des ovins et caprins (0,20 %), dans le lait (0,06 %), chez des bovins (0,04 %) et des porcins (0,03 %). Dans la catégorie des anticoccidiens, 0,14 % des échantillons analysés étaient non conformes et ce chez différentes espèces et produits (œufs, porcs, volailles et viande de lapin). Concernant les antibiotiques, c’est le miel qui affiche le taux de non-conformité le plus élevé.

  • 2. Notamment le chloramphénicol, l’arbazide, le métronidazole, la furaltadone ou encore la nitrofurazone.