Royaume-Uni
ANALYSE GENERALE
Auteur(s) : Par Bénédicte Iturria
Outre-Manche, face à la recrudescence des agressions, la Society for Practising Veterinary Surgeons a demandé que les cliniques vétérinaires offrent des zones sécurisées et verrouillables dans lesquelles le personnel peut se protéger des attaques potentielles de clients en colère…
The Society for Practising Veterinary Surgeons (SPVS) est une organisation à but non lucratif destinée aux professionnels de l’industrie vétérinaire au Royaume-Uni. Elle promeut un management responsable et fournit à ses membres des ressources et des outils dans ce domaine. Selon un article publié mi-février par le média Vettimes, la SPVS a demandé que les cliniques vétérinaires mettent à disposition du personnel des zones sécurisées et verrouillables de façon à se protéger des attaques potentielles de clients en colère. Cette idée fait partie des nombreuses recommandations avancées par le SPVS, à l’heure où le secteur vétérinaire britannique continue de faire face à des questions de sécurité exacerbées notamment par l’interdiction des chiens de type american bully XL*. La nouvelle réglementation prévoit que les détenteurs de ces chiens puissent demander une dérogation. S’ils l’obtiennent, le chien devra être stérilisé et micropucé. Il devra par ailleurs être tenu en laisse et muselé dans l’espace public. Faute de dérogation et de solution, le gouvernement propose l’euthanasie au détenteur d’un bully XL. Elle devra être réalisée chez un vétérinaire agréé, un système d’indemnisation pour les frais afférents étant prévu.
Afficher des messages clairs de tolérance zéro contre la violence
L’agression violente le mois dernier à York d’un vétérinaire dans sa clinique a relancé le sujet. Le praticien a été menacé par cinq personnes qui lui reprochaient de ne pas avoir pu sauver leur animal. Cette confrontation s’est terminée par un coup de poing en plein visage brisant ainsi les lunettes du vétérinaire et lui occasionnant trois coupures nécessitant des points de suture. Le coupable a été condamné et emprisonné pour une durée de sept mois. Après cette affaire, un appel a été lancé aux employeurs, les exhortant à faire davantage pour protéger leur personnel. Le vice-président de la SPVS, Andrew Parker, a qualifié les violences verbales et physiques contre les travailleurs de « totalement inacceptables ». Il a déclaré : « Il semble que ce problème devienne de plus en plus important et qu’il faille y remédier pour empêcher de nouvelles attaques. » La SPVS a ainsi conseillé aux cliniques d’afficher des messages clairs de tolérance zéro contre la violence verbale et physique dans les zones de réception et les salles de consultation, et d’analyser les facteurs de risque.
Donner accès à un espace sécurisé
Andrew Parker a ajouté : « certaines zones du cabinet devraient disposer d’un système de verrouillage, rapidement accessible aux employés avec la possibilité de s’y enfermer et de s’y mettre à l’abri facilement ». Cet appel à prendre des mesures a également été approuvé par l’organisation professionnelle Veterinary Management Group (VMG). Son président, Miles Russell, a reconnu que le secteur vétérinaire n’est pas le seul à se heurter à ce problème, mais a souligné qu’assurer la sécurité de leurs équipes devait incomber en premier lieu aux chefs des structures. Il a déclaré : « les effets néfastes des abus et des agressions des clients sur nos équipes, déjà surchargées, sont inacceptables et nécessitent que les dirigeants et gestionnaires vétérinaires s’assurent qu’ils sont pleinement préparés à y faire face de manière appropriée ». Le groupe préconise à la fois la formation du personnel pour répondre aux comportements abusifs et l’élaboration d’un code de conduite pour les clients qui définirait les actions considérées comme inacceptables. Ce texte s’assortirait de procédures à mener en cas d’incident.