EDITO
Auteur(s) : Tanit Halfon
On ne s’engage pas par hasard dans les études vétérinaires. C’est souvent une vocation, avec généralement le souhait de devenir « médecin des animaux »….mais ce qui ne signifie pas pour autant d’accepter toutes les conditions de travail, témoignent des étudiantes et étudiants dans le dossier1 de cette semaine.
Souhaiter un nouveau rapport au travail ne signifie pas, non plus, un manque de sérieux. Dans la deuxième partie de l’enquête2 du professeur Truchot sur la santé psychologique des vétérinaires, il apparaît que les générations Z (22-26 ans) et Y (27-42 ans) ont des scores de burn-out, notamment d’épuisement émotionnel, significativement plus élevés que les deux générations suivantes (43-58 ans et 79-77 ans). « Ce qui contredit un parti pris selon lequel les plus jeunes chercheraient à se la couler douce », conclut le professeur Truchot. Dans le même sens, il n’y a aucune différence entre générations en ce qui concerne le présentéisme « ce que confirme ce que nous avons déjà affirmé : les plus jeunes ne rechignent pas devant la tâche ». Le rapport montre aussi que le workaholisme concerne toutes les générations, avec un score plus élevé et présent par les plus jeunes, ce qui « dément une fois de plus l’idée que les plus jeunes seraient dégagés de leur travail ».
La recherche des nouvelles générations pour de meilleures conditions de travail – on pourrait dire de vie tout court - pourrait être une réelle chance. Car peut-on se satisfaire d’une profession pour qui certains facteurs de ce travail génèrent un mal-être profond, pouvant aller jusqu’à un point de non retour ? Comme les plus anciens, les jeunes ont aussi des choses à nous apprendre. Gageons que collectivement, les vétérinaires trouveront leur chemin vers un meilleur équilibre de vie au travail. Lequel est, sans nul doute, un des principaux enjeux d’avenir de la profession.