Équilibre professionnel
ENTREPRISE
Auteur(s) : Par Marie-Alice Paragon
Les femmes vétérinaires sont confrontées à un exercice difficile d’équilibre entre leur profession très exigeante et leur rôle de mère soumis à de nombreuses normes sociales.
Comme toutes les mères, les vétérinaires femmes sont profondément investies émotionnellement dans le bien-être de leurs enfants, un engagement parfois amplifié par les pressions inhérentes à la profession vétérinaire. Les moments manqués, tels que les activités scolaires ou les événements familiaux, peuvent créer un sentiment de culpabilité exacerbé.
Des défis
La combinaison des responsabilités liées à la maternité et à la profession vétérinaire est source de défis uniques pour ces femmes. En effet, les horaires de travail souvent imprévisibles et surchargés peuvent rendre difficile la conciliation entre les obligations professionnelles et familiales. Les urgences ne suivent pas d’horaires réguliers, ce qui signifie qu’elles peuvent être appelées à intervenir à tout moment, y compris pendant des événements familiaux importants ou les activités des enfants. Il peut en résulter un fort sentiment de culpabilité. Elles peuvent se sentir partagées entre leur désir de réussir dans leur carrière et leur désir de passer du temps de qualité avec leur famille. La pression pour assurer son rôle de mère tout en exerçant une profession exigeante peut être écrasante, entraînant anxiété et stress.
Sans parler de l’absence fréquente de la mère qui peut avoir un impact sur l’éducation et le bien-être émotionnel de ses enfants. Les enfants peuvent ressentir de l’isolement ou du ressentiment pour la profession de leur mère et développer des problèmes d’adaptation ou des difficultés émotionnelles en raison de leur manque de présence maternelle.
Écarter la pression sociale
Ces mamans peuvent aussi souffrir de la pression sociale dans divers domaines de leur vie tant au niveau professionnel que personnel (être une « bonne » mère, perceptions de la maternité). Les horaires de travail irréguliers et les demandes imprévisibles de la profession vétérinaire peuvent complexifier la conciliation entre le travail et la vie de famille, ce qui expose souvent les mères vétérinaires à des critiques ou à des jugements de la part de leur entourage professionnel et personnel.
Les conséquences de cette pression sociale peuvent être profondes et variées. Sur le plan professionnel, elles peuvent craindre d’être perçues comme moins impliquées dans leur travail en raison de leurs obligations familiales, ce qui peut nuire à leurs opportunités d’avancement ou à leur réputation au sein de la profession. Sur le plan personnel, elles peuvent ressentir un sentiment de culpabilité ou d’insatisfaction si elles ne parviennent pas à répondre aux normes idéalisées de la maternité et de la carrière simultanément.
Les critiques potentielles auxquelles elles peuvent être confrontées incluent des commentaires sur leur disponibilité ou leur absence aux heures de travail, des insinuations sur leur engagement envers leur profession ou leur famille, ou des comparaisons avec des collègues sans enfants qui semblent plus disponibles ou plus engagés dans leur travail. Ces remarques peuvent alimenter le sentiment d’imposture ou de jugement chez les mères vétérinaires, renforçant ainsi leur stress et leur anxiété.
Elles peuvent également intérioriser cette pression sociale, en plaçant elles-mêmes la barre très haut pour se conformer à des normes perfectionnistes de la maternité et de la carrière. Cette exigence élevée envers soi-même peut entraîner un stress chronique, un épuisement professionnel et une détérioration de la santé mentale et physique.
6 pistes de réflexion
Pour faire face à cette pression sociale, quelques pistes de réflexion sont à envisager :
1. Établir des limites claires : apprendre à dire non et à respecter les horaires dédiés au travail.
2. La communication : exprimer ouvertement ses besoins et ses priorités.
3. Le réseautage professionnel : établir un réseau de soutien professionnel au sein de la profession pour partager les responsabilités et permettre une plus grande flexibilité.
4. L’organisation rigoureuse : planifier de façon rigoureuse pour anticiper les urgences professionnelles et allouer consciemment du temps pour la famille.
5. L’éducation des clients : éduquer la clientèle sur les horaires de travail spécifiques et les plages horaires réservées à la famille, contribuant à une compréhension mutuelle.
6. L’adaptabilité et la résilience : cultiver l’adaptabilité et la résilience face aux défis uniques du monde vétérinaire, reconnaissant que chaque journée peut apporter son lot d’imprévus.
Trouver un soutien mutuel
Naviguer à travers ces défis de la maternité et de la carrière nécessite souvent des stratégies d’adaptation créatives du temps et des ressources mais aussi un soutien solide du conjoint, de la famille et des collègues. Les mamans vétérinaires sont amenées à gérer leur temps de manière efficace, à établir des limites claires entre leur vie professionnelle et leur vie personnelle, et à cultiver des moments de connexion et de qualité avec leur famille lorsqu’ils sont disponibles. En fin de compte, il est essentiel de reconnaître qu’elles ne sont pas seules dans leur lutte pour trouver un équilibre entre leur carrière et leur vie familiale.
En partageant leurs expériences, en trouvant un soutien mutuel et en naviguant avec habileté entre les responsabilités professionnelles et familiales, ces femmes exceptionnelles peuvent surmonter les défis et créer un équilibre nécessaire pour prospérer à la fois en tant que vétérinaire et en tant que maman.