Médecine solidaire
ANALYSE GENERALE
Auteur(s) : Par Chantal Béraud
Ce mécanisme de soutien financier à des soins d’urgence peut depuis le mois de mai dernier être sollicité par des praticiens et leurs assistantes vétérinaires dans toute la France.
Un cas parmi tant d’autres : Kiska, une chatte tombée d’un balcon, a pu être opérée d’une fracture parce que son propriétaire a été éligible au dispositif d’aide financière dénommé Ava Care, projet « en gestation » en Île-de-France depuis environ un an. Il s’agit d’un programme solidaire visant à financer des actes vétérinaires dans des situations d’urgence. Lancé par l’association Agir pour la vie animale (AVA), son initiateur est le praticien Thierry Bedossa (A 89).
Philanthropie à l’américaine
Né et exerçant notamment à Neuilly-sur-Seine, Thierry Bedossa y reçoit en partie une clientèle premium et a de multiples contacts via ses autres activités (ancien administrateur de la SPA, etc.). Mais recevant également des propriétaires moins aisés, il « copie » depuis longtemps un modèle de philanthropie à l’américaine. « Le bâtiment d’AVA a été totalement financé par de généreux mécènes, confirme-t-il. Ils m’ont aussi contacté pour savoir comment aider des propriétaires qui n’auraient pas les moyens de soigner leurs animaux de compagnie (dans des situations d’urgence). Notamment parce que depuis trois ans, les prix vétérinaires ont “explosé”, en partie, je pense, à cause du rachat d’ex-cliniques libérales indépendantes par des groupes financiers ».
Zéro tracas
Ce sont les assistantes vétérinaires (et/ou les praticiens, à leur libre choix) qui doivent remplir une demande d’aide en ligne1. Dirigeante générale d’AVA, Élisa Gorins précise « qu’il n’y a qu’à signer en plus une charte d’engagement éthique et nous faisons confiance aux praticiens pour l’envoi de leurs devis de soins. Concernant les propriétaires, ils n’ont à fournir aucun justificatif de revenus ». « En ceci, précise Thierry Bedossa, nous différons volontairement de Vétérinaires pour tous (VPT)2, un dispositif qui n’est éligible qu’à des allocataires de minima sociaux. Car je considère que tout le monde peut être confronté subitement à un accident de la vie, auquel il ne peut pas faire face. » Autre différence notable : jusqu’en octobre 2024, VPT fonctionne grâce à des fonds publics de France Relance 3, tandis qu’Ava Care essaye, dès son lancement, de fonctionner uniquement grâce à des fonds privés. « Notre but, conclut Élisa Gorins, est d’aider à sauver des animaux, sans pour autant déresponsabiliser leurs propriétaires. Et permettre aussi de lutter contre les abandons comme les euthanasies encore trop nombreuses d’animaux en bonne santé. »