Management
ENTREPRISE
Auteur(s) : Par Françoise Sigot
Entre imaginaire et réalité, les jeunes qui arrivent dans une clinique lors de leur première embauche peuvent être parfois désorientés et avoir besoin d’un peu de temps pour prendre leurs marques. Leur intégration est une étape décisive. Conseils pour la réussir au mieux.
Nul ne peut le nier, la première embauche est une étape importante de la vie professionnelle. Et ce, même si de nos jours les stages en entreprise débutent dès le collège et jalonnent ensuite les parcours de formation. Même en étant immergé de temps à autre dans le grain bain du monde du travail, embrasser la vie professionnelle en tant que salarié à part entière est une tout autre aventure que chacun aborde avec plus ou moins de confiance et… souvent quelques idées reçues difficiles à détricoter. D’autant plus dans un monde où le temps pour soi, l’idée de profiter de la vie et le besoin de liberté dans son organisation professionnelle s’imposent de plus en plus. La première embauche est donc aussi le temps des premiers dosages à trouver entre cette quête d’indépendance et les exigences imposées par le monde du travail. Plus encore au sein de l’univers vétérinaire où l’imprévu et l’urgence s’invitent très souvent dans le quotidien de l’ensemble des équipes d’une clinique. Rien d’insurmontable n’attend toutefois ceux qui fourbissent leurs premières armes dans le monde du travail et leur employeur, mais plus encore que pour un collaborateur capé, la phase d’intégration revêt une importance capitale pour la suite de la collaboration.
Cadrer la mission
Cela ne surprendra personne de constater que les intégrations réussies reposent sur l’expression claire des attentes des deux parties prenantes de cette aventure. Et en premier lieu de celle de l’employeur, en partant d’une définition précise et – mieux encore – écrite des missions confiées au nouvel arrivant. Normalement, cette étape a été largement abordée lors du ou des entretiens d’embauche, mais le jour J, il est bon d’y revenir pour être sûr que chacun sait quel sera son rôle au sein de la clinique et sur quelles ressources il pourra compter. Ainsi cadrées, les missions seront mieux acceptées par le collaborateur qui arrive et surtout il se sentira rassuré de voir que tout est bien défini et de savoir sur quoi et qui il pourra compter pour réaliser son travail. Cette étape doit être conduite par le hiérarchique direct du nouvel embauché dès le premier jour. Pour mettre en confiance la personne qui débute, un temps de travail en binôme est souvent apprécié par les jeunes. En général, cette proposition se fait durant la phase de recrutement, mais elle peut être réitérée le jour de l’embauche.
Accueillir avec bienveillance
Comme le cadrage des missions, la qualité de l’accueil est décisive pour un premier jour. Cela concerne l’ensemble de l’équipe. Faire ses premiers pas autour d’un café avec l’ensemble des collaborateurs est toujours bien plus sympathique que se voir indiquer son bureau et son vestiaire sans aucune autre marque de considération. Inutile de bombarder le jeune entrant de questions, il s’agit plutôt de créer les conditions pour le mettre en confiance et d’aller aussi sur d’autres terrains que le cadre professionnel. De même, il est bien d’avoir anticipé d’une part les points logistiques, à l’image par exemple de la tenue de travail, d’un vestiaire, d’un bureau et, d’autre part, l’emploi du temps que l’on va proposer au nouvel embauché pour sa première journée. Si cela n’a pas été réalisé lors de l’entretien final, lui faire faire le tour de la clinique pour lui présenter les différents équipements et l’organisation est indispensable. Prendre le temps de le rassurer et de lui dire que l’on va petit à petit lui transmettre les processus clés de la clinique, peut-être de présenter certains clients et fournisseurs est un moyen de bien intégrer l'arrivant. De quoi commencer par un accueil chaleureux, mais aussi professionnel car ces marques d’intérêt envoient un signal positif et sérieux quant à l’organisation de la clinique. Autant de signes permettant de rassurer le nouvel entrant et lui donner envie d’aller plus loin et surtout l’inciter à adopter une posture conviviale, professionnelle et bien construite à l’image de celle qu’il découvre en arrivant.
Prendre des temps de dialogue
Ainsi posées, les bases sont favorables à une collaboration positive, mais tout ne se gagne pas en quelques heures. Même si les premiers pas se passent au mieux, les journées qui s’enchaîneront peuvent apporter leur lot d’interrogations, parfois d’incompréhension voire d’insatisfaction. La vigilance s’impose donc pour repérer des signaux laissant penser que les jours heureux des débuts pourraient s’assombrir. Et pour cela, il est indispensable d’ouvrir des espaces de dialogues. Certains peuvent être formalisés sous forme par exemple de points d’étapes réguliers assez fréquents au début, puis qui petit à petit s’espacent. D’autres peuvent être informels au gré d’un café, d’un déplacement ou de quelques mots échangés en cours de journée. La posture à adopter par le manager direct du nouvel embauché consiste à rester le plus disponible possible pour susciter des espaces de rencontre et d’échange. L’idée de ces temps volés au temps est bien de sentir comment le nouvel arrivant s’intègre, voir s’il a des interrogations. En revanche, si l’on sent que quelque chose mérite d’être éclairci, mieux vaut convenir d’un rendez-vous où l’on aura plus de temps pour aller au fond des choses. Souvent, s’expliquer permet de clarifier des situations qui pourraient devenir délicates à gérer alors qu’il suffit de poser ou reposer les attentes de chacun. Ces temps doivent également permettre de faire le point sur les engagements pris par chacune des parties. C’est pourquoi, si l’on ne peut pas par exemple une promesse faite lors de la phase de recrutement, il faut le dire clairement et le justifier afin que le nouveau collaborateur ne se sente pas dupé. C’est comme cela qu’une relation de confiance s’installe.
Intégrer les remarques
Bien souvent les échanges entre le manager, mais aussi les autres collaborateurs, et un jeune qui prend son premier poste sont porteurs d’informations précieuses. En effet, les jeunes ont certes parfois un regard décalé, mais surtout neuf, parfois utile pour faire évoluer l’organisation. Leur laisser la parole est de bon augure pour identifier les problèmes que la clinique a laissé s'accumuler sans s'en rendre compte et trouver des solutions originales, de faire bouger les lignes. Charge aux managers là aussi de se monter suffisamment à l’écoute et ouverts pour entendre les remarques et favoriser la formulation de proposition. Un bon test pour voir si le jeune arrivant se limite à une posture de critique ou s’il est en mesure de trouver des pistes d’amélioration et de les défendre auprès de sa hiérarchie et de ses collègues. Enfin, recruter de jeunes collaborateurs favorise la mixité des générations et permet donc de profiter d'une vision globale de la société et de construire une offre à cette image.