Livre
COMMUNAUTE VETO
Auteur(s) : Propos recueillis par Marine Neveux
Julien Fosse est biologiste, ISPV, expert du développement durable. Il a travaillé dans différents ministères avant de diriger l'Institut national de la recherche agronomique des Hauts-de-France et enseigner la géopolitique de l’environnement à Paris. Le goût des amours ocre est son premier roman. Il revient sur sa genèse.
Quand avez-vous entrepris de rédiger ce roman ? Et pourquoi ?
Depuis toujours, j'écris pour moi. Ce qui me passe par la tête, mérite d'être déposé sur le papier pour laisser une trace. C'est le moyen de canaliser mes pensées et de m'évader du quotidien. Il y a quatre ans, j'ai connu un deuil qui m'a profondément marqué. Une situation « universelle », dans le sens où chacun d'entre nous est confronté à ce genre d'épreuve, mais qui a réveillé des interrogations beaucoup plus anciennes. Le besoin d'écrire, de finaliser une histoire et d'aller jusqu'à la partager avec des lecteurs s'est imposé à moi. J'ai alors entrepris ce travail d'écriture qui a duré trois ans.
Quelles en ont été les sources d'inspiration ?
Il s'agit d'un roman d'apprentissage, au sens classique du terme. On y suit un jeune homme en construction, qui cherche à réparer les blessures de l'enfance, surmonter le poids de l'absence, s'inventer une vie éloignée des chemins imposés par d'autres. Cette quête passe par le voyage, géographique et intime. Et au gré des rencontres, le lecteur est entraîné de Bamako à Lisbonne en passant par Séville, Venise et Montmartre. Tous ces lieux, teintés d'ocre, parfumés, habités, je les ai éprouvés au cours de ma vie. J'ai voulu retranscrire mes impressions dans ce roman.
Invitez-vous à une fiction ou à un chemin personnel où peuvent se retrouver chaque lecteur et lectrice ?
Cette fiction a pour fil rouge l'amour, dans sa diversité, sa complexité aussi. J'ai tenu à ce que toutes les amours soient évoquées, habité par cette conviction : qu'on soit homme ou femme, jeune ou vieux, hétérosexuel ou non, Européen ou né à l'autre bout de la planète, nous partageons ce sentiment fondamental. Et c'est en ce sens que chacun peut puiser dans cette histoire des échos à sa propre vie.
Quelles idées fortes nous conseillez-vous de retenir de ce roman ?
Après un deuil, une dépression ou une séparation, se réinventer est possible. Ce chemin est long, souvent difficile, et implique de s'accepter. Donc de se regarder tel que l'on est, sans artifice. Tout cela passe par l'ouverture au monde, aux cultures différentes, celles qui nous obligent à interroger nos choix de vie, conscients ou non. En ce sens, le voyage est salvateur.
Bientôt un second roman… ?
Un autre roman est en cours d'écriture. Il s'agira sans doute d'un thriller, psychologique, avec en toile de fond un univers que j'ai eu l'occasion d'arpenter dans ma vie professionnelle : l'abattoir. Mais rien n'est absolument prédéfini. Mes personnages me pousseront peut-être vers des sentiers imprévus…