Management
ENTREPRISE
Auteur(s) : Par Françoise Sigot
À l’heure où la compétition est rude pour attirer des talents de plus en plus zappeurs, miser sur des solutions permet d’améliorer l’accès à des avantages pour les loisirs notamment. L'absence de comité d’entreprise ou de budget pour les œuvres sociales n'empêche pas de faire profiter ses salariés de bonus sociaux. Décryptage.
Les salariés des grandes entreprises en redemandent et leurs homologues employés par de petites structures les jalousent. Il faut dire que le comité social d’entreprise (CSE) a du bon. Vacances, sport, culture, garde d’enfants, services en tout genre, bien souvent les coups de pouce donnés par ces structures sont loin d’être négligeables. Mais pour toute entreprise qui ne passe pas la barre des dix salariés – seuil minimal pour mettre en place un CSE et à partir duquel existe un budget des œuvres sociales – et a fortiori des 50 – difficile de rivaliser sans le fameux CSE. Eh bien peut-être pas, car rien n’empêche une petite entreprise de mettre en place une politique d’avantages pour ses collaborateurs. Par ailleurs, depuis quelques années, plusieurs entreprises se sont positionnées sur ce créneau et offrent aux collaborateurs les avantages d’un comité d’entreprise, sans finalement en avoir les inconvénients pour l’employeur. Moyennant une cotisation annuelle, ces acteurs se substituent donc aux comités d’entreprise. Des loisirs, au sport, en passant par l’habillement, mais aussi l’alimentaire ou l’équipement de la maison, les avantages sont nombreux et parfois déclinés régionalement, sous forme de conditions d’achat privilégiées dans des enseignes locales comme dans les grandes chaînes nationales.
Pourquoi le mettre en place
Inutile de rappeler qu’aujourd’hui, le salaire bien qu’essentiel, n’est plus le seul levier de motivation. Déjà en 2017, une étude réalisée par Jobijoba révélait que plus d’un tiers des personnes interrogées choisissaient d’intégrer une entreprise au regard des avantages sociaux qu’elle proposait. La tendance ne se dément pas et s’y ajoutent également les aménagements du temps de travail, notamment la souplesse de l’organisation et le télétravail. Sur ce dernier point, les cliniques vétérinaires disposent de peu voire pas de marges de manœuvre. En revanche, en matière d’avantages, même si leurs effectifs restent modestes, elles peuvent rivaliser avec d’autres structures plus importantes. Il faut y voir aussi un levier de différenciation vis-à-vis d’autres cliniques ne proposant pas d’avantages. Ce volet n’est donc pas à négliger, car la politique sociale de l’entreprise incarnée entre autres par les avantages présents permettra d’attirer des compétences nouvelles, mais aussi de fidéliser ceux qui sont déjà là et d’accroître la motivation de tous. Bien évidemment, le tout avec des bénéfices évidents pour l’ambiance de travail, et in fine la satisfaction de la clientèle. Une fois la décision prise, il reste à trouver la bonne formule pour mettre en place ces avantages. Comme souvent, il s’agit de faire un choix au regard de l’organisation administrative de la clinique et des priorités que se fixent les associés. Rien n’empêche également de demander aux collaborateurs quels avantages leur feraient plaisir. Deux solutions sont possibles : faire appel à un prestataire ou gérer en interne l’octroi de ces avantages.
Externaliser la gestion
Si l’on opte pour l’externalisation, une formule s’impose aujourd’hui de plus en plus : les comités d'entreprise externalisés. Entendez par là des entreprises qui proposent des prestations similaires à celles d’un CSE. Et elles sont nombreuses. De May à Worklife, en passant par Groupe Up et aussi Gifteo, Leeto, Club Employés, la concurrence est vive. Certaines se distinguent par leur ancrage local, d’autres par leur plateforme de services, d’autres par leur capacité à proposer des prestations sur mesure. Quel que soit le prestataire, le mode de gestion est relativement simple. L’employeur intervient simplement pour décider des montants alloués aux salariés et reçoit une facture correspondant au service qu’il souhaite mettre en place. Les prestataires se chargent ensuite de la gestion de ces avantages en lien avec leurs bénéficiaires, le plus souvent au moyen d’interfaces internet. La simplicité à portée de main, à condition toutefois de définir en amont le montant des avantages que l’on souhaite distribuer et la forme. Chèques vacances, cartes cadeaux, chèques emplois services universels pour les services à la personne, réduction ou remboursement pour le sport et les loisirs, l’éventail est large et ces offreurs de services proposent très souvent un large choix. Mieux vaut donc au préalable bien cadrer le budget et les bénéficiaires. Les avantages peuvent en effet être attribués à l’ensemble des salariés de l’entreprise sans distinction ou à une certaine catégorie de salariés.
Garder la main en interne
L’autre solution consiste à gérer en interne sa politique d’avantages sociaux. Inutile de préciser que cet exercice demande du temps et un certain investissement pour trouver les meilleures offres et les meilleurs tarifs, mais surtout gérer les différentes commandes et répondre aux questions des salariés. L’internalisation exige aussi de faire le lien avec les prestataires des avantages et compte tenu de ces figures imposées, il est difficile de proposer une large palette d’offres aux salariés. Il faut également avoir en tête que certains avantages sont certes assortis d’avantages financiers, à l’image par exemple des chèques vacances qui peuvent bénéficier d'une exonération de certaines cotisations sociales, mais que ces exonérations obéissent à des règles liées notamment au montant de la rémunération des salariés. Autant dire que pour gérer en interne la mise en place et le suivi des avantages, mieux vaut pouvoir compter sur de solides compétences. Rien d’insurmontable toutefois, et comme pour l’externalisation, mieux vaut en amont savoir exactement ce que l’on cherche et quel budget on est prêt à y consacrer. Sinon la mise en place risque de se révéler très périlleuse et surtout possiblement porteuse de déception pour les salariés. De quoi perdre les bénéfices d’une politique d’avantages sociaux.
Quels « privilèges » ?
En matière d’avantages, la liste peut vite être très longue et la différence pas toujours aisée à faire entre ce qui peut être qualifié d’œuvres sociales, apanages du comité social d’entreprise dans les grandes structures, et d’autres coups de pouce qui ne relèvent pas de ce segment, comme l’intéressement, la participation ou le véhicule de fonction. Pour fidéliser, l’idée est donc de travailler sur des bonus dont les plus courants prennent la forme de tickets et cartes déjeuner, de chèques vacances, offrant des réductions auprès des organismes de séjours et de vacances. Il s’agit aussi de chèques culture, de bons d’achat et cartes cadeaux souvent offerts pour célébrer un évènement : Noël, anniversaire, naissance, mariage, PACS, etc. Certaines entreprises choisissent également de rembourser toute ou partie d’abonnements à des salles de sport notamment.