Rapport de la FAO : la prévention pour réduire l’usage d’antibiotiques - La Semaine Vétérinaire n° 2049 du 27/09/2024
La Semaine Vétérinaire n° 2049 du 27/09/2024

One Health

PHARMACIE

Auteur(s) : Par Sarah André

Dans l’optique d’une production durable avec une utilisation raisonnée des antimicrobiens, l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a publié un rapport, avec l’appui de l’association HealthforAnimals, mettant en avant l’importance du volet préventif dans une démarche collaborative.

Face à l’augmentation de la population mondiale, la Food and Agriculture Organization of the United Nations (FAO) a été estimé qu’il sera nécessaire de produire autant de nourriture au cours des trente prochaines années qu’au cours des dix mille dernières1, impliquant une augmentation de la production d’aliments d’origine animale. De nos jours, la résistance aux antimicrobiens (RAM) est un des plus grands défis auquel il faut trouver des solutions au risque de mettre en péril la santé humaine, animale et environnementale. En réponse à cette problématique, la FAO a publié deux plans d’actions sur la RAM2. Le bilan de dix années de travaux et recherches a été formulé dans un rapport3, intitulé « Comment la prévention peut réduire le besoin d’antibiotiques ? », coproduit par la FAO et HealthforAnimals, en accord avec l’initiative Reduce the Need for Antimicrobials on Farms for Sustainable Agrifood Systems Transformation (Renofarm). L’objectif est d’aider les producteurs agroalimentaires à adopter de bonnes pratiques pour plus réduire l’usage d’antimicrobiens afin de préserver leur efficacité. En effet, les efforts réalisés ces dernières années ont porté leurs fruits. Pour exemple, depuis 2011, l’utilisation d’antimicrobiens a chuté de 53 % dans l’Union européenne4. Ainsi, le présent rapport expose les bonnes pratiques et divers outils disponibles pour réduire l’utilisation d’antimicrobiens en s'appuyant sur des exemples fructueux.

Agir sur la santé animale

Pour réduire le besoin d’antibiotiques, plusieurs solutions sont déjà mises en place depuis plusieurs années permettant d’agir sur quatre leviers : la vaccination, la nutrition (notamment l’usage de certains additifs dans l’alimentation), la sélection génétique et les examens complémentaires. Le rapport démontre alors, avec études à l’appui, comment ces moyens ont permis d’atteindre cet objectif. Ainsi, un des cas présentés concerne l’emploi de la vaccination à la place des antibiotiques chez le saumon d’élevage en Norvège. Cet essor vaccinal a permis de réduire l’utilisation d’antibiotiques en aquaculture de 99,8 % par rapport à l’année 1987. Parallèlement, la production aquacole a augmenté et est passée de 57 000 tonnes en 1987 à 1,6 million de tonnes en 2022. Plusieurs autres études de cas sont ainsi présentées pour illustrer les résultats obtenus suite à la mise en place de certaines pratiques.

Agir à la ferme

Quant aux actions externes aux animaux permettant de diminuer l’usage d’antibiotiques, les technologies numériques (outils connectés, pour beaucoup avec une intelligence artificielle intégrée), la biosécurité et les visites sanitaires sont les points sur lesquels il est intéressant de se concentrer. Ici encore, plusieurs données chiffrées sont accessibles via ce rapport de la FAO pour illustrer et mettre en lumière les récents progrès. Par exemple, d’après l’analyse de vingt-sept études, il est indiqué que la biosécurité et la gestion des exploitations agricoles ont été positivement associées à une réduction de l'utilisation des antimicrobiens dans 70 % des cas5.