Qu'aimez-vous le plus (et le moins) dans votre métier ? - La Semaine Vétérinaire n° 2050 du 04/10/2024
La Semaine Vétérinaire n° 2050 du 04/10/2024

EXPRESSION

Auteur(s) : Propos recueillis par Ségolène Minster

Les facettes de la profession sont multiples, les façons d’exercer aussi. Mais quelles missions motivent nos consœurs et confrères ? Diversité, challenge diagnostique et sentiment d’utilité restent des ancres de carrière fréquemment évoquées.

Mihai Guzu (Liège 2013)

Spécialiste en stomatologie, responsable du service de dentisterie et chirurgie oro-maxillo-faciale du CHV Frégis à Arcueil

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Utile dans la chaîne de soins

Discipline chirurgicale innovante, qui ne compte à ce jour que quatre spécialistes en France, la stomatologie est une source continuelle de challenges diagnostiques et thérapeutiques. Elle requiert une excellente dextérité chirurgicale, afin de prendre en charge des affections variées touchant les dents, les mâchoires et les annexes salivaires. Je peux aussi bien être amené à intervenir sur des carnivores domestiques que sauvages. Se former soi-même continuellement et participer à la formation des autres vétérinaires sont des aspects de mon métier que j’apprécie particulièrement. Les affections oro-maxillo-faciales sont très fréquentes et je me sens utile dans la chaîne de soins. Restaurer une bonne qualité de vie à des animaux en souffrance est une satisfaction quotidienne. Je déplore d’ailleurs le manque de volonté des écoles vétérinaires de former les étudiants dans le domaine lors de leur cursus initial.

Olivier Guillaume (L 98)

Praticien référé médecine interne et imagerie à Strasbourg

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Le défi du diagnostic

Après une carrière dans l’industrie pharmaceutique, un bilan de compétence m’a orienté vers le métier de vétérinaire praticien, qui répond à mon besoin de stimulation intellectuelle. Ce que j’aime, c’est l’aspect scientifique et technique, un cas qui change toutes les heures, il n’y a pas de tâches longues à suivre. Le défi du diagnostic entretient ma motivation. Je n’aime pas me retrouver dans des cas trop identiques et le fait qu’on puisse vite se faire « dévorer » par son travail ; je ne veux plus en être malade. Pour y remédier, j’ai fixé des limites. J’ai donné des consignes de manière à mieux répartir les cas entre collaborateurs et ainsi recevoir des cas diversifiés. Je donne des consultations longues, une heure, pendant lesquelles je rédige le compte rendu. Les délais d'attente sont ce qu’ils sont et les créneaux d’urgence quotidiens ne peuvent être attribués qu’avec mon accord.

Camille Lasserre (T18)

Praticienne canine à Bordeaux

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Une grande liberté

J’aime explorer de nouvelles disciplines, multiplier les outils à ma disposition pour répondre à des problématiques : je me suis formée à l’acupuncture, la phytothérapie, l’ostéopathie, et je les ai rapidement mises en application. Au niveau écologique, on peut agir sur nos pratiques avec plus de liberté qu’en humaine, et sensibiliser de nombreux propriétaires à l’impact de soins et des médicaments. Les journées ne se ressemblent pas. Tous les jours, j’ai l’impression de faire des choses que je n’ai jamais faites : cette diversité nourrit ma curiosité mais peut-être source de stress ! J’adore créer des liens avec les gens, mais parfois la posture d’écoute et d’empathie peut dépasser mes ressources personnelles et devenir épuisante. Enfin, le sentiment de culpabilité peut être assez présent, si, par exemple, des propriétaires ne peuvent pas payer un soin nécessaire ou si j’ai le sentiment de ne pas avoir fait le maximum.