Significations et perspectives pour les Internships privés - La Semaine Vétérinaire n° 2060 du 13/12/2024
La Semaine Vétérinaire n° 2060 du 13/12/2024

Emploi

ANALYSE CANINE

Auteur(s) : Par Sarah André

Ces dernières années, des termes ont vu le jour au sein de la profession vétérinaire, notamment pour qualifier certaines étapes de l'entrée dans la vie active des jeunes diplômés en sortie d’école. « Internship » ou clinicat ont ainsi fait leur apparition dans les offres d’emploi. Mais que signifient-ils et que se cache-t-il derrière ces nouveaux « statuts » ? C’est ce qu’a tenté de comprendre le SNVEL dans une conférence donnée au congrès de l’Afvac.

Ce sujet s’inscrit dans le volet social de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), car une entreprise est responsable de ses équipes, en particulier de l’intégration des jeunes vétérinaires. Lors de sa conférence intitulée « Mythes et réalités sur les internships privés », Françoise Bussiéras (T 88), secrétaire générale du SNVEL, a défini le terme « internship privé » comme un programme post-formation initiale destiné aux vétérinaires juniors, l’internat étant un terme réservé aux écoles vétérinaires publiques. Les jeunes diplômés sont, en effet, très demandeurs de pratique afin de réaliser des actes de base ou encore d’apprentissage quant à la dimension relation client. Il apparaît alors nécessaire d’aborder d’autres sujets comme le volet administratif, la gestion et les ressources humaines lors de leur formation en internat.

Le niveau des jeunes diplômés

La question « Faut-il faire évoluer l’existant ? » a été abordée lors de la conférence. Une problématique actuellement en réflexion. Rappelons qu'au cours de leur formation initiale les étudiants vétérinaires sont bien souvent confrontés à des cas référés dans les écoles, et à de la médecine préventive. « Le b.a.-ba de ce qu’un vétérinaire fait en clinique, on ne le voit pas forcément en école », a indiqué Françoise Bussiéras. Plusieurs solutions émergent, comme le tutorat – bien que réservé au maillage rural –, la possibilité de faire des stages longue durée en dernière année dans certaines disciplines ou encore l’option d’une année de césure. L’alternance entre la théorie et la pratique est un point à valoriser.

Quel(s) contrat(s) ?

Les différents types de contrats proposés dans le cadre de ces programmes juniors ont fait partie des points soulevés : « Il faut régler cette question et être très carré sur le contrat », a insisté Françoise Bussiéras. La plupart du temps, les internships privés sont des programmes sur une durée d'un an. Ils relèvent donc plutôt du contrat à durée déterminée. Néanmoins, il est important de vérifier qu’il ne s’agit pas d’un « salariat déguisé ». La conférencière a ajouté : « Il faut faire la différence entre “j’assiste, et donc j’observe”, ce qui se rapporte à un stage, ou “j’aide et donc je réalise des actes”. » Se pose en outre la question de la qualité des soins proposés aux clients lorsque les jeunes diplômés effectuent des gardes aux urgences, souvent accompagnées de stress, au début de leur exercice. Enfin, la question de la concurrence déloyale a elle aussi été abordée.

Le Syndicat national des vétérinaires d'exercice libéral (SNVEL) a lancé une enquête sur ces programmes juniors pour faire un état des lieux de ceux existant, recueillir les besoins des diplômés et des entreprises, et mesurer le taux de satisfaction en y incluant les diverses problématiques énoncées précédemment. Cette consultation, en cours, devrait aboutir à la rédaction d’un guide des bonnes pratiques.

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Retrouvez notre interview de Françoise Bussiéras enregistrée pendant le congrès de l'Afvac.