DOSSIER
Auteur(s) : S.A.M.N.V.C.V.C.V.C.V.C.V.C.T.H.T.H.T.H.T.H.S.M.T.H.T.H.
Un certificat a fait beaucoup parler de lui en cette fin d'année : le certibiocide désinfectant. La profession a appris que l’arrêté du 9 octobre 2013 prévoyait, pour les vétérinaires praticiens, l’obligation d’être titulaires de cette certification, délivrée après avoir suivi une formation. Et ce afin de favoriser les bonnes pratiques dans l'usage des biocides. La date limite d’obtention était initialement fixée au 1er janvier 2025, mais un report a été obtenu, le temps de mettre en place un système de certification spécifique pour les praticiens d’ici à 2026-2030.
L’Ordre des vétérinaires, désigné comme autorité externe de recueil des signalements (AERS), traite les alertes qui leur sont liées par l’intermédiaire d’une commission créée à cet effet. Celle-ci examine les dossiers anonymisés, en garantissant confidentialité et respect de la loi. Mis en place fin 2023, ce dispositif reçoit peu de signalements, souvent limités à des faits d’intérêt général. Visant à protéger les lanceurs d’alerte, il n'en reste pas moins essentiel, encadré par la loi de mars 2022. Les informations sur la procédure sont disponibles sur le site de l’Ordre, avec des options de signalement sécurisées.
Parmi les innovations diagnostiques dont bénéficient les praticiens français, la recherche de la mutation du gène BRAF dans les urines contribue à la détection des carcinomes urothéliaux et prostatiques avec une grande spécificité. Cette analyse est proposée par plusieurs laboratoires sur le territoire national. La thymidine-kinase 1 permet de son côté d'anticiper une rechute chez les chiens atteints de lymphome. C'est un biomarqueur sérique accessible à partir d'une simple prise de sang. L'ADN tumoral circulant participe au dépistage de certains cancers, notamment le sarcome histiocytaire, et au suivi de l'évolution de la maladie. Soulignons l’implication d'une équipe du CNRS de Rennes pour ses recherches sur l'utilisation de la « biopsie liquide ».
Le syndrome cardio-hépatique, bien connu en médecine humaine, est un domaine d'intérêt croissant pour la médecine vétérinaire. Les maladies cardiaques peuvent en effet avoir des répercussions sur le foie. Des études montrent par exemple que l'augmentation de l'activité des Alat est corrélée à la gravité de l'atteinte cardiaque. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour comprendre pleinement ce syndrome chez les animaux.
Sous-estimées, les infections nosocomiales en milieu vétérinaire ont pourtant de graves conséquences sanitaires et économiques. Leur nombre est par ailleurs en hausse en milieu hospitalier humain. À l'occasion d'une conférence organisée par l'association la Prévention médicale, Cyrill Poncet, chirurgien au CHV Frégis (Gentilly, Val-de-Marne), a insisté sur l'importance des mesures d’hygiène (solutions hydroalcooliques, procédures standardisées de nettoyage, changement régulier des cathéters, asepsie soignée) et sur celle d'une antibiothérapie raisonnée (antibioprophylaxie adaptée).
Les recommandations de la World Small Animal Veterinary Association (WSAVA), publiées en mai 2024, encouragent les vétérinaires à repenser la stérilisation des chiens et des chats en privilégiant une approche individualisée. Cet acte doit être adapté en fonction de la race, du sexe, de l’âge, du mode de vie de l’animal et des attentes de son propriétaire. Une consultation médicale préalable est indispensable afin d’évaluer les risques et les avantages pour chaque individu.
La WSAVA a actualisé ses recommandations vaccinales pour les chiens et les chats, en maintenant la distinction entre valences essentielles et valences optionnelles. Parmi les nouveautés, la leptospirose devient une vaccination essentielle pour les chiens, tout comme la leucose pour les jeunes chats, quel que soit leur mode de vie, dans les zones à risque. Les protocoles mettent l’accent sur une primovaccination adaptée, sur des rappels réguliers et sur une prise en charge spécifique pour les animaux en refuge.
La parution du neuvième Atlas démographique de la profession vétérinaire confirme l'augmentation constante des effectifs, qui s'est élevée à 3 % en 2023. Près de 60 % des 21 494 inscrits au tableau de l’Ordre sont des femmes… une proportion qui atteint 75 % pour les moins de 40 ans. Le document confirme la tendance à la hausse de l’exercice « petits animaux de compagnie », du salariat, et du poids de la formation hors de France. En 2023, 53,8 % des primo-inscrits étaient diplômés d’un établissement scolaire autre qu’une école nationale vétérinaire, contre 39,5 % en 2015.
Le nombre des contaminations des mammifères au virus H5N1 de l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) continue d’augmenter. Avec, pour la première fois, des cas relevés chez des ruminants, dans des élevages de bovins laitiers aux États-Unis. Les infections humaines se multiplient aussi dans ce pays. La barre des 60 cas, en quasi-totalité des travailleurs des élevages, devrait être franchie. En Europe, 15 pays, dont la France, ont lancé une commande groupée de 60 000 doses de vaccins prépandémiques. Une option supplémentaire de 40 millions de doses est posée. La Finlande, qui fait partie des commanditaires, a déjà commencé la vaccination des personnes les plus exposées, sur la base du volontariat.
Selon un rapport commandé par la Direction générale de l'enseignement et de la recherche (DGER) du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (Masa)*, rendu public à la rentrée 2024, la filière vétérinaire est la moins diverse socialement par rapport à d’autres grandes écoles et cursus universitaires médicaux. Cette caractéristique s’observe dès le recrutement. Plusieurs leviers sont activés pour y remédier, avec, notamment, une séparation en deux de la voie C en 2024, permettant un concours réservé aux élèves issus de BTS, qui montrent une plus grande mixité sociale mais aussi une orientation plus marquée vers l’exercice rural.
L’association Eco Veto a reçu le prix de l’Ordre 2024 pour son atelier collaboratif « La fresque de la clinique vétérinaire », qui vise à sensibiliser les équipes sur les impacts environnementaux d’un établissement de soin. Deux accessits ont été attribués à Leïla Assaghir pour sa thèse intitulée « Les erreurs médicales en pratique vétérinaire animaux de compagnie » et à l’association étudiante Hackavet pour son Hackathon vétérinaire.
L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a alerté, en février 2024, sur l’ampleur du budget consacré au financement des crises agricoles par le ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt (40 % en 2022). Il a en particulier relevé que les épizooties avaient généré les dépenses publiques les plus importantes. Des contributions financières d’urgence nécessaires, mais insatisfaisantes, réalisées au détriment de l’investissement qui devrait être engagé pour la transition écologique des élevages. Une évolution qui améliorerait pourtant leur résilience face aux aléas.
La modification de la réglementation européenne sur le bien-être des animaux d’élevage a pris du retard. Elle avait pourtant été annoncée en 2020, dans le cadre de la stratégie Farm to Fork. Mais en décembre 2023, seules deux propositions législatives ont été présentées : le transport des animaux vivants et le bien-être des chats et des chiens pendant l’élevage et la mise en vente. Un nouveau collège des commissaires a été désigné après les élections européennes de juin. En attendant la suite, l’intitulé « Bien-être animal » a été ajouté au portefeuille du nouveau commissaire chargé de la santé, Olivér Várhelyi.
L’Organisation mondiale de la santé animale (OMSA), dont le siège est à Paris, a fêté ses 100 ans d’existence. Créée en 1924 sous le nom d'Office international des épizooties (OIE), elle comptait alors 28 nations fondatrices. Aujourd’hui, ce sont désormais 183 pays qui en sont membres.