Les étudiants vétérinaires bénévoles aux JOP de Paris 2024 - La Semaine Vétérinaire n° 2062 du 17/01/2025
La Semaine Vétérinaire n° 2062 du 17/01/2025

Équine

ANALYSE MIXTE

Auteur(s) : Par Lucie Langlois

Emma Bertault, Nathan Chassinat et Sara Queyssac sont étudiants en 5e année à l’École nationale vétérinaire de Nantes (Oniris). L’été dernier, ils ont eu l’occasion d’assister bénévolement les praticiens de terrain et de la clinique éphémère équine aux Jeux olympiques et paralympiques (JOP). Retour sur cette expérience inoubliable.

Les étudiants ont eu pour rôle d’assister les vétérinaires assignés aux nombreuses missions de ces Jeux. Ils ont contribué à assurer la sécurité des cavaliers et des chevaux, ainsi que le bon déroulé des activités. « La surveillance et la prévention pendant les moments d’exercice, sur les terrains de compétition (« field of play ») ou d'entraînement et lors des épreuves de cross-country étaient des points cruciaux. Nous étions aussi affectés à la clinique éphémère, pour l’imagerie, les treating boxes, la forge, la cooling zone, etc. La prévention sanitaire était également une part non négligeable de notre travail, avec le contrôle de l’arrivée des chevaux et une mission à part entière de biosécurité », décrit Nathan Chassinat.

Les missions marquantes

Sara Queyssac : la logistique et l’organisation du cross-country 

« Le dimanche 28 juillet, le jour du cross-country, un vétérinaire de terrain et un étudiant étaient assignés à chaque obstacle. En amont de l’épreuve, deux jours de répétition avaient été nécessaires pour tester notre réactivité face à différents types d’accident (un cheval fatigué, un cheval blessé mais qui se tient debout, un cheval ayant chuté, un cheval en décubitus, un cheval ayant chuté et coincé, etc.). C’était une organisation complexe, qui a nécessité une grosse équipe, composée de vétérinaires, de pompiers, d'urgentistes, de médecins, de secouristes, de membres de la Garde républicaine, etc. Mon rôle était de préparer le sac à dos de secours avec le vétérinaire. Il fallait en maîtriser le contenu pour agir le plus rapidement possible en cas d’urgence. Si un accident survenait, notre rôle était de libérer la piste au plus vite et de nous assurer que le cheval n’était pas blessé. Le vétérinaire et moi devions ensuite réaliser un examen complet général, orthopédique et cardiaque. Si tout allait bien, le cheval était ensuite escorté par la Garde républicaine pour rentrer à l’écurie. Si nécessaire, un van ambulance était disponible pour le transporter. »

Nathan Chassinat : l’importance de la biosécurité et des mesures de prévention sanitaires

« Les JOP sont un événement important. Un grand nombre de chevaux, venus du monde entier, sont regroupés au même endroit. Il était crucial d’assurer une maîtrise de l’état sanitaire et d’éviter les situations dramatiques. Notre rôle était d’autant plus essentiel que nous étions en première ligne. Nous devions d’abord contrôler l’arrivée des animaux, en vérifiant leur identité, leur statut vaccinal et leur température rectale. Nous étions aussi assignés à une mission de biosécurité, pour laquelle nous gérions les pédiluves, les différentes entrées et sorties, etc. Il fallait être vigilant face aux potentiels signes d’appel. Par exemple, l’observation de jetage sur un cheval entraînait systématiquement la réalisation d’un écouvillon nasopharyngé et l’isolement de l'animal dans des boxes séparés et espacés des écuries. »

Emma Bertault : le bien-être animal au centre des préoccupations

« Pour la première fois lors des Jeux, assurer le bien-être des chevaux a été une mission à part entière. Nous étions en lien avec le Dr Richard Corde, désigné horse welfare coordinator des JOP. Nous devions surveiller les potentiels excès lors de l’exercice, notamment sur les terrains d’entraînement. Par exemple, si nous observions des comportements abusifs de la part d’un cavalier ou un exercice physique intense sous de trop fortes chaleurs, il était de notre ressort d’en informer les vétérinaires. Un capteur thermique nous permettait de mesurer la température du cheval à distance. »