Pharmacovigilance
PHARMACIE
Auteur(s) : Par Michaella Igoho-Moradel
Les praticiens restent les principaux acteurs des signalements effectués auprès de l'Agence nationale du médicament vétérinaire. L'autorité compétente auprès de l'Anses vient de publier son rapport 2023, riche d'enseignements.
En 2023, l’Agence nationale du médicament vétérinaire (Anses-ANMV) a reçu1 6 762 déclarations : 6 394 concernaient l’animal et 368, l'humain. Elle précise que les déclarations chez l’humain provenaient à près de 90 % des centres antipoison. S'agissant des déclarations chez l’animal transmises directement à l’ANMV et au Centre de pharmacovigilance vétérinaire de Lyon (CPVL), les praticiens restaient les principaux déclarants (90 %).
Les carnivores domestiques en tête
Une déclaration peut se rapporter à plusieurs médicaments. Les 6 394 déclarations chez l’animal en ont ainsi mentionné 8 175. Sans surprise, les carnivores domestiques représentent plus de 80 % de ces signalements. Comme les années précédentes, les vaccins et les antiparasitaires externes sont les principales classes thérapeutiques impliquées. À noter que ce sont les médicaments les plus commercialisés sur le marché français. Par ailleurs, les effets indésirables survenus chez l’humain à la suite de l’administration d’un médicament vétérinaire représentent 5 % du total des déclarations. Les deux classes thérapeutiques concernées sont les vaccins (injections accidentelles) et les antiparasitaires externes (ingestion, projection, contact, etc. ). « Grâce à la surveillance des données de pharmacovigilance, les résumés des caractéristiques du produit (RCP) de 55 médicaments ont été modifiés en 2023, soit un nombre tout à fait similaire à celui de 2023 », précise l’ANMV.
Des RCP modifiés
Cette évaluation des données de pharmacovigilance a principalement permis d’ajouter de nouveaux signes cliniques ou de modifier leur fréquence d’apparition. Des mises en garde, des contre-indications et des précautions d’emploi complètent ainsi la rubrique « Effets indésirables » de ces RCP. Ces modifications sont indiquées sur le site2 de l’agence ainsi que dans sa lettre d’information numérique. Pour les autorisations de mise sur le marché (AMM) centralisées, les recommandations de mise à jour des RCP sont disponibles sur le site de l’Agence européenne des médicaments (EMA). « À côté de ces modifications d’AMM, l’ANMV a mis en ligne des alertes spécifiques en rapport avec certains médicaments (Avemix n° 150, Neptra, euthanasiques à base de pentobarbital) ou avec des pratiques dangereuses (Fipronil chez le lapin, la perméthrine chez le chat, le mésusage par traitement antipoux chez les enfants) », précise l’ANMV.
Une surveillance active
L’ANMV rappelle que la pharmacovigilance vétérinaire enregistre et examine les événements indésirables survenant chez l’animal ou chez l’humain après l’utilisation d’un médicament vétérinaire, ainsi que les effets indésirables apparus chez l’animal à la suite de l’administration d’un médicament à usage humain.