Les négociations salariales en temps de crise - La Semaine Vétérinaire n° 2064 du 31/01/2025
La Semaine Vétérinaire n° 2064 du 31/01/2025

Finances

ENTREPRISE

Auteur(s) : Par Françoise Sigot

Pris en étau entre une situation économique qui tend à se dégrader et des salariés qui, eux aussi, peinent à boucler leurs fins de mois, les chefs d’entreprise abordent les négociations salariales dans le flou. Les associés des cliniques vétérinaires n’échappent pas à ce phénomène.

Entre la hausse des coûts de l’énergie, celle des matières premières et celle encore de nombreuses charges, l’équilibre financier se tend depuis maintenant plusieurs années pour les entreprises, comme pour les particuliers. Et voilà que la crise économique et les nombreux plans sociaux annoncés créent un contexte anxiogène, qui vient peser sur une situation déjà compliquée à gérer. Sociologues et économistes s’accordent à observer que, lorsque le climat de l’emploi se dégrade, les salariés – y compris ceux qui sont épargnés par la crise – ont tendance à sécuriser leurs revenus, notamment en se montrant plus exigeants au moment de négocier leur augmentation. Un point à prendre en compte dans les négociations salariales qui s’ouvrent.

Ne pas bloquer les négociations

Dans cette situation, le premier travers serait de bloquer les négociations salariales et de se contenter d’appliquer les hausses prévues par les revalorisations annuelles issues d’accords nationaux. Même si la crise est là, il est préférable d’ouvrir le débat au sein de sa clinique. Au préalable, chacun aura pris soin de regarder avec attention la situation financière de celle-ci afin de voir de quelle marge de manœuvre il dispose. Mieux encore, faire des prévisionnels de trésorerie avec des hypothèses basses, moyennes et hautes de progression de la masse salariale permet d’avoir une vision encore plus précise du cadre dans lequel on va ouvrir ces discussions. Enfin, avant d’aborder celles-ci, il est préférable d’avoir une stratégie en tête. Certains privilégieront des augmentations individuelles, d’autres préféreront un cadre collectif, d’autres encore joueront sur les deux tableaux. Cette phase de préparation est de toute façon indispensable pour nourrir sa démarche et surtout être capable de l’expliquer à ses équipes et d'en justifier les motivations.

Jouer la transparence

Une fois venu le temps des négociations, là aussi différentes approches s'offrent aux responsables. Certains optent pour une information collective, d’autres gèrent ce sujet au cours d'entretiens individuels. Au-delà de la forme, le fond doit obéir à une règle d’or : la transparence. Sans entrer dans d’infinis détails, il est toutefois opportun de ne rien cacher de la situation financière de la clinique, qu'elle soit favorable ou pas, d’ailleurs. Ainsi, en ayant accès à cette donnée, les collaborateurs pourront plus facilement se projeter et surtout comprendre pourquoi on impose certaines restrictions ou, au contraire, on octroie des augmentations notables. Il convient ensuite de se montrer disponible pour répondre aux situations individuelles et de ne pas fermer la porte à des évolutions. Les années se suivent et ne se ressemblent pas toujours. Pour maintenir le lien et la confiance avec l’équipe, en cas de situation tendue et si l'on décide d’être moins généreux que les années précédentes, planifier un point d’étape six mois plus tard, par exemple, permet de réviser la situation financière. Là encore, les collaborateurs percevront que la confiance est de mise.