La grande valse - La Semaine Vétérinaire n° 2065 du 07/02/2025
La Semaine Vétérinaire n° 2065 du 07/02/2025

EDITO

Auteur(s) : Marine Neveux

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L’élevage revient au cœur des débats. Une valse à trois temps ? Le premier : de nouvelles pratiques pour un élevage plus vertueux se développent. On s'y intéresse cette semaine dans notre dossier (pages 32 à 37). La contribution des vétérinaires vaut d’être explorée dans un contexte où l’agroécologie prend tout son sens. Un tour à droite, un tour à gauche, l’agroécologie oscille parfois entre avancées et stagnation. L’élevage ne continuera à progresser et à tenir la cadence que si les agriculteurs sont accompagnés vers ces changements. Fertilisation des sols, entretien des paysages, puits de carbone : les animaux ne se contentent plus de nourrir les humains, ils doivent aussi sauver la planète…

Temps 2 de la valse : les Assises du sanitaire animal débutent, il faudra veiller à des pieds bien ancrés dans le mouvement, sans faux pas, afin que les débats ne fassent pas vaciller les piliers que sont les vétérinaires. Il y a 15 ans, les États généraux du sanitaire s’étaient terminés par la remise de rapports. Sans révolution, mais avec des précisions notables et une résonance qui fait encore écho aujourd’hui, car le constat de l’époque reste d'actualité : « Un système efficace de prévention et de lutte contre les maladies animales et végétales constitue un bien public. » Un rappel essentiel, suivi d’une mise en garde : l’État doit s’appuyer sur un réseau solide de partenaires professionnels, un maillage territorial impliquant éleveurs et vétérinaires, ainsi qu’une recherche publique et privée de haut niveau. Une évidence ? Peut-être. Mais une nécessité, sans aucun doute !

Les menaces sanitaires se font plus présentes. La ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire rappelle la résilience sanitaire comme enjeu crucial et l’urgence de renforcer la gouvernance sanitaire nationale. L’histoire bégaie. En 2005, notre confrère Jean-Luc Angot (alors à l’OIE) déclarait avec justesse : « La France est souvent citée comme un modèle par les instances internationales. Il faut investir en temps de paix, d’autant que nous ne sommes pas à l’abri d’autres maladies émergentes. »

La vigilance demeure. Avec un peu de volonté politique aujourd’hui, ce chantier du sanitaire pourrait aboutir à bien plus qu’un énième rapport. Du bal des intentions au bal des actions, après les diagnostics et les débats, que le troisième temps de la valse soit celui des réalisations tangibles, renforçant ainsi les piliers du sanitaire.