Marché
PHARMACIE
Auteur(s) : Par Michaella Igoho-Moradel
Menée tous les trois ans, une étude européenne sur les médicaments vétérinaires génériques montre que 60 % des titulaires d’autorisations de mise sur le marché (AMM) européens détiennent des licences génériques et 50 % des autorisations de médicaments vétérinaires en Europe sont des génériques.
Un marché à fort potentiel. Access VetMed, la voix de l’industrie des médicaments vétérinaires génériques en Europe, vient de publier son étude* 2024 sur les tendances de ce secteur. « Elle représente une avancée significative dans notre compréhension du marché des médicaments génériques vétérinaires en Europe », déclare Xavier Molins, président de l’organisation. Contrairement aux années précédentes, cette analyse repose sur des données issues de « sources officielles » et d’enquêtes menées directement auprès des membres de l’association. Toutefois, certaines sections précédemment incluses, comme l’importance économique du secteur de la santé animale et l’accessibilité des génériques, ne sont pas prises en compte, ce qui limite les comparaisons directes avec les éditions antérieures.
Un marché porté par les animaux de compagnie
L’étude révèle que 50 % de l’ensemble des autorisations de mise sur le marché (AMM) de médicaments vétérinaires en Europe concernent des produits génériques et que 60 % des entreprises détenant des AMM de médicaments vétérinaires détiennent des licences génériques. Les membres d’Access VetMed possèdent 52 % de toutes les autorisations de médicaments vétérinaires génériques. Ce chiffre monte à 64 % pour les entreprises ayant plus de 500 produits.
Dans le détail, les génériques dominent les autorisations pour les animaux de compagnie, tels que les chiens et les chats, et ont également une forte présence chez les ruminants. Les anti-infectieux et les antiparasitaires constituent les catégories thérapeutiques les plus importantes, représentant 57 % de toutes les approbations de génériques. Par ailleurs, les voies d’administration entérale et locale ont connu la croissance la plus forte de ces dernières années, « ce qui indique une innovation dans les formats de produits et l’accessibilité ». Par ailleurs, si le règlement (UE) 2019/6 sur les médicaments vétérinaires a harmonisé de nombreuses procédures, il a aussi introduit des charges financières et administratives importantes, notamment pour les petites et moyennes entreprises (PME).
Des environnements réglementaires complexes
Malgré ces défis, le secteur des génériques vétérinaires en Europe « reste solide et affiche un fort potentiel de croissance ». « Cette étude fournit des informations cruciales pour le secteur, comme l’identification de nouvelles opportunités de marché dans des domaines de niche et la mise en évidence des secteurs dans lesquels des améliorations réglementaires pourraient libérer un potentiel supplémentaire », ajoute le président de l’association.
Afin d’assurer une croissance durable de ce marché, l'étude souligne la nécessité de simplifier les procédures administratives et de « réduire les coûts », en collaborant étroitement avec l’Agence européenne des médicaments (EMA) et les autorités nationales. Selon l’organisation européenne, de telles mesures sont essentielles en particulier pour les PME qui évoluent dans des environnements réglementaires complexes. Xavier Molins conclut : « Les données confirment que l’industrie des médicaments vétérinaires génériques en Europe reste robuste et prête à poursuivre sa croissance, malgré les défis émergents ».
Qu’est-ce qu’un médicament générique ?
Les médicaments vétérinaires génériques sont issus des mêmes molécules que les produits princeps. Access Vetmed indique que ces derniers offrent une qualité, une sécurité et une efficacité équivalentes, étant évalués et autorisés avant leur commercialisation. Les industriels doivent en effet respecter des normes de fabrication strictes et se conformer aux réglementations en vigueur. Ces médicaments ne peuvent être mis sur le marché qu’après l’expiration des protections associées aux produits princeps, un processus qui peut prendre jusqu’à 25 ans.