Santé de la mamelle
FORMATION MIXTE
Auteur(s) : Jean-Paul Delhom Yoann Lo Monaco, responsable conseil vétérinaire Virbac. Article rédigé d’après une présentation proposée lors de la journée technique du GTV Bourgogne Franche-Comté qui s’est déroulée le 17 octobre 2024 à Beaune (Côte-d’Or).
Le tarissement, ou période sèche, est la phase critique précédant le vêlage et le démarrage de la lactation. Elle génère un stress oxydant ayant un impact sur l’immunité de la vache et sur l’incidence des mammites cliniques et subcliniques. Pour prévenir son apparition, des alternatives aux antibiotiques existent désormais. Leur objectif est de permettre une involution de la glande mammaire au tarissement et de protéger la mamelle contre les agents pathogènes en stimulant l’immunité innée (neutrophiles). Dans une étude in vitro1, les chercheurs ont pu montrer que l’augmentation des concentrations de zinc, de cuivre et de sélénium chez la vache permet d’augmenter la migration des neutrophiles vers l’épithélium mammaire. De même, dans une autre étude réalisée dans trois grandes fermes laitières commerciales situées près d’Ithaca (New York, États-Unis)2, la comparaison avec un groupe contrôle de 1 416 vaches laitières correctement supplémentées oralement a permis de montrer que le comptage cellulaire global et le taux d’incidence de mammite subclinique étaient meilleurs dans le groupe de vaches ayant reçu une supplémentation avec des oligoéléments injectables à J+1, J+21 et J+35 (8% versus 10,4 %). La même observation a été faite pour les mammites cliniques des vaches multipares (19,7 % versus 25,4 %).
Un investissement intéressant en élevage
En outre, des résultats identiques ont été obtenus dans une étude italienne3 portant sur 413 vaches pour lesquelles un tarissement sélectif avait été mis en place (un groupe avec obturateur seul et un autre avec un obturateur interne et des antibiotiques). L’incidence des mammites cliniques postpartum était plus basse chez les vaches multipares traitées avec des oligoéléments injectables, et ce, dans les 2 groupes ayant eu un tarissement sélectif. Après une supplémentation par injection d’un ensemble d’antioxydants (Se, Cu, Zn et Mn), le pic de concentration plasmatique est atteint en 8 à 10 heures. Les éléments sont intégrés au système antioxydant dès 15 jours avec une biodisponibilité inégalée grâce à la voie injectable. L’injection se fait par voie sous-cutanée stricte en une administration unique pendant la période de stress ou en prévision de celle-ci, en cours de production ou en période de reproduction. Le temps d’attente de cette injection est nul pour le lait et il est de 28 jours pour la viande et pour les abats. Au regard du coût élevé d’une mammite en début de lactation, la supplémentation injectable contenant sélénium, cuivre, zinc et manganèse (Multimin ND) s’avère donc intéressant et permet à l’éleveur d’avoir un retour sur investissement.