Affections cardiaques congénitales chez le chiot - Ma revue n° 019 du 01/01/2019 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 019 du 01/01/2019

CARDIOLOGIE

Prise en charge des principales affections pédiatriques

Auteur(s) : Anne-Christine Merveille

Fonctions : PhD, Dipl. ECVIM-CA
(cardiologie)
Service de cardiologie
Faculté de médecine vétérinaire, ULiège
Quartier vallée 2
4000 Liège (Belgique)

Les affections cardiaques congénitales les plus courantes sont la persistance du canal artériel, la sténose sous-aortique et la sténose pulmonaire.

Persistance du canal artériel

La persistance du canal artériel est liée à un défaut de fermeture de ce vaisseau dans les heures qui suivent la naissance. L’examen clinique est caractéristique et révèle un souffle fort, voire palpable, continu, au niveau de la base cardiaque gauche. Le pouls fémoral est souvent bondissant. Si le diamètre du canal artériel est important, il peut provoquer une décompensation cardiaque congestive gauche, même chez des chiots très jeunes. La persistance du canal artériel, responsable d’une surcharge volumique du cœur gauche, peut se traduire par une cardiomégalie gauche à la radiographie et par un hypervoltage du complexe qRs à l’électrocardiogramme. Il n’existe pas de traitement médical pour ce défaut. Une occlusion du canal artériel est toujours recommandée, soit par ligature chirurgicale, soit par une procédure mini-invasive (Amplatzer). Cette intervention est en général curative et le pronostic est excellent si la fermeture est réalisée avant la survenue des signes cliniques. Si ce vaisseau n’est pas oblitéré, 65 à 90 % des chiots meurent de décompensation cardiaque congestive gauche au cours de leur première année.

Sténose sous-aortique

La sténose sous-aortique est liée à un rétrécissement fibreux situé juste sous la valve aortique, dans la chambre de chasse du ventricule gauche. Ce rétrécissement est responsable d’une accélération du flux sanguin et d’une hypertrophie concentrique du ventricule gauche. L’hypertrophie ventriculaire et l’obstruction à la sortie du cœur gauche augmentent la consommation en oxygène du myocarde et peuvent provoquer, à terme, une hypoxie myocardique et des troubles du rythme ventriculaire. Le rétrécissement fibreux peut s’aggraver jusqu’à la fin de la croissance du chiot et le degré de sévérité de cette anomalie ne peut être déterminé qu’après l’âge de 18 mois. Les signes cliniques dépendent du degré de sténose. Lorqu’elle est sévère, les chiens peuvent présenter une intolérance à l’effort, des syncopes ou une mort subite. Le diagnostic définitif repose sur une échocardiographie-Doppler avec la mesure de la vitesse maximale aortique afin de déterminer la sévérité de l’affection. Une sténose légère ne requiert pas de traitement et les chiens atteints bénéficient d’une espérance de vie normale. Lors de sténose sévère, l’espérance de vie est limitée. Un traitement à base d’aténolol est classiquement prescrit chez les chiens atteints, mais aucune procédure ni traitement médicamenteux n’a montré de résultat probant quant à l’amélioration de la survie de ces animaux.

Sténose pulmonaire

La sténose pulmonaire est liée à une anomalie morphologique des feuillets de la valve pulmonaire. Cette dernière s’ouvre de manière incomplète et le flux sanguin s’accélère en regard de ce rétrécissement. La conséquence de ce rétrécissement est une hypertrophie et une dilatation progressive du ventricule droit. Contrairement à la sténose sous-aortique, ce défaut est présent dès la naissance et ne s’aggrave pas avec la croissance. Les signes cliniques dépendent du degré de sténose. Lorsqu’elle est sévère, les chiens adultes peuvent présenter une intolérance à l’effort, des syncopes ou une décompensation cardiaque congestive droite. Le diagnostic définitif repose sur une échocardiographie-Doppler avec la mesure de la vitesse maximale du flux pulmonaire et l’évaluation de la morphologie valvulaire pulmonaire. Une sténose légère ne nécessite pas de traitement et les chiens affectés bénéficient d’une espérance de vie normale. Pour les chiens atteints de sténose pulmonaire sévère, une intervention de dilatation par ballonnet est recommandée. Elle permet de réduire le degré de sténose et améliore la survie et la qualité de vie.

Conflit d’intérêts

Aucun.