PHARMACOLOGIE
Spécificités de l’animal pédiatrique
Auteur(s) : Antoine Rostang*, Jean-Claude Desfontis**, Hervé Pouliquen***
Fonctions :
*Oniris, site de La Chantrerie
Unité de pharmacologie
et toxicologie
101, route de Gachet
44300 Nantes
Peu d’autorisations de mise sur le marché précisent les schémas thérapeutiques à employer chez le chiot et le chaton. Cette fiche présente les précautions à prendre lors de l’utilisation d’antimicrobiens ou d’anti-inflammatoires.
Dans le cadre de la prise en charge thérapeutique du jeune animal, trois classes d’âges sont à distinguer :
– les animaux de moins de 4 mois, qui exigent la plus grande prudence dans les choix thérapeutiques. Le praticien doit impérativement vérifier la validité scientifique de ses prescriptions avant leur utilisation chez le très jeune chiot ou chaton ;
– les animaux de 4 à 12 mois, qui nécessitent une attention particulière lors de toute prescription, car plusieurs particularités les distinguent encore nettement de l’animal adulte. Le praticien doit, a minima, vérifier les usages classiquement recommandés et les principales contre-indications connues ;
– les animaux de plus de 12 mois, qui sont généralement considérés comme des adultes d’un point de vue pharmacologique.
Après avoir établi son diagnostic, le praticien met en place un traitement et doit déterminer son schéma posologique. Peu d’autorisations de mise sur le marché (AMM) précisent les protocoles thérapeutiques à employer chez le chiot ou le chaton. Si plusieurs ouvrages recensent les schémas posologiques utilisables chez le jeune animal, il convient toutefois de conserver un esprit suffisamment critique, car les données qui sous-tendent ces préconisations sont souvent pauvres ou issues d’extrapolations à partir d’autres espèces. Afin d’aider le praticien dans sa pratique quotidienne, nous proposons deux tableaux qui listent les molécules pour lesquelles il existe un risque avéré chez le jeune animal et qui nécessitent une attention particulière, afin de limiter le risque d’une prescription délétère (tableaux 1 et 2). Lorsqu’une modification du schéma posologique est recommandée, le lecteur peut se référer à l’article précédent pour en comprendre les raisons et établir une prescription adaptée(1). Ces tableaux n’ont toutefois pas vocation à être exhaustifs et ils ne prennent en compte que les médications les plus classiquement employées. Par ailleurs, de nouvelles études, menées dans les années à venir, peuvent venir contredire certaines indications précisées ici, d’autant que peu de données sont réellement issues de la recherche chez le chien ou le chat, mais plutôt de résultats observés dans d’autres espèces, en particulier chez l’homme. Ainsi, chaque vétérinaire reste responsable de sa prescription.
(1) Voir l’article “Particularités thérapeutiques du chiot et du chaton” de A. Rostang dans ce numéro.
Aucun.