DÉMARCHE DIAGNOSTIQUE FACE À UN LAPIN ANOREXIQUE - Ma revue n° 020 du 01/01/2020 - Le Point Vétérinaire.fr
Ma revue n° 020 du 01/01/2020

GASTRO-ENTÉROLOGIE ET DENTISTERIE

Dominantes pathologiques : démarche diagnostique et traitement

Auteur(s) : Emmanuel Risi*, Anaïs Sailler**

Fonctions :
*FauneVet, CHV Atlantia
22, rue René Viviani
44200 Nantes
**(Résid. ECZM)
Parc zoologique de Paris
Avenue Daumesnil
75012 Paris

L’arrêt de l’alimentation engage le pronostic vital du lapin rapidement. Une démarche diagnostique rigoureuse doit être mise en place.

Une démarche diagnostique rigoureuse est nécessaire à la bonne prise en charge médicale du lapin anorexique. L’anorexie constitue, selon une étude récente, la deuxième cause de mortalité chez cette espèce [6].

PHYSIOLOGIE DIGESTIVE ET DOULEUR CHEZ LE LAPIN

1. Physiologie digestive

L’alimentation du lapin doit principalement être composée de fibres, digestibles et non digestibles(1) [2]. La motilité gastrointestinale est stimulée par l’apport de fibres alimentaires non digestibles. Un régime pauvre en fibres longues entraîne une augmentation de la proportion des butyrates dans le cæcum, qui inhibent le péristaltisme intestinal. Les fibres non digestibles servent à véhiculer le bol alimentaire, à stimuler les contractions intestinales et à former les crottes dures du lapin, distinctes des cæcotrophes (photo 1) [2]. Les fibres fermentescibles (digestibles) sont la source d’énergie nécessaire aux fermentations du microbiote cæcal [2].

2. Cercle vicieux de l’anorexie

Il convient de bien comprendre la notion particulière de “cercle vicieux” chez le lapin anorexique : toute réduction de la prise alimentaire entraîne un ralentissement, puis un arrêt du transit digestif [3]. Les anses intestinales, l’estomac et le cæcum, en manque de fibres, se retrouvent rapidement atones et distendus par l’accumulation de gaz, à l’origine de coliques. Les lapins ne pouvant ni vomir ni éructer, les gaz continuent de s’accumuler et la douleur est une cause d’anorexie. De plus, tout stress et toute affection douloureuse (digestive ou non) entraînent des troubles endocriniens et nerveux à l’origine d’une hypomotilité digestive chez le lapin [3]. Celle-ci provoque une accumulation de gaz dans les anses digestives et dans le cæcum à l’origine d’une douleur viscérale, ce qui initie un cercle vicieux. Au final, une affection primitivement digestive (occlusion, trichobézoard, etc.) est source d’anorexie chez le lapin et toute anorexie est source de douleur digestive secondaire (figure). Par ailleurs, le contenu gastrique tend alors à se déshydrater et à s’impacter, pouvant aller jusqu’à former un trichobézoard, voire une occlusion, qui est ici une conséquence et non une cause d’anorexie [3].

Chez les lapins en surpoids, une lipidose hépatique est souvent observée après une période d’anorexie. Elle doit être également prise en charge médicalement.

RECUEIL DE L’ANAMNÈSE ET DES COMMÉMORATIFS

La prise en charge rapide du lapin anorexique passe par un recueil soigneux de l’anamnèse et des commémoratifs.

1. Facteurs à prendre en compte

• Âge : les malocclusions dentaires sont des affections acquises, qui apparaissent le plus souvent à partir de 2 à 3 ans d’âge, à l’exception de certaines malocclusions des incisives, d’origine génétique, qui surviennent quelques semaines après la naissance. Chez le lapin âgé, des affections douloureuses doivent être recherchées, telles qu’une arthrose vertébrale, une tumeur utérine chez les femelles de plus de 4 ans, une maladie rénale (calculs, néphrite interstitielle chronique, etc.).

• Sexe : en particulier, la femelle non stérilisée peut présenter des affections utérines(2).

• Alimentation pauvre en fibres végétales : en cas de carence (alimentation à base de granulés), des ralentissements du transit digestif, des crottes molles associées à des douleurs abdominales peuvent être une cause primaire d’anorexie.

• Conditions environnementales : leur analyse et leur modification peuvent mettre en évidence un stress particulier ou l’ingestion d’aliments inhabituels à l’origine de l’apparition d’une anorexie secondaire par arrêt du transit digestif. Il peut s’agir d’une température trop haute ou trop basse, d’un défaut de ventilation, de la présence d’un chien ou d’un chat, de la perte d’un compagnon (lapin, cochon d’Inde, etc.), d’un déplacement en voiture, d’une sortie au jardin (herbe fraîche et humide, maladie infectieuse par exemple), etc.

Notons qu’une ingestion excessive de poils lors de la mue peut également en être à l’origine.

2. Évolution

Le facteur “temps” et l’évolution de l’anorexie doivent également être renseignés : il convient de distinguer si l’apparition a été brutale ou progressive à la suite d’une dysphagie. L’évolution progressive est commune lors des affections dentaires, pour lesquelles le lapin conserve, en début de maladie, une sensation de faim. Il se dirige vers sa nourriture, avant de ralentir sa prise alimentaire jusqu’à l’anorexie complète, en raison de la douleur liée à des blessures intra-buccales aggravées, notamment linguales, dues à des spicules dentaires. À l’inverse, en cas de fièvre ou de douleur aiguë (calcul urétral, fracture, torsion de lobe hépatique, etc.), l’anorexie est soudaine et rapide.

3. Préférence alimentaire

Enfin, il convient de ne pas confondre anorexie et tri alimentaire. En effet, la préférence alimentaire est souvent marquée chez le lapin, plus attiré par les granulés que par le foin ou les légumes. Ce choix peut être considéré à tort par le propriétaire comme une anorexie.

EXAMEN CLINIQUE

1. Examen général

L’examen clinique a pour premier objectif de distinguer les anorexies “vraies”, chez un lapin souffrant étymologiquement d’une “absence d’appétit”, des dysphagies, chez un animal qui conserve une sensation de faim mais ne parvient pas à manger pour des raisons mécaniques ou douloureuses (altération de la prise alimentaire et des fonctions de mastication). Des signes de douleur doivent être recherchés dès l’examen à distance. Le lapin qui souffre montre une prostration, une posture en boule, un dos arrondi, des yeux mi-clos et un faciès fermé, ainsi que du bruxisme (même en cas de douleur non dentaire).

L’examen clinique doit être complet, incluant une prise de température, puis rapidement axé vers deux régions principales : la tête et l’appareil digestif en région abdominale.

2. Examen de la tête

L’examen de la tête vise en premier lieu à exclure une affection dentaire : malocclusion, fracture, spicules, plaies linguales ou jugales, abcès dentaire. Le lapin est examiné en position debout ou en décubitus ventral sur la table de consultation, l’arrière-train maintenu entre les mains du propriétaire, le vétérinaire assis face à lui. L’examen débute par l’observation de la face dans sa globalité et vise à percevoir d’éventuelles déformations, exophtalmies ou dacryocystites et un jetage [5].

Examen externe

Les déformations du contour de la face font suspecter des abcès mandibulaires ou maxillaires. Les exophtalmies sont le plus souvent le signe d’un abcès rétrobulbaire ayant pour origine une infection des dernières molaires maxillaires (ou un syndrome cave cranial pour les exophtalmies bilatérales, avec un thymome, notamment chez les lapins âgés). Les dacryocystites sont souvent consécutives à une compression des canaux lacrymaux par les racines des incisives supérieures ou par une croissance excessive des couronnes de réserve et un enfoncement des molaires maxillaires. Un jetage chronique peut parfois être provoqué par une infection radiculaire des incisives ou des dents jugales.

L’examen se poursuit par l’inspection des muqueuses, des gencives, des lèvres et de la peau du menton et du cou, afin de rechercher des blessures, des morsures et des souillures par des écoulements de salive [5]. Les bords des mandibules sont ensuite palpés avec les pouces de façon à percevoir des asymétries, des irrégularités de surface, des perforations de l’os mandibulaire par les couronnes de réserve, des tuméfactions autour de ces racines (douloureuses à la pression), des fractures mandibulaires ou des abcès périapicaux. Cette palpation est également réalisée en région maxillaire et au niveau des arcades zygomatiques. Les lèvres sont ensuite retroussées avec les pouces de façon à inspecter la taille, la position, l’intégrité, l’usure, l’émail et l’occlusion des incisives supérieures et inférieures [5].

Examen intrabuccal

L’examen intrabuccal est ensuite effectué à l’aide d’un otoscope, introduit au niveau du diastème droit puis gauche, en arrière des incisives. Un embout d’otoscope métallique est préféré à ceux en plastique rapidement détériorés par les réflexes de mastication du lapin. À travers l’otoscope, le praticien observe successivement les bords de la langue, les muqueuses jugales, la taille et la position des dents jugales. Des spicules dentaires, des élongations coronaires, des fractures, des malpositions, une usure excessive et des résorptions, ainsi que des plaies jugales et linguales, peuvent ainsi être mises en évidence [5]. Cet examen endobuccal peut si besoin être complété d’un examen intraoral sous anesthésie, à l’aide d’un vidéo-otoscope ou de l’otoscope classique (photo 2). En effet, de nombreuses affections restent sous-diagnostiquées lors de l’examen de l’animal vigile. Il convient donc d’exclure de façon certaine une affection dentaire, avant de s’orienter vers les autres causes d’anorexie.

Palpation

L’examen intrabuccal est complété par un examen et une palpation des autres régions de la tête : mandibule et maxillaires (abcès, tumeurs, fractures), conduit auditif et base des oreilles (otites externes, abcès para-auriculaire, otites moyennes), yeux (exophtalmie, ulcères) afin de mettre en évidence le moindre signe de douleur [5]. La région nasale ne doit pas être négligée. Les rhinites obstructives sont une cause d’anorexie, car le lapin ne respire physiologiquement que par le nez. Toute obstruction entraîne une respiration "bouche ouverte" et un défaut de prise alimentaire (suffocation à l’ingestion des aliments).

3. Examen de l’abdomen

La palpation de la région abdominale vise à mettre en évidence une distension de l’estomac ou du cæcum, une douleur, des borborygmes. Les arrêts de transit, les iléus ou les surcharges digestives peuvent être primaires (ingestion de poils, maldigestion d’aliments inhabituels, froids ou trop humides) ou secondaires à une anorexie d’une autre origine (malocclusion dentaire, douleur, stress, etc.). La palpation inclut également la vessie, siège de cystites ou de calculs parfois douloureux, ainsi que l’utérus, en particulier chez les femelles âgées. La région périnéale est un site d’inspection à ne pas négliger. Cette région peut se retrouver souillée par des urines sableuses et malodorantes, associées à une dermatite suintante en cas d’affection vésicale, ou par des pertes et des urines hémorragiques lors d’affection utérine, ou encore par une diarrhée, des crottes molles ou une myiase en cas de troubles digestifs.

EXAMENS COMPLÉMENTAIRES

1. Examen dentaire sous anesthésie

L’examen intraoral sous anesthésie peut être réalisé directement sous isoflurane ou sévoflurane, au masque placé sur les narines du lapin, de préférence après une prémédication (surtout chez les individus excités, vifs ou lors de douleur). Une fois endormi, le lapin est placé en décubitus sternal sur une table de dentisterie, accroché par ses incisives. La cavité buccale peut également, mais de façon moins stable, être maintenue ouverte avec un pas-d’âne spécifique. Un écarteur à joues est ensuite placé entre la langue et la joue, à gauche puis à droite successivement.

Le vidéo-otoscope permet une précision accrue, un agrandissement des images, la détection de microlésions passées inaperçues à l’œil nu et la prise de clichés intéressants pour l’archivage ou le propriétaire. L’examen débute par l’observation des muqueuses linguale et jugale, du pharynx et du fond de la gorge (arcades pharyngées, palais mou, épiglotte) à la recherche de plaies, d’ulcères, d’abcès ou de corps étrangers (brin de foin, paille, aiguille de pin, écharde de bois). L’examen concerne ensuite le nombre, la taille et la position des dents jugales, la présence de spicules, d’élongations coronaires ou de fractures, leur couleur ou décoloration par dysplasie de l’émail, la régularité des tables dentaires, etc. Ces dernières sont naturellement inclinées de 10° chez le lapin, vers la langue pour les molaires mandibulaires et vers les joues pour les molaires maxillaires. Enfin, chaque dent est mobilisée à l’aide d’un élévateur de Crossley, dont la pointe est placée en pression sur chaque surface dentaire et dans chaque espace interdentaire, normalement inaccessible, mais contenant parfois des résidus alimentaires ou du tissu gingival inflammatoire. Les mouvements de pression exercés sur chaque dent permettent d’en déterminer la consistance et la mobilité, de rechercher un déchaussement ou une fracture, ainsi que la présence de pus dans l’alvéole, en appuyant fermement sur la couronne.

2. Examen radiologique

Crâne

L’examen dentaire peut être complété par des radiographies du crâne et des mâchoires(3).

Abdomen

Les examens complémentaires comprennent systématiquement une radiographie de l’abdomen. Deux cas de figure se présentent alors. Si l’anorexie n’est pas d’origine digestive, la radiographie vise à en évaluer les conséquences sur l’appareil digestif (stase, iléus, ralentissement, dilatations aériques, etc.). Si l’anorexie provient primitivement d’une douleur digestive, le but est de déterminer l’affection en cause et le ou les segments atteints (occlusion, iléus cæcal, impaction gastrique, trichobézoards, iléus généralisé, stase gastrique, etc.). L’estomac ne doit pas dépasser du cercle de l’hypochondre et ne pas être en contact avec la ligne blanche sur la vue de profil [3, 7]. Son contenu est hétérogène, dit “en mie de pain”, fait d’un mélange de bol alimentaire et de multiples microbulles d’air [3]. Dans le cas contraire, une dilatation par un contenu alimentaire ou liquidien a lieu. Une stase gastrique pleine se caractérise par une distension de la silhouette gastrique et par un contenu alimentaire réduit, surmonté d’une zone aérique en “croissant de lune”(4) (photo 3) [3, 7]. Lors d’occlusion, l’estomac est fortement dilaté par un contenu liquidien avec une bulle d’air centrale (image dite en “œuf au plat”(4) (photo 4). Lors de dilatation gazeuse (ou iléus), les anses intestinales sont volumineuses et dilatées par une image aérique. L’iléus cæcal est très douloureux et se caractérise par une image en “poing fermé”, due à l’apparition des brides de muqueuse mises en relief par l’air qui les entoure [3, 7]. Enfin, cette radiographie abdominale a également comme objectif de mettre en évidence toute affection non digestive potentiellement douloureuse (urolithiases, tumeur utérine, arthrose, etc.).

Thorax

En cas d’absence d’image abdominale anormale, ou si l’examen clinique le suggère (exophtalmie bilatérale, dyspnée, etc.), une radiographie thoracique complète la démarche diagnostique. Elle a pour but de confirmer une affection suspectée lors de l’auscultation, ou de mettre en évidence certaines maladies évoluant à bas bruit et dont la seule répercussion clinique est l’anorexie (thymome, abcès pulmonaire, hernie diaphragmatique ancienne, etc.).

3. Examens sanguins

Les examens sanguins classiques (biochimie, numération-formule) ont deux objectifs : confirmer ou découvrir de façon fortuite une affection organique et/ou un processus inflammatoire, par la mesure des paramètres habituels (urée, créatinine, glucose, enzymes hépatiques, leucocytes, hémoglobine, protéines totales), mais également établir un pronostic. Chez le lapin, la glycémie et l’urémie (BUN) permettent d’évaluer l’intensité de la douleur et les chances de survie de l’animal(4) [4]. Une corrélation entre douleur et hyperglycémie est démontrée et le pronostic devient sombre chez les lapins dont l’hyperglycémie est supérieure à 3,6 g/l [4]. De plus, la glycémie permet d’orienter le diagnostic d’anorexie vers une occlusion digestive lorsque sa valeur dépasse 4,45 g/l, contrairement à la stase digestive (glycémie à 1,53 g/l en moyenne) [4]. Une augmentation de l’urémie (ou une urémie élevée à l’admission) est corrélée à un pronostic sombre. Il en résulte un risque de mortalité 1,67 fois supérieur chez les lapins anorexiques avec une concentration d’urée élevée (≥ 0,5 g/l) par rapport à ceux chez lesquels elle est inférieure à 0,5 g/l [4].

D’après une étude récente, l’hypercholestérolémie et l’hypertriglycéridémie seraient des indicateurs d’infection sévère ou de sepsis, d’insuffisance rénale et d’hépatopathie chez le lapin de compagnie [8]. La prévalence et le type d’hyponatrémie, ainsi que sa relation avec l’hyperglycémie et la mortalité chez les lapins malades, ont été étudiés. Les résultats mettent en évidence qu’une hyponatrémie vraie et une hyperglycémie sont fréquemment observées chez ces animaux. Une hyponatrémie sévère (< 129 mEq/l) augmente de 2,3 fois le risque de mortalité. La teneur en L-lactate et son impact sur la morbidité et la mortalité sont également décrits [1]. À l’inverse des autres mammifères, une valeur faible est associée à une morbidité et une mortalité plus élevées [1]. Une augmentation de 3,3 mmol/l au cours des 48 heures qui suivent la consultation ou l’hospitalisation du lapin est corrélée à un meilleur pronostic chez cette espèce [1].

4. Autres examens

L’analyse des urines peut apporter des orientations diagnostiques intéressantes en cas d’anorexie et notamment la mise en évidence d’une hématurie, d’une lipidose hépatique (corps cétoniques, pH, densité, urobilinogène), d’urolithiases, etc. Les autres examens complémentaires permettent de rechercher une cause de douleur encore non élucidée selon les signes cliniques (échographie du pancréas, du foie, scanner thoracique, de la colonne vertébrale ou des mâchoires etc.). Le tableau clinique étant parfois fruste chez le lapin, ces examens visent à chercher en dernier recours, “à l’aveugle”, une affection douloureuse ou une gêne mécanique de la cavité buccale passées inaperçues lors de l’examen clinique.

  • (1) Voir l’article « Alimentation du lapin de compagnie : recommandations pratiques pour les propriétaires » dans ce numéro.

  • (2) Voir l’article « Principales atteintes de l’appareil reproducteur chez le lapin » dans ce numéro.

  • (3) Voir l’article « Imagerie dentaire du lapin de compagnie » dans ce numéro.

  • (4) Voir l’article « Stase ou occlusion digestive haute : diagnostic différentiel et traitement » dans ce numéro.

Références

  • 1. Ardiaca M, Dias S, Montesinos A et coll. Plasmatic L-lactate in pet rabbits: association with morbidity and mortality at 14 days. Vet. Clin. Pathol. 2016;45 (1):116-123.
  • 2. Bonvehi C, Ardiaca M, Barrera S et coll. Prevalence and types of hyponatraemia, its relationship with hyperglycaemia and mortality in ill pet rabbits. Vet. Rec. 2014;174 (22):554.
  • 3. Boussarie D, Rival F. Médecine et chirurgie du lapin de compagnie. Vetnac. 2013:480p.
  • 4. Harcourt-Brown F, Harcourt-Brown S. Clinical value of blood glucose measurement in pet rabbits. Vet. Rec. 2012;170:674.
  • 5. Lenox A. Diagnosis and treatment of dental disease in pet rabbits. J. Exotic Pet Med. 2008;17 (2):107-113.
  • 6. O’Neill DG, Craven HC, Brodbelt DC et coll. Morbidity and mortality of domestic rabbits (Oryctolagus cuniculus) under primary veterinary care in England. Vet. Rec. 2019;8:1-8.
  • 7. Schnabl E, Böhmer E, Matis U. Diagnostik und therapie des agenbezoars beim kaninchen: katamnestische betrachtung von 39 patienten. Tierarztl. Prax. Ausg. K Kleintiere Heimtiere. 2009;37 (2):107-113.
  • 8. Sharma D, Hill AE, Christopher MM. Hypercholesterolemia and hypertriglyceridemia as biochemical markers of disease in companion rabbits. Vet. Clin. Pathol. 2018;47 (4):589-602.

Conflit d’intérêts : Aucun

Points clés

• L’anorexie chez le lapin est rapidement mortelle, en raison des conséquences digestives (douleur viscérale, lipidose hépatique).

• Toute anorexie provoque des coliques secondaires, qui elles-mêmes entretiennent cette anorexie.

• L’ingestion de poils et la formation de trichobézoards est une cause fréquente d’anorexie chez le lapin.

• L’examen dentaire et la radiographie sont indispensables au diagnostic étiologique de l’anorexie.

CONCLUSION

L’anorexie est de loin le premier motif de consultation du lapin. Le diagnostic étiologique de ce symptôme classique reste cependant parfois difficile. Les affections dentaires et les douleurs digestives dues à l’ingestion de poils sont les causes les plus fréquentes, facilement mises en évidence par les examens clinique et radiologique. Les autres causes d’anorexie peuvent être moins évidentes et nécessitent la réalisation d’examens complémentaires plus approfondis. Le succès de la prise en charge médicale dépend de la rapidité du diagnostic étiologique. Le traitement mis en place vise à gérer la douleur et à réalimenter l’animal, tout en traitant la cause primaire lorsqu’elle est identifiée