ONCOLOGIE
Dominantes pathologiques : démarche diagnostique et traitement
Auteur(s) : David Sayag*, José Rosas Navarro**, Jean-François Quinton***
Fonctions :
*(Ipsav, dipl. Ecvim-CA oncology)
1. Service d’oncologie
CHV Advetia
9, avenue Louis Bréguet
78140 Vélizy-Villacoublay
2. ONCOnseil – Expertise en oncologie vétérinaire
3. Consultation d’oncologie
Chuv de l’ENV de Toulouse
23, chemin des Capelles
31300 Toulouse
**(Résid. ECZM, small mammals)
***(Dipl. ECZM, small mammals) Service des nouveaux animaux de compagnie CHV Advetia
Cette fiche présente des modèles de prise en charge thérapeutique des néoplasies les plus fréquemment rencontrées chez le lapin.
Bien qu’elle en soit encore à ses balbutiements, la prise en charge des néoplasies chez les lapins de compagnie s’est considérablement développée ces dernières années, à la suite de l’augmentation de l’espérance de vie et de l’amélioration globale des connaissances médicales sur cette espèce.
Chez le lapin européen, les cancers les plus fréquents sont les adénocarcinomes utérins, les carcinomes mammaires, les lymphomes, les thymomes et les tumeurs cutanées (adénomes, carcinomes, mélanomes) (photo 1). Lors de suspicion de cancer chez un lapin, la démarche clinique est identique à celle appliquée pour les autres espèces : établissement du diagnostic, réalisation d’un bilan d’extension permettant de déterminer le comportement biologique de la tumeur et son stade clinique, déduction d’un pronostic, puis stratégie thérapeutique globale adaptée.
Après le diagnostic d’un cancer et la détermination de son stade clinique, la stratégie thérapeutique adoptée doit reposer, comme pour toutes les espèces, sur trois piliers fondamentaux : l’animal, son propriétaire, et l’équipe médicale. Lors de tumeurs opérables, les principes fondamentaux de la chirurgie oncologique doivent être respectés, comme dans les autres espèces.
Les chimiothérapies, conventionnelles ou métronomiques à la maison, peuvent être réalisées chez le lapin (tableau 1). L’approche doit être adaptée (anesthésie générale souvent nécessaire, pose d’une chambre implantable afin de préserver les accès veineux) et transversale, en concertation avec un oncologue.
L’électrochimiothérapie présente un intérêt croissant dans la prise en charge des tumeurs cutanées et sous-cutanées chez le lapin de compagnie.
La radiothérapie tient une place de choix dans la prise en charge des thymomes (photos 2a et 2b). Son application à la prise en charge d’autres tumeurs (adénocarcinomes des cavités nasales, carcinomes de la cavité buccale, carcinomes cutanés, mélanome) est fondée sur une approche comparative concertée.
Il convient également de traiter la douleur(1) et d’adapter l’alimentation(2) de l’animal malade.
Des algorithmes de prise en charge des principales affections néoplasiques peuvent être suivis chez le lapin de compagnie (tableaux 2 à 5) [1, 2].
(1) Voir l’article « Prise en charge de la douleur chez le lapin de compagnie » dans ce numéro.
(2) Voir les articles « Alimentation du lapin de compagnie. Recommandations pratiques pour les propriétaires » et « Alimentation assistée du lapin hospitalisé » dans ce numéro.
Conflit d’intérêts : Aucun
Voir aussi le dossier « Oncologie chez le lapin de compagnie » du même auteur, paru dans le Point Vétérinaire n° 412 de décembre 2020.