INFECTIOLOGIE
Thérapeutique
Auteur(s) : Ludovic Freyburger*, Yassine Mallem**
Fonctions :
*Service de médecine préventive
VetAgro Sup, 1, avenue Claude-Bourgelat,
69280 Marcy-L’Étoile
**Auteur-coordinateur
Le choix de vacciner un chat infecté contre le virus de la leucose féline peut être délicat pour le vétérinaire généraliste : quelles sont les données actuelles pour faciliter et argumenter cette décision ?
La vaccination contre le virus de la leucose féline (FeLV) est courante chez le chat. En France, 1 % des chats toutes populations confondues sont infectés [3]. La décision de mettre en pratique une vaccination les concernant peut se révéler délicate. À partir des particularités des maladies liées à ce rétrovirus, différentes conduites à tenir sont possibles.
L’évolution d’une infection par le FeLV dépend, entre autres, de la capacité de l’organisme infecté à éliminer ou non le virus, et, ce plus ou moins rapidement. Quatre états infectieux sont décrits.
→ L’infection abortive. Le virus est contrôlé et éliminé par le système immunitaire de l’hôte dès sa pénétration dans l’organisme.
→ L’infection régressive. Après sa pénétration dans l’organisme, le virus se multiplie dans les leucocytes. La virémie est rapidement maîtrisée (2 à 16 semaines).
→ L’infection progressive. Le virus se multiplie et n’est pas contrôlé par le système immunitaire du chat. La virémie est persistante et le virus est présent également à l’état de provirus. Le chat est contagieux.
→ L’infection focale. Le virus se niche dans un tissu dans lequel il va ou non se multiplier, donc contaminer potentiellement d’autres congénères [2].
Les cliniciens qui examinent un chat en médecine préventive, dont le statut infectieux est inconnu, ont la possibilité de réaliser un test de dépistage rapide, selon les recommandations internationales. Ce test repose actuellement sur la détection de l’antigène p27, exprimé uniquement en cas de virémie. Un résultat positif met en évidence une infection progressive (seule infection évoluant vers une maladie) ou régressive à son stade précoce. Un résultat négatif ne différencie pas un chat sain d’un chat ayant présenté une infection abortive, ou régressive avec installation de l’état de latence, ou focale. Cela sera possible uniquement avec la technique polymerase chain reaction et une étude épidémiologique de la vie du chat (si elle est connue) (tableau).
Les vaccins disponibles permettent de mettre en place une réponse immunitaire cellulaire et humorale.
Les anticorps neutralisants produits sont principalementdirigés contre les protéines d’enveloppe (gp70). Les essais d’efficacité des vaccins ont été menés pour étudier la protection contre l’établissement d’une virémie persistante. La vaccination ne protège pas contre l’infection.
Les recommandations internationales actuelles sont de ne pas vacciner contre le FeLV des chats infectés par le FeLV, en raison, entre autres, de l’atteinte du système immunitaire par ce virus [5-7]. Toutefois, il semble qu’aucune étude scientifique ne soit publiée permettant de mettre en évidence un intérêt ou un inconvénient à pratiquer cette vaccination. Seule une étude a montré que la vaccination contre la rage de chats atteints par le FeLV virémique était efficace pour protéger contre un challenge viral, mais cette vaccination semblerait fournir une réponse en quantité et en durée plus faible [1].
Si aucune vaccination ne doit être envisagée chez un animal infecté symptomatique (d’autant plus s’il est immunodéprimé), il conviendrait de considérer et de différencier les chats en infection progressive asymptomatique de ceux en infection régressive avec intégration ou non du provirus (dont l’antigénémie devrait être testée de nouveau 3 à 4 mois plus tard). De plus, il serait intéressant de publier des études relatives à l’impact des anticorps induits par la vaccination sur la maîtrise de la virémie et la potentielle diminution de l’excrétion virale, par les chats virémiques permanents ou dont la virémie a été réactivée.
Ainsi, il est important de réaliser un protocole de vaccination raisonnée dans cette situation particulière, bien que peu fréquente.
Aucun.
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