LÉGISLATION
Juridique
Auteur(s) : Christian Diaz
Fonctions : 7, rue Saint-Jean
31130 Balma
Présentée comme une mesure phare dans la lutte contre la maltraitance animale - et humaine - dans les abattoirs, la vidéosurveillance des postes d’abattage est officiellement entrée en vigueur en Grande-Bretagne, pendant que la France balbutie.
Depuis le 4 mai 2018, la législation britannique s’est durcie en ce qui concerne la lutte contre la maltraitance animale.
La mesure la plus importante impose la mise en place de caméras de surveillance dans tous les abattoirs d’Angleterre, après une période de transition de 6 mois, soit à compter du 5 novembre 2018.
Les vétérinaires officiels auront tous pouvoirs pour accéder aux images et assurer aux consommateurs le respect de standards élevés de bientraitance.
Lord Gardiner, ministre de la bientraitance animale, déclare :
« le gouvernement partage les préoccupations du public en matière de bientraitance animale, et nous sommes fiers d’avoir des normes parmi les plus sévères au monde. Aujourd’hui, nous nous félicitons de cette nouvelle loi qui impose la vidéosurveillance dans les abattoirs d’Angleterre. Ces mesures garantissent que les animaux sont traités avec respect tout au long de leur vie et nous poursuivrons dans la voie de l’amélioration normative du bien-être animal. »
À la suite de la publication d’images clandestines ayant choqué l’opinion publique, le député Olivier Falorni est en charge d’une commission sur les abattoirs et rapporteur d’une proposition de loi relative au respect de l’animal en abattoir, proposition adoptée par l’assemblée nationale le 12 janvier 2017 par 28 voix contre 4, au terme de débats menés par 5,5 % de la représentation nationale, chiffre révélateur de l’intérêt porté par nos élus à cette problématique.
Selon cette proposition, des caméras devront être installées dans toutes les zones où les animaux vivants sont manipulés, à partir du 1er janvier 2018.
La loi n’a cependant pas été adoptée, mais ses dispositions devaient être reprises dans le projet de loi alimentation présenté par le ministre de l’Agriculture.
Contrairement aux promesses de campagne du candidat emmanuel macron et aux engagements pris par le gouvernement - il est bien connu que les promesses des politiques n’engagent que ceux qui les reçoivent -, le projet de loi alimentation ne reprend pas l’amendement Falorni, qui est rejeté par les députés.
La majorité, lors de ce débat, a affiché ses divisions, les uns prônant la transparence comme source de confiance, les autres refusant la surveillance de « Big Brother ». « Face à des vidéos d’abattoirs isolées, mais qui nous heurtent tous, nous défendons une solution équilibrée pour le bien-être animal : formation et sensibilisation plutôt que stigmatisation d’une profession », déclare le ministre de l’Agriculture.
L’Assemblée adopte cependant le principe d’une expérimentation volontaire sur proposition du député et vétérinaire Loïc Dombreval.
Au cours de ces débats, le principe de l’étiquetage sur les conditions d’élevage et d’abattage - en particulier l’abattage sans étourdissement - est également rejeté.
La loi pose le principe d’une phase de 2 ans d’expérimentation volontaire de la vidéosurveillance avec l’accord du personnel. Ces images seront consultables en interne à des fins d’autocontrôle.
Une nouvelle vidéo tournée de façon clandestine dans un abattoir fait à nouveau les gros titres des journaux… et les mêmes élus qui s’étaient désintéressés du sujet en 2017 (32 présents sur 577) avant de l’éluder en 2018 s’insurgent d’une seule voix contre d’inhumaines conditions d’abattage.
Une nouvelle “commission clémenceau” est-elle prévue ?
Aucun.