NÉONATALOGIE
Dossier
Auteur(s) : Françoise Lemoine
Fonctions : CHV Atlantia
22, rue Viviani
44200 Nantes
La santé des nouveau-nés dépend beaucoup de leur alimentation lactée. Celle-ci se prépare dès la gestation et se poursuit tout au long de la lactation, avec un régime spécifique à chaque étape (photo).
L’alimentation de la femelle gestante répond à quatre objectifs :
- permettre la naissance d’une portée nombreuse et vigoureuse ;
- conduire à une prise de poids limitée de la mère ;
- respecter son confort digestif ;
- préparer la lactation.
Au 40e jour de gestation, la croissance fœtale devient exponentielle. À partir de ce moment, il convient de modifier le rationnement de la mère.
Durant la première phase, toute malnutrition, soit par défaut soit par excès, affectera la gestation, la mise bas, voire la lactation (mauvais développement fœtal, résorptions embryonnaires, dystocies, etc.).
Dès la saillie, la quantité de nourriture distribuée doit être augmentée.
La quantité distribuée est augmentée chaque semaine de 10 % à partir du début de la 7e semaine (chez la chienne) ou dès le début de la gestation (chez la chatte).
L’alimentation pendant la gestation doit être à haute densité énergétique, riche en protéines et en glucides. Les aliments trop complémentés en calcium et/ ou en vitamine D sont à éviter. Ils réduisent l’activité des parathyroïdes et prédisposeraient à l’éclampsie, la femelle ayant alors du mal à “déstocker son calcium”. En outre, sa digestibilité doit être supérieure à la moyenne.
Les prises alimentaires sont à fractionner, car le volume stomacal est réduit par celui de l’utérus gravide. Chez les chiennes de très grande taille, il est même possible d’alimenter en libre-service. Les quantités ingérées doivent être vérifiées jusqu’au terme, afin de prévenir tout risque de toxémie de gestation. En cas d’anorexie chez la chatte, une alimentation assistée, via une sonde, est indispensable.
Le besoin énergétique de lactation est supérieur au besoin d’entretien d’un facteur trois à quatre chez la chienne, où il atteint 400 à 600 kcal x P0,67, et d’un facteur deux à trois chez la chatte, avec un maximum de 250 kcal x P (P : poids optimal de la femelle) (figure, tableaux 1 et 2). Cette augmentation du besoin énergétique se traduit par la nécessité de mettre à la disposition de la femelle un aliment à haute densité ou une ration ménagère riche en lipides. L’ajout d’huile de type colza est un excellent moyen d’augmenter l’apport énergétique dans un volume minimal.
Les apports azotés et calciques sont bien entendu à augmenter. La croissance du jeune commence en effet par le développement des organes et la mise en place du tissu musculaire. Un apport important de protéines de haute qualité est indispensable. Un aliment “hypergras” a le double avantage d’augmenter à la fois la densité énergétique et le taux de matières grasses dans le lait. Qualitativement, les apports en acides gras essentiels (L-carnitine, lysine, taurine) et en vitamines A et E sont revus à la hausse.
La quantité d’aliment distribuée doit répondre aux capacités d’ingestion de la mère. Si la chatte est nourrie à volonté jusqu’au sevrage, la ration de la chienne est fractionnée en trois repas.
Un aliment hautement digestible (au-delà de 86 %) est conseillé pour limiter les risques de sous-nutrition et de diarrhée. Bien entendu, la salubrité est essentielle afin de maîtriser le risque de toxi-infections chez le nouveau-né.
L’aliment distribué à la reproductrice conditionne la bonne santé de la mère, celle des petits ainsi que leur croissance. Il doit être de qualité premium et à formulation constante. En cas d’appétit capricieux, tout est permis. De préférence, les aliments proposés seront riches en protéines et en graisse (viande hachée à 15 % de matières grasses, poisson gras, etc.), sans oublier d’y ajouter un complément minéral et vitaminé.
Aucun.