AFFECTIONS DES VOIES RESPIRATOIRES SUPÉRIEURES CHEZ LES OVINS
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CONDUITE À TENIR
Auteur(s) : Jean-Christophe Natorp
Fonctions : Urdozekoeskola
64430 Baigorri
Le syndrome d’oblitération nasale est probablement lié à l’œstrose.
Il importe de ne pas le confondre avec d’autres affections et de détecter précocement les lésions sur l’ensemble du troupeau.
Le syndrome d’oblitération nasale des ovins (SONO) correspond aux rhinites qui conduisent au rétrécissement plus ou moins prononcé de l’orifice nasal, selon un processus qui évoque une hypersensibilité retardée, vraisemblablement vis-à-vis des larves d’Œstrus ovis.
L’attention portée à ce syndrome date de la fin des années 1990. Les éleveurs se plaignaient alors que les symptômes attribués à l’œstrose persistaient après le traitement, voire qu’ils s’aggravaient.
La plupart des troupeaux ovins du Piémont et des coteaux du Pays basque sont atteints de façon plus ou moins prononcée par le SONO, dès lors qu’ils ne transhument pas l’été.
À l’automne 1997, avec le concours de l’École nationale vétérinaire de Toulouse (ENVT), nous avons entrepris de rechercher systématiquement les œstres (L1) dans les cornets nasaux de brebis résistantes aux traitements. Les recherches se sont avérées le plus souvent infructueuses, malgré les précautions (ouverture selon différents plans, inspection en lumière rasante, etc.). Des points communs ont été retrouvés entre les différents troupeaux affectés (rétrécissement des orifices nasaux sans implication directe des œstres, traitements antiparasitaires inefficaces, zone de Piémont, aggravation avec l’âge, etc.).
En l’état actuel des connaissances, il importe de ne pas confondre le SONO avec d’autres affections (diagnostic différentiel) et de détecter précocement les lésions sur l’ensemble du troupeau (notation et stade clinique) afin de pouvoir envisager un éventuel traitement et de proposer un pronostic précis. La connaissance des facteurs étiologiques impliqués dans ce syndrome étant encore incomplète, la prévention s’inspire des mesures préventives de l’œstrose.
Dans un élevage pour lequel le praticien est appelé pour des “bruits respiratoires”, certains paramètres concordent avec un SONO. Ils manquent toutefois de spécificité.
Le SONO affecte surtout les élevages de la zone des coteaux basques et du Piémont. Cette région de forte concentration ovine coïncide avec celle de répartition de l’œstrose, ainsi qu’avec celle où sévit Pitomyces chartarum, champignon dont la toxine est responsable des photosensibilisations de l’eczéma facial.
Le SONO est observé uniquement dans les élevages qui ne transhument pas en altitude.
Les élevages qui pratiquent le traditionnel pâturage nocturne en période de chaleurs diurnes semblent épargnés.
La race manex à tête rousse est largement majoritaire dans la zone la plus affectée par le SONO. Elle est moins transhumante que la race manex à tête noire, qui passe l’été à 1 000 mètres. Des cas parfois prononcés sont rapportés chez des basco-béarnaises, des lacaunes, des manex à tête noire, et, ponctuellement, chez diverses races à viande (Berry, Île-de-France, etc.).
Dans les troupeaux qui passent l’été dans le Piémont, la relation entre le degré d’atteinte de SONO et l’âge augmente clairement entre un et cinq ans, puis se stabilise en raison des réformes.
Lorsque les ovins sont gardés sur l’exploitation les deux premières années avant de transhumer, l’atteinte se stabilise après deux ans.
Le SONO s’exprime avec une intensité plus forte au début de l’automne, quand les attaques parasitaires et la chaleur sont marquées et les gestations avancées. Les lésions d’oblitération nasale persistent tout l’hiver. Une recrudescence des difficultés respiratoires a lieu en fin de printemps, dès les premières chaleurs et à l’époque principale des réformes. Le SONO sévit donc toute l’année.
Dans les troupeaux qui présentent l’une des caractéristiques épidémiologiques décrites ci-dessus (lieu, race, etc.), 0 à 80 % des animaux sont atteints (jusqu’à 100 % pour certaines classes d’âge). Le nombre de cas semble plus élevé certaines années.
Le syndrome d’oblitération nasale des ovins doit être distingué d’autres affections afin de concentrer les efforts de lutte (voir le TABLEAU “Diagnostic différentiel du syndrome d’oblitération nasale des ovins”). La présence de plusieurs affections dans un même troupeau est toutefois fréquente.
À l’échelle des troupeaux, une corrélation nette a été mise en évidence lors de la première enquête de terrain sur ce syndrome, certains éleveurs rapprochant même l’apparition du SONO d’épisodes d’eczéma facial observés dans leur élevage. Cela n’a toutefois pas été confirmé à l’échelle des individus : recoupement des examens à l’abattoir (nez et foies) ou dosages sériques de gamma-glutamyl-transférase. Certes, dans certains cas, la photosensibilisation induite par l’eczéma facial peut conduire à une gêne respiratoire par inflammation, donc gonflement du naseau, mais toute relation directe entre le SONO et l’eczéma facial semble écartée.
Malgré la distinction clinique essentielle (pas d’oblitération nasale dans l’œstrose classique), plusieurs arguments plaident pour un lien entre le SONO et l’œstrose. En premier lieu, les aires géographiques d’observation de ces deux maladies se recoupent.
À l’origine, le SONO a été mis en évidence chez des animaux qui présentent des réactions aux traitements des œstres. La répétition des traitements ou l’emploi de médicaments rémanents n’apportaient aucune amélioration. Des essais d’inoculation intradermique d’antigènes d’œstres, sous la conduite du Pr Dorchies (communication personnelle), semblent aller dans le sens de l’hypothèse suivante : un phénomène d’hypersensibilité aux œstres, peut-être accentué par les traitements, serait impliqué dans l’apparition du SONO, d’où le lien (indirect) entre ces maladies, mais cela reste à confirmer (conception d’outils antigéniques adaptés, détermination des antigènes impliqués, mise en évidence d’IgE, etc.).
Les produits de lyse des œstres pourraient être particulièrement allergéniques, un peu comme dans le cas du varron traité tardivement.
Certains troupeaux expriment le SONO dans des bâtiments récents correctement ventilés et d’autres ne comptent aucun cas dans des bâtiments pourtant mal ventilés. Il semble toutefois que de mauvaises conditions d’ambiance aggravent un SONO, initié indépendamment des conditions de ventilation.
L’examen clinique permet de préciser un diagnostic de SONO et d’estimer le degré d’atteinte du troupeau.
Les difficultés respiratoires dans un cheptel s’apprécient dès l’entrée dans la bergerie.
L’observation à distance permet d’évaluer le nombre de cas sévères : les brebis prennent une attitude caractéristique d’un repos compensateur, le menton posé sur les cornadis, sur les murets, sur le dos, l’arrière ou l’échine d’autres animaux, l’encolure étirée, en orthopnée. Ces animaux respirent difficilement, en trois temps (PHOTO 1) :
– inspiration forcée avec dépression marquée en arrière des narines ;
– expiration forcée avec formation de bajoues ;
– récupération la bouche ouverte, halètements ; la brebis paraît “hébétée”.
Selon la ventilation du bâtiment, les brebis les plus atteintes peuvent être regroupées près des ouvertures.
Les dyspnées s’observent préférentiellement et s’aggravent dans les lots en fin de gestation, qui peut entraîner la mort de certains animaux.
L’état corporel moyen des animaux d’un troupeau peut être affecté lors de SONO, mais ce critère, non spécifique, est susceptible d’orienter le diagnostic vers d’autres maladies.
Une modification du profil de la brebis peut survenir : le dessus du nez paraît ainsi légèrement en retrait lorsqu’elle est sévèrement atteinte (PHOTO 2). Des “nez de boxeur” ont été observés dans environ un cas pour cent brebis atteintes. L’implication du SONO dans ces cas n’a toutefois pas été confirmée (mais ce signe n’a pas non plus été relié à une autre affection). Les lésions peuvent évoquer celles du syndrome de Wegener en médecine humaine (granulome rhinogène).
L’ouverture des narines est appréciée. Les lésions précoces sont détectées par une palpation de la muqueuse du septum nasal avec la face palmaire d’un doigt (le majeur) (voir l’ENCADRÉ “État de l’orifice nasal aux différents stades lésionnels du SONO”).
Au premier stade, la dimension de l’orifice nasal n’est pas affectée : seule la pituitaire est enflée et dépolie. Une zone nettement circonscrite à la limite de l’épithélium externe apparaît blanche, souvent bordée de quelques pétéchies visibles à condition d’éclairer convenablement l’intérieur du nez. Les premiers stades (note “1”) sont assez homogènes, mais passent souvent inaperçus. Leur détection est fondamentale car elle permet un diagnostic précoce, avec une possibilité thérapeutique et surtout une appréciation du SONO plus proche de la réalité (PHOTO 3).
Il importe de récapituler les notes lésionnelles obtenues en fonction de l’âge des brebis car l’accroissement de la sensibilité à ce syndrome avec le temps est un élément diagnostique.
Les lésions nasales observables du vivant de l’animal sont plus facilement et plus précisément décrites après la mort.
Le tableau nécropsique des animaux affectés parfois retrouvés morts permet en outre de juger des complications associées au SONO :
– insuffisance cardiorespiratoire, sans lésion pulmonaire systématique (cœur flasque, décompensé, myocarde aminci ; liquide d’ascite clair) ;
– les cas de pleuropneumonie du lobe apical observés dans un contexte de SONO s’expliquent par de fausses déglutitions à l’occasion d’administrations forcées de médicaments oraux.
Les examens complémentaires sont utiles pour la compréhension de ce syndrome encore mal cerné.
Les lésions histologiques observées lors de SONO sont variées : leur signification et leur spécificité restent mal cernées.
Dans le cadre de cette étude, une dizaine de prélèvements ont été exploités et examinés par le laboratoire d’anatomie pathologique vétérinaire d’Amboise et par le laboratoire d’histocytopathologie vétérinaire de Maisons-Alfort.
Dans tous les cas, une rhinite est observée (10/10). L’inflammation de la pituitaire est le plus souvent périvasculaire (7/10), parfois hyperplasique (2/10) ou lichénoïde (1/10). Elle évolue sur le mode de la chronicité, avec une fibrose (5/10). Les lésions évoquent un processus “allergique”, d’“hypersensibilité”, “immunitaire” dans cinq cas sur dix, avec la présence de microtraumatismes dans un cas (peut-être lié aux œstres). L’absence de caractère infectieux primaire (1/10) est stipulée dans un seul cas. Le caractère “non spécifique” des lésions est plus souvent souligné (3/10). Une congestion et un œdème sont relevés deux fois, alors qu’ils sont constants dans les lésions cliniques.
Dans deux cas, des sarcocystes sont observés entre les fibres musculaires (2/10). Une communication non publiée de Denis Ticoulet lors des journées des groupements techniques vétérinaires des Pyrénées-Atlantiques en 2005 rapporte aussi la mise en évidence de sarcosporidies lors de SONO.
Une étude sur le SONO menée par Sophie Alzieu en 2004 est étayée d’histologies qui mettent en évidence une lipofibromatose d’origine externe, probablement secondaire à la dégénérescence glandulaire observée dans le chorion nasal profond.
Moins d’un quart des animaux des troupeaux concernés s’avèrent positifs avec un test Elisa pour les L3 d’Œstrus ovis. Aucune corrélation entre les lésions et les résultats sérologiques n’a pu être mise en évidence au niveau individuel (toutefois, à l’époque, la notation lésionnelle ne tenait pas compte des lésions précoces de SONO).
L’état d’hypersensibilité des animaux affectés par le SONO a été testé par intradermoréactions. Les observations préliminaires sont en faveur d’une hyper-réactivité qui expliquerait le SONO. Cette hyper-réactivité semblant s’aggraver au fil des contacts avec l’“allergène”, le terme d’allergie pourrait donc être utilisé. Des questions demeurent toutefois : quel(s) allergène(s) précis est (sont) en cause ? L’aspect non nécessairement symétrique des lésions est-il compatible avec l’hypothèse d’une origine allergique ?
Dans un troupeau atteint de SONO, une plus grande réactivité des brebis vis-à-vis des antigènes de L2 d’Œstrus ovis est observée par rapport aux brebis d’un troupeau moins touché. Les jeunes sont sensiblement moins réactifs que les adultes. Les réactions à ces intradermo-inoculations restent généralement discrètes et hétérogènes : nodules, hématomes, tuméfaction, etc. (lecture trente minutes après l’injection, puis à quarante-huit heures).
Certains éleveurs ont rapproché l’aspect des lésions nasales de leurs brebis et les réactions qu’eux-mêmes présentent au contact de produits phytosanitaires telle la deltaméthrine. Le pic d’expression des symptômes de SONO correspond en effet parfois aux périodes où les prairies pâturées viennent d’être traitées à la deltaméthrine (contre le cirphis, papillon nocturne dont la chenille détruit les plantules de graminées, en particulier de maïs, etc.).
Pour tester l’hypothèse d’un rôle de la deltaméthrine dans l’étiologie du SONO, nous avons injecté dans le derme (Dermojet®), en arrière du coude de six brebis, une solution très diluée d’un produit de traitement phytosanitaire (D6®) à base de deltaméthrine, et de l’eau chez six autres brebis. Aucune réaction n’a été observée chez les animaux témoins, alors que cinq des six brebis “deltaméthrine” ont présenté à quarante-huit heures une réaction assez homogène qui évoque celle observée sur le nez des brebis atteintes de SONO, et plus nette que celle notée après l’injection des larves d’œstres L2 : une tuméfaction nacrée, circonscrite. Il serait intéressant de répéter ce test, en utilisant des méthodes statistiques et en inoculant aux témoins l’excipient sans deltaméthrine.
Les bactéries, en particulier Staphylococcus aureus, joueraient le rôle de contaminants secondaires lors de SONO. Dans cette étude, Staphylococcus aureus (coagulase+) a été identifié en culture abondante sur deux écouvillons analysés. Pasteurella sp. et Streptococcus mitis ont été identifiés sur un prélèvement issu d’une biopsie nasale. Une flore variée qui inclut des moisissures a été obtenue sur un autre prélèvement de biopsie.
Le traitement doit tenir compte de la présence possible de ces germes dans les lésions.
Aucune particule virale n’a été détectée sur deux biopsies de la pituitaire pratiquées dans le cadre de cette étude (recherche de pox et de parapox virus en microscopie directe après coloration négative à l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, ou Afssa, site d’Alfort, par Jean-Marie Gourreau).
En pratique, lors de SONO, le premier traitement peut être réalisé en même temps que l’examen individuel des brebis, alors qu’elles sont au cornadis.
L’administration d’anti-inflammatoires stéroïdiens, associés ou non à des anti-infectieux par voie locale, est préférentiellement réservée à ce stade où il n’existe pas d’effraction muqueuse. L’application locale de cicatrisants et d’antiseptiques (par exemple, Dermaflon®) peut toutefois déjà se justifier.
L’élargissement de l’orifice nasal risque d’aggraver les saignements, donc d’accroître le risque infectieux, inflammatoire et cicatriciel.
Il est possible de choisir entre les mesures conseillées au stade 1 et celles du stade 3.
Il convient de rompre les adhérences en forçant le passage lésionnel avec le doigt et de tenter de limiter un éventuel rétrécissement cicatriciel par l’application de pommades (par exemple, Dermaflon®, Vegebom® ou préparations extemporanées).
L’amélioration peut être spectaculaire, mais la manœuvre doit être effectuée avec précaution car elle est traumatisante et une mauvaise cicatrisation secondaire peut avoir l’effet inverse de celui attendu.
Lors d’obturation totale, trop prononcée pour être élargie manuellement, une intervention chirurgicale pourrait être envisagée, mais elle est difficile à proposer dans la pratique courante (PHOTO 4 et PHOTO 5). La réforme est plus logique. Dans un cas de cette étude, l’abattage total du troupeau a été décidé en accord avec l’éleveur et le groupement de défense sanitaire (GDS).
Aucun résumé des caractéristiques du produit (RCP) ne mentionne pour une spécialité une utilisation dans l’espèce ovine en application intranasale et pour l’indication SONO. Le praticien peut prescrire un traitement en respectant la cascade officielle et en vérifiant l’absence de résidus. Les résultats attendus doivent être pesés au regard de divers éléments :
– contraintes d’administration ;
– amélioration attendue du bien-être ;
– risque de résidus ;
– précocité d’intervention possible ;
– attentes de l’éleveur.
Il convient de définir précisément le moment idéal d’intervention, en sachant que les brebis affectées sont toujours soit en lactation, soit en gestation (innocuité ? risques de résidus ?).
En règle générale, il convient de privilégier les traitements locaux, à base de spécialités pour animaux de rente (bovins) et administrés après la période d’agnelages.
Les mesures préventives restent arbitraires, puisque la pathogénie de cette affection n’est pas établie. Théoriquement, en raison des points épidémiologiques communs, il conviendrait de monter le troupeau en altitude à la belle saison et de ne pas laisser vieillir les animaux…
En pratique, les mesures se résument à lutter efficacement contre les œstres, en postulant que ceux-ci initient ou favorisent les troubles observés (lien indirect via l’allergie). L’aggravation des symptômes lors de traitement impose une prévention non médicamenteuse de l’œstrose. En outre, des mesures qui permettent d’éviter l’aggravation de la dyspnée, les surinfections et les fausses déglutitions sont à conseiller.
En l’état actuel des connaissances, deux mesures peuvent être conseillées :
– ne sortir les brebis que la nuit et aux heures fraîches ;
– utiliser des répulsifs : le badigeon d’huile de cade sur le crâne semble utile, mais sa durée d’activité est mal connue (disparition rapide lors du pâturage) et il peut conférer un goût désagréable au lait. La pose de masques chez les animaux (utilisés dans les Andes, selon Ph. Dorchies, communication personnelle), qui empêchent l’accès des mouches aux narines, n’est pas simple à concevoir en pratique.
• Améliorer la ventilation des bâtiments d’élevage est une mesure majeure lors de difficultés respiratoires, notamment lors de SONO. Une ventilation correcte ne garantit pas l’absence de SONO, mais une ventilation déficiente l’aggrave. Un diagnostic de bâtiment classique précède tout conseil d’amélioration : densité animale, différentiel d’hygrométrie intérieure/ extérieure, mouvements d’air et contaminants.
• Il convient d’éviter une lyse brutale des parasites consécutive au traitement de l’œstrose. La lactation empêche de traiter les œstres au moment de leur première agression estivale, ce qui pourrait donner le temps à la relation antigène-animal de s’installer. Le poids des brebis à traiter doit être correctement estimé, et les dates de traitement et l’attitude à adopter en cas d’échec sont étudiées (recours au vétérinaire plutôt que la mise en œuvre d’un second traitement).
• Les risques de pneumonie par fausse déglutition sont fréquents lors de SONO : administration forcée de médicaments par voie orale, forte compétition à l’auge, abreuvement irrégulier.
• La fatigue cardiorespiratoire à l’approche de l’agnelage doit être limitée : il convient d’adapter l’encombrement et la densité énergétique de la ration à la taille et au poids de la portée.
L’obstruction nasale des ovins a des points communs avec le piétin : les éleveurs “acceptent” ou refusent cette maladie selon leur niveau d’exigence en matière de bien-être. Le SONO peut aussi provoquer des pertes économiques (mortalité lors des agnelages, abattage total de cheptels, pertes de production laitière de l’ordre de 20 %, etc.). Il convient d’améliorer la précocité de la détection de cette maladie, de mieux évaluer les possibilités thérapeutiques et leur efficacité, et d’approfondir les connaissances épidémiologiques, en particulier sur d’éventuelles spécificités de l’œstrose dans le bassin de production où le SONO est rencontré. Pour cela, il serait nécessaire de préciser le rythme et les modalités d’agression par les œstres, par exemple en mettant en évidence directement les attaques par ces mouches, comme cela se pratique au Mexique (J.-P. Alzieu, communication personnelle).
→ Note 0 : état normal. L’orifice nasal des brebis, quelle que soit leur race, est suffisamment large pour une exploration avec le majeur. La muqueuse pituitaire est d’aspect nacré, lisse et de couleur rosée.
→ Note 1 : stade initial. La muqueuse est modifiée. L’orifice nasal des brebis est suffisamment large pour une exploration avec le majeur. Une congestion est observée, avec un éventuel piqueté hémorragique. Un gonflement blanchâtre est noté sur une plage d’environ 5 mm de diamètre. Une ulcération nette est constatée, avec une sensation de “dépoli” au toucher.
→ Note 2 : le praticien peut passer un doigt, mais avec la sensation d’être serré.
→ Note 3 : le praticien doit rompre un tissu pour continuer la progression.
→ Note 4 : aucun doigt, aussi fin soit-il, ne peut pénétrer l’orifice nasal : méat à peine de l’épaisseur d’une allumette, voire oblitération totale (tissu fibreux).
→ Note 5 : oblitération totale de l’orifice nasal (cas rares, peu exploitables).
– Alzieu J-P, Chiarisoli O. Actualités sur la clinique et la thérapeutique de l’œstrose ovine. Point Vét. 1990 ; 22(129) : 173-183.
– Alzieu J-P, Dorchies Ph, Donat F et coll. Données nouvelles sur l’épidémiologie de l’œstrose ovine. Point Vét. 1994 ; 26(162) : 363-369.
– Alzieu S. Syndrome d’obstruction nasale des ovins : description. Mémoire de fin d’études pour l’obtention du titre d’ingénieur des techniques agricoles. ENITAB. 2005 : 96.
– Dorchies P. Physiopathologie de l’œstrose ovine et rappels cliniques. Point Vét. 1997 ; 28 (n° spécial “Parasitologie des ruminants”) : 1843-1847.
– Dorchies P, Alzieu JP. L’œstrose ovine : revue. Rev. Méd. Vét. 1997 ; 148(7) : 565-574.
– Garcia-Sanmartin J, Garcia-Perez A, Barandika J et coll. Estertor nasal cronico ovino (ENCO).
Descripcion clinica y epidemiologica y su relacion con el eczema facial ovino. Congreso de la Societad Espanola de ovitecnia y caprinotecnia, septembre 2002.
– Alzieu J-P. L’œstrose ovine revient en force cet été. Elle nécessite un traitement précoce de l’ensemble du troupeau. La Semaine Vétérinaire. 2003 ; 1105 : 22.
– Bouquet B. Œstrose, coccidiose et haemonchose au menu des réjouissances ovines. Certaines parasitoses “résistent” à l’éradication. La Semaine Vétérinaire. 2002 ; 1061 : 37.
– Bouquet B. Le lien œstrose-tumeurs nasales n’est pas établi. Cette parasitose est maîtrisée chez les ovins, mais pas éradiquée. La Semaine Vétérinaire. 2002 ; 1067 : 62.