CHIRURGIE CUTANÉE RECONSTRUCTRICE CHEZ LE CHIEN
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EN IMAGES
Auteur(s) : Jean-Guillaume Grand*, Olivier Gauthier**
Fonctions :
*Service de chirurgie, Centre hospitalier vétérinaire, ENV de Nantes
**Service de chirurgie, Centre hospitalier vétérinaire, ENV de Nantes
Les tumeurs malignes nécessitent une exérèse large. La fermeture des déficits créés est possible par diverses techniques de reconstruction cutanée.
La fermeture des grands déficits cutanés est réalisée par des techniques de lambeaux ou de greffes. Les lambeaux, contrairement aux greffes, gardent une attache avec le site donneur et ont donc une viabilité supérieure. La peau des animaux est un tissu visco-élastique et a la possibilité d’être étirée et étendue. De larges lambeaux peuvent être élevés sans qu’il soit nécessaire de créer un second déficit cutané pour fermer le premier.
La réussite d’une chirurgie plastique ou reconstructrice réside dans sa planification. Le chirurgien doit se demander si le déficit peut être fermé sans tension (ou avec une tension minimale). Il doit également prévoir une technique “de rechange” pour la fermeture cutanée.
La réalisation d’une chirurgie reconstructrice ne nécessite pas d’instrumentation spécifique. Le chirurgien doit disposer d’une instrumentation chirurgicale de base, d’un soluté de rinçage (Nacl 0,9 %, Ringer ou Ringer lactate) et éventuellement d’un drain de Penrose.
Les repères anatomiques utilisés lors de cette reconstruction sont identiques à ceux décrits pour la réalisation d’un lambeau artériel thoraco- dorsal. Cependant, la base artérielle du lambeau n’est pas incorporée : il ne s’agit donc pas d’un lambeau pédiculé artériel thoraco-dorsal, mais d’un simple lambeau local d’avancement, dont la viabilité est théoriquement moindre que le précédent. Le lambeau thoraco-dorsal classique a sa base située en région thoracique ventrale : ceci était impossible à réaliser chez cette chienne car il s’agissait d’une récidive d’une masse mammaire déjà opérée une première fois par le vétérinaire référent. La base du lambeau pouvait être compromise par la présence de tissu fibreux et cicatriciel : un simple lambeau local lui a été préféré.
La préparation des lambeaux doit obéir à un certain nombre de règles pour optimiser leur viabilité et leur efficacité :
- utiliser ces techniques dans les régions où la peau est relativement lâche ;
- faire un lambeau suffisamment large à sa base pour conserver une bonne vascularisation au niveau de son corps (deux incisions égales à la largeur du déficit à couvrir dans le cas d’un lambeau d’avancement) ;
- façonner le lambeau afin d’y inclure le plexus vasculaire sous-dermique en disséquant sous la graisse hypodermique ;
- éviter les manipulations sur une peau récemment traumatisée ;
- utiliser des techniques chirurgicales atraumatiques sans léser le plexus sous-dermique ;
- effectuer une fermeture du plan cutané sans tension excessive (nylon ou polypropylène 3/0 ou 4/0 ou agrafes).